Notre gamme de leurres contient énormément de modèles qui correspondent parfaitement à la pêche du brochet et de nombreux spécialistes de l’espèce utilisent de façon intensive ces leurres, qu’ils soient souples, durs ou métalliques. N’en mettre en avant que 10 est un exercice difficile et pour arriver à cette sélection,on a suivi trois principes majeurs :
- Les leurres de cette sélection ont prouvé leur efficacité sur le brochet depuis pas mal d’années. Ça nous a donc permis de retirer de nombreuses nouveautés (bien qu’elles nous excitent beaucoup) et des leurres récents auxquels on demandera encore au moins une saison de confirmation avant de les inclure dans un top 10 officiel.
- Les 10 leurres de cette sélection ont été choisis pour être complémentaires les uns des autres, tant dans leurs formes et tailles que dans les vibrations qu’ils proposent et les couches d’eau qu’ils permettent de peigner. Dans l’idée, on s’est posé la question de savoir ce que l’on mettrait dans une boîte si l’on devait pêcher une saison entière avec seulement 10 leurres afin de pouvoir faire face à beaucoup de configurations de cours d’eau ou plans d’eau différents mais aussi à des conditions climatiques très variées.
- Enfin on a essayé de cibler des leurres avec des poids très différents (de 3 à 263 g pour les extrêmes) pour que chacun d’entre vous puisse y retrouver quelques références qui correspondront à la puissance de ses cannes.
Pour que cet article ne se limite pas à un inventaire commercial et technique, on a souhaité pour chacun de ces leurres donner la parole à l’un des pêcheurs de notre équipe, afin qu’il nous donne quelques conseils ou anecdotes en lien avec son expérience d’utilisation du leurre. On vous invite d’ailleurs à votre tour à nous faire part dans les commentaires de cet article de vos expériences de pêche avec ces leurres ou d’autres que nous n’aurions pas cité ici.
LE I-JACK DE MEGABASS
Le I-Jack de Megabass est l’un des leurres les plus apprécié des pêcheurs de brochets français. Il mesure 10,8 cm pour 27 g et est flottant. Lors de la récupération il plonge très légèrement sous la surface de l’eau. A faible vitesse ou canne haute, sa nage va créer un sillage à la surface tellement il nage juste dans la pellicule. En accélérant ou en positionnant le scion de la canne vers le bas, on peut le faire descendre à une dizaine de centimètres de profondeur. L’une des raison du succès retentissant du I-Jack, c’est qu’il déplace énormément d’eau et propose une silhouette facilement repérable ce qui est très rare pour un leurre de moins de 30 g. Cette combinaison déplacement d’eau + silhouette identifiable est souvent un élément clé dans la recherche du brochet et l’I-Jack est clairement l’un des leurres légers les plus efficaces du marché qui permet de pousser beaucoup d’eau et d’intéresser les gros sujets. Autrement dit, c’est un leurre qui permet à des pêcheurs qui ne disposent pas d’une canne très puissante de proposer avec leur canne habituelle un leurre qui joue très bien sur la silhouette et le déplacement d’eau. Rajoutez à ça une sonorité lourde très particulière émise par une bille placée sur un drapeau métallique positionné à l’intérieur du leurre qui vient taper tour à tour les flancs du I-Jack et vous avez au bout de votre ligne un petit leurre qui se fait plus facilement repérer que certains de ses concurrents deux à trois fois plus lourds ou plus gros.
L’avis de Nicolas Cadiou :
Le I-Jack est l’un de mes leurres préférés quand il s’agit de pêcher le brochet sur des zones avec moins de 2 mètres de profondeur. Avec ce leurre, c’est souvent tout ou rien. Soit on rend les poissons fous, soit on éveille leur méfiance en raison de l’intensité du bruit de la bille. Clairement ce n’est pas un leurre fait pour insister longtemps sur une même zone mais plutôt pour voir rapidement s’il y a des poissons actifs. Je l’utilise donc beaucoup lorsque je souhaite prospecter assez vite mais j’ai aussi souvent pris l’habitude de le sortir pour quelques lancers avant de quitter une zone où j’ai pêché avec un leurre plus discret et j’ai assez souvent eu de bonnes surprises sur ces quelques derniers lancers. Quand les brochets sont en mode « actif » c’est vraiment un aimant à jolis poissons qui permet souvent d’enchaîner les prises et de profiter à 100 % d’un pic d’activité des brochets.
LE VATALION DE MEGABASS
Le Vatalion de Megabass est sans aucun doute l’un des leurres à brochets les plus évident à placer dans ce top 10. Il apparait vraiment comme un indispensable pour pêcher le brochet, et ce peu importe la typologie du milieu. Il est né d’une demande spécifique pour la pêche du brochet (en première intention) et de la collaboration entre Ultimate Fishing et les développeurs de chez Megabass, qui lors d’une venue en France, étaient repartis au Japon avec la volonté de développer un leurre aux flancs aplatis qui se rapprocherait du proil d’une brème ou d’une perche. Parlons maintenant un peu technique et chiffres. On a ainsi souvent tendance à classer les leurres par « famille » : shad, swimbait, jerkbait,glidebait… Le Vatalion sort un peu du lot, et propose un compromis peu conventionnel. Il articulé en deux éléments assez aplatis ce qui lui donne une nage en S assez serrée, mais avec une forte capacité à se désaxer et à montrer ses flancs (comme un « glidbait »). De plus, il supporte les très lentes comme très rapides récupérations et accélérations. Il est équipé de deux grosses billes dans le ventre et une dans la tête, qui ont tendance à légèrement bouger ce qui lui confère une sonorité grave comme l’aiment les brochets. La version la plus prisée du Vatalion est sans aucun doute la taille 115F, car la plus polyvalente. Ne pesant que 38.5g pour 11,5cm, il passe sur toutes les cannes de puissances MH, et est sans aucun doute l’un des leurres les plus efficace en début de saison lorsque les brochets profitent de la fraie des poissons blancs pour faire le plein d’énergie au dessus des plateaux d’herbiers ou le long des bordures. Cette version est flottante et remonte donc lentement dans la couche d’eau à la pause. Notez cependant qu’il existe d’autres versions du Vatalion: le Vibration X Vatalion SS (sa plus petite déclinaison : 7,1cm pour 10g), le Vatalion 190 SF (la version XXL « slow floating » : 19cm pour 133g) et le Vatalion 190SS (la même version XXL, mais « slow sinking » cette fois : 19cm pour 140g) !
L’avis de Bruno Pebe :
Pourquoi j’affectionne particulièrement ce leurre ? Je dirais qu’en tout premier lieu que c’est par rapport à sa genèse. Ce leurre a été créé quand on est allé pêcher avec les collaborateurs de Megabass Japon sur la Seine et le lac de Pose. Au tout début, on cherchait à développer un leurre pour les gros sandres. Sur la Seine notamment, les gros sandres s’alimentent très souvent de grosses brèmes sur les bordures. On voulait donc un leurre dur avec un profil assez haut. Pour autant, il s’est avéré que dès les premiers usages, le Vatalion était beaucoup plus efficace sur les brochets (et aussi sur les grosses perches). Voilà pour la genèse du leurre ! Ensuite, le Vatalion (dans sa taille 115F) s’adapte particulièrement bien aux milieux que je pêche: des milieux avec des bordures et des plateaux assez peu profonds (profondeurs comprises entre 1 et 3m), plus ou moins encombrées et végétalisées. Dans ces milieux, quelque soit la vitesse de récupération du leurre, on va pouvoir s’adapter et le passer dans différentes profondeurs. Récupéré très rapidement, on va pouvoir le faire passer entre 1m et 1m50. Récupéré plus lentement, il va passer à 50cm sous la surface. Là où personnellement je le trouve le plus efficace, c’est lorsque l’on fait de grosses accélérations entrecoupées de « twitchs » (des coups de scions), parce qu’on va pouvoir vraiment venir le désaxer et lui faire bien montrer ses flancs. Je pense enfin que c’est LE leurre qui m’a fait prendre le plus de métrés sur ces 6 dernières années ! En plus d’être ultra polyvalent en action de pêche, pas besoin d’une canne XH ou XXH. Une simple canne de puissance MH ou H suffit pour l’utiliser, et c’est vraiment les pêches que je pratique et que j’affectionne. Dernier petit détail : grâce au travail de l’équipe et de notre graphiste, on a vraiment aujourd’hui un panel de coloris ultra diversifié sur le Vatalion, ce qui permet vraiment d’aller pêcher tous les milieux, sous n’importe quelle luminosité et avec n’importe quelle couleur d’eau !
LE DARTSPIN D’HYPERLASTICS
Le Dartspin est sans doute l’un des leurres les plus « récents » de notre catalogue présent dans ce top 10. Il s’agit d’un shad à palette imaginé et créé par Patrick Sébile. Comme tous les leurres de la gamme « Hyperlastics », le Dartspin est fabriqué en matière « Softough ». Celle-ci a pour but de répondre au mieux aux problématiques rencontrées par les pêcheurs aux leurres à notre époque. Premièrement, cette matière ne comporte aucun composant toxique, tels que les phtalates que l’on trouve dans les plastisols classiquement utilisés pour les leurres souples. Le Softough ne dégage donc pas de particules nocives pour l’environnement. Au delà de l’argument écologique, ce matériau est capable d’encaisser aussi bien des élongations excessives que les coups de dents répétés des brochets, ce qui en fait sans aucun doute le leurre souple à brochet le plus durable du marché. Avec un seul Dartspin, vous pouvez donc enchainer les brochets ! La palette en guise de caudale permet au leurre de travailler et d’émettre des vibrations dès son contact avec la surface de l’eau, ce qui fait que vous pouvez l’utiliser aussi bien en linéaire, en traction qu’en verticale. Le Dartspin est désormais décliné en une multitude de taille, de la taille 2.5″ à la taille 7″, non monté comme pré-monté (sur une tête plombé type « ronde », « football jig » en texan ou « texan » simple).
Attention par contre à bien le stocker dans son packaging d’origine ou dans un compartiment isolé de votre boîte car cette matière « softough » ne supporte pas le contact avec les plastifiants des leurres souples conventionnels.
L’avis de Charlie Couchoud :
Depuis son arrivée dans notre catalogue, le Dartspin a directement pris sa place dans mes boites, et pour causes ! C’est un shad à palette INDESTRUCTIBLE, que l’on peut monter à sa guise sans jamais l’endommager. Que ce soit en texan, sur tête plombée, en trailer derrière un spinnerbait ou un blading jig, ce leurre créé dans une matière indestructible est pourvu de tous les canaux nécessaires pour l’équiper de l’armement voulu. Ce leurre n’a vraiment pas de limites ! En plus d’être pratique et de bonne taille, cette association d’un leurre souple avec une palette est hyper efficace sur toutes les pêches du brochet ; que ce soit pour les pêches de prospections rapides lorsqu’il est associé à un leurre métallique, pour toutes les approches en tractions ou en simple récupération linéaire, il s’est avéré également redoutable et incontournable pour déclencher les attaques des brochets repérés grâce à la technologie live. Un véritable 4×4 de shad à brochet !
Nb : Sa matière incroyable comporte un seul élément pour lequel il faut faire attention : il ne faut pas le mélanger avec quelconques autres leurres, durs comme souples, ni le laisser dans une boite en plein soleil se transformant en four ! A stocker donc, entre eux, et dans des compartiments de boite isolés !
LE BLUE OCEAN S [BKS] DE TACKLE HOUSE
L’avis d’Emmanuel Campa :
Le BKS a été une vraie révélation pour moi. Adepte des pêches de brochets avec des cannes de puissance moyennement lourdes (de type « MH »), il est pour moi le compagnon indispensable dans mes boites, notamment dans ses versions 115 et 140. Derrière son look « vintage » se cache un leurre de gros volume qui déplace beaucoup d’eau et qui émet une sonorité grave si particulière et tellement efficace sur les brochets parfois récalcitrants. J’ai tout de suite su que je pouvais faire confiance à son armature intégrale et à ses hameçons robustes pour faire face à des poissons records. Pour ce qui est des coloris, j’aime utiliser des teintes naturelles telles que le « Red fin Perch » et le « UF Wakasagi » que ce soit par temps ensoleillé ou couvert, mais je ne boude jamais le coloris « 70 » en « Mat Tiger » lorsqu’il s’agit de vraiment agresser les poissons. A mon sens, rein ne vaut donc un BKS posé proprement le long d’une bordure, accompagné de deux-trois jerks bien appuyés; attention à la sanction !
LE SPARK SHAD DE MEGABASS
Le Spark Shad de Megabass est un leurre souple faisant indéniablement partie de la liste des leurres incontournables pour le brochet. Ce leurre souple au profil imposant brasse beaucoup d’eau, notamment grâce à sa grosse caudale ultra souple. Il développe une nage équilibré dès son contact avec l’eau grâce à ses nageoires en forme « d’ailettes » qui le stabilisent dans la couche d’eau. Il est décliné en 3 tailles : 4″,5″ et 7″ (17,6cm pour 55g). Le Spark Shad en 7″ est un leurre 100 % issu de la collaboration entre Megabass et Ultimate fishing sous le label KISS (Kakushin improvement soul spirit). Il a donc été spécialement développé pour nos carnassiers européens car son corps est fabriqué dans une matière très dense qui résiste très bien aux dents affutées des brochets. Cette taille permet de répondre aux besoins des pêcheurs de brochets souhaitant utiliser des leurres de tailles conséquentes sans pour autant utiliser du matériel « Big bait ». Avec ses 55g, il se lance donc avec n’importe quelle canne de puissance « Heavy » (H). Le spark shad dispose d’une large fente ventrale et peut donc être monté avec un hameçon texan (on vous recommande une taille 10/0 sur le 7″), plombé comme non plombé. Enfin, entre 50 cm et 3m, on vous recommande de l’armer avec un montage dit « shallow », tandis que pour des profondeurs plus importantes, vous pouvez l’équiper d’un montage de type « 360 » (tête plombée et triple ventral monté sur rolling).
L’avis de Marion Michel :
Le Spark Shad 7 de chez Megabass, le connaissez-vous ? Moi oui et comment !
C’est un leurre qui offre une multitude de choix quant à son armement. Il est doté d’une ouverture ventrale où on peut l’armer d’un montage shallow, d’un texan ou même le remplir d’attractant. Mon utilisation principale ? Le montage shallow : de par sa polyvalence, il est possible d’y apposer le poids souhaité grâce au plomb DECOY DS8. Typiquement, pour pêcher les zones entre 2 et 3m de profondeur, j’utilise un plomb de 7gr avec une animation linéaire et lente. Par exemple il sera nécessaire de plomber le Spark shad à 14 grammes si vous souhaitez pêcher entre 5 à 7 M.
J’utilise également le Spark shad pour la pêche en pélagique. Il fait des ravages autant sur les brochets que les sandres. Quand la pêche en pélagique est difficile, grâce à son petit paddle, il me permet d’approcher de très près les poissons sans les agresser.
Comme vous l’avez compris, le Spark shad fait partie de mes leurres préférés, que ce soit pour la pêche en lac ou en fleuve !
LE APEX VIBE DE DUO
L’avis de Tony Doury
Quand on parle « leurre à brochet », l’Apex Vibe n’est pas forcément le leurre qui vient à l’esprit … et pourtant ! Je l’utilise toute l’année, et je suis fan de ce lipless crankbait en particulier en début de saison pour couvrir du terrain, et aussi à contrario dès que les eaux se refroidissent jusqu’au cœur de l’hiver avec des actions beaucoup plus lentes. Ce que j’apprécie, c’est qu’il permet de pêcher efficacement les différentes couches d’eau mêmes profondes, et on peut lui imprimer des animations très différentes suivant l’humeur des brochets. Que ce soit avec de grandes tractions, simplement en linéaire, voir avec une légère récupération-posé sur le fond, les vibrations émises par ce leurre se ressentent jusque dans la canne sans trop tirer, ce qui le rend agréable à utiliser. C’est vraiment un leurre polyvalent qui se distingue aussi par sa sonorité : il est complètement silencieux et ça, moi, j’adore ! C’est une spécificité et un atout non négligeable pour pêcher les zones où la pression de pêche est forte comme les plans d’eau et grands lacs connus de tous. Un gabarit imposant donc, unique dans sa catégorie et qui intéressera toutes les tailles de poissons et pas uniquement les brochets croyez moi ! À mon avis, l’Apex Vibe est un leurre trop souvent oublié et sous utilisé par les pêcheurs et c’est bien dommage. Partout où je vais, j’ai toujours un Apex Vibe dans la boite, et combien de fois il m’a fait prendre des touches là où je n’avais plus d’espoir, justement parce que ce n’est pas le leurre classique auquel on pense, et que les brochets ont l’habitude de voir. Alors un petit conseil, pensez-y !
LE WILD HEADER DE MEGABASS
Que serait un top 10 des leurres à brochet sans un bladed jig ! On a souvent tendance à associer le brochet au spinnerbait, mais pas assez encore à notre gout au bladed jig ! Ce type de leurre a tout d’abord été conçu (il y a bien longtemps) aux USA et était destiné à la pêche du black bass une fois de plus… Ce leurre voué aux pêches de réaction est un mélange savant entre un crankbait, un jig et un spinnerbait. La firme niponne Megabass n’a donc pas attendu pour développer son propre bladed jig, le « Wild Header », qui a sans aucun doute participé à l’essor de cette famille de leurres en Europe ces dernières années et est devenu LA référence en matière de bladed jigs à brochet, et même à GROS brochets ! La réputation de ce leurre est telle que certaines associations sont devenues des classiques, tel que les combos Wild-Header/X-Layer curly ou Wild-Header/Spindle Worm pour ne citer qu’eux. Il y a sans doute autant de combinaisons possibles qu’il y a de manière de pêcher au bladed jig. Parmi les grands classiques : la pêche du brochet dans les obstacles. Comme le spinnerbait, c’est un leurre qui s’accroche assez peu de par sa conception. Lorsque les poissons se positionnent dans les obstacles, sous les frondaisons ou encore dans les herbiers, et qu’il s’agit d’aller les chercher dedans, pensez « Wild-header » ! Il est également terriblement efficace pour battre du terrain et convient parfaitement aux pêches de prospection rapides dites de « powerfishing ». En effet, c’est un leurre particulièrement agressif qui émet de fortes vibrations et de gros flashs lumineux et qui se fait donc repérer de très loin. Le Wild-Header est disponible en trois grammages différents : 14g, 21g et 28g.
L’avis de Johnny KindtLe Wild header est un leurre de réaction qui va déclencher l’agressivité des carnassiers toute l’année. De par sa conception, c’est un leurre qui ne décroche pratiquement jamais en action de pêche, grâce surtout au point d’attache de la palette en forme d’étoile. Comme il s’agit d’un leurre coulant, il suffit d’adapter le poids du leurre proportionnellement à la vitesse de récupération pour obtenir un vrai leurre « SUV » (c’est-à-dire un leurre qui passe un peu partout) : de la cassure au grand plateau herbeux, ce leurre vous permettra d’atteindre et de prospecter quasiment toute la couche d’eau. Je l’utilise très souvent également en traction, avec des tractions vives une fois le leurre arrivé sur le fond, en veillant à garder le contact avec le leurre lors de sa redescente sur le fond. Nonobstant un choix esthétique, le choix du « trailer » reste selon moi aussi primordial que le choix du grammage et la taille de l’hameçon. Ainsi, un trailer de type « finess » (comme le Super X Layer ou le Mad Slug 150 de Madness) va permettre au Wildheader de couler plus vite car il ralentira peu la descente et la nage du leurre dans l’eau. A contrario, un trailer de type «Shad» ou « Grub», (comme le Super spindle worm et le One up curly) va ralentir la progression du chatter et permettre une récupération plus lente. Le Wildheader existe en une multitude de coloris de jupe et couleur de tête plombée avec lesquelles on va associer le coloris du trailer en question. Généralement, les coloris sont associés harmonieusement afin de créer du volume, mais un contraste flagrant entre la couleur de la jupe et celle du trailer peut également avoir son effet.
LE B SWITCHER DE ZIP BAITS
Il nous semblait difficile de faire un top 10 des leurres à brochet sans y ajouter un crankbait. S’il y a bien un crankbait à garder pour pêcher le brochet, c’est sans aucun doute le B-switcher de chez Zip Bait ! Ce crank a en effet une réputation toute entière qui le précède. Il est désormais décliné en de multiples versions, pour vous permettre de prospecter toutes les couches d’eau : du B-switcher 1.0 qui plonge donc à 1m sous la surface, au grand plongeur 6.0 qui évolue à la profondeur folle de 6m sous la surface ! La plupart des versions de ce crank sont silencieuses (« no rattle »), ce qui permet de pêcher des zones surpêchées sans attirer la méfiance des brochets éduqués. Une version bruiteuse (« rattle ») a tout de même été développée pour le b-switcher 4.0, qui se fait donc fortement remarquer lorsque les poissons sont actifs et en chasse. Tous ces modèles sont flottants. Ils remontent donc dans la couche d’eau lorsqu’on arrête la récupération, ce qui permet de passer par dessus un obstacle immergé. Toutes les versions plongent également très rapidement et tiennent leur profondeur de nage jusque dans les pieds du pêcheur. Cette caractéristique combinée à sa bavette très dure, confèrent à ce crank une aptitude hors norme à gratter le fond (technique du « bottom tapping »). Enfin, le b-switcher est équipé d’un système de transfert de masse par piston magnétique, une technologie dite « Mag Drive » et travaillée par Zip baits pour lui permettre de se lancer avec précision à grande distance.
L’avis de Nicolas Guichon :
Dans les années 2010, il faisait partie incontestablement des leurres secrets des pêcheurs de brochets pour la prospection rapide. Même les compétiteurs des marques concurrentes l’avaient caché au fond du bateau ! Ce crank silencieux avec sa nage serrée piège sans aucune mesure tous les carnassiers mais « Sir Esox » est en tête de liste. A l’ouverture et dans mes milieux de prédilection où je l’utilise, c est le 4.0 qui sera le plus polyvalent. Son secret : sa simplicité d utilisation ! Un conseil : n’hésitez pas à lui faire taper le fond pour susciter la curiosité des carnassiers et déclencher plus de touches ! Pour ce faire, je préfère l’utiliser avec une canne tendre un poil longue comme la Tenryu Injection SP 73 M, une tresse YGK PE 1.2 avec trois mètres de fluorocarbone DFC en 27/°°. Et si le froid comme lors de ces derniers jours ont fait descendre les poissons dans la couche d’eau, n’oubliez pas son grand frère le 6.0 vient de faire son apparition …!
LE JOINTED CLAW DE GAN CRAFT
Que serait une boite de leurres à brochet sans glidebaits …? Le Jointed Claw de chez Gan Craft fait partie intégrante de cette famille de leurres durs ayant une nage en « S » lors de récupérations linéaires. Sa nage se dessine donc en faisant varier la vitesse de récupération au moulinet. On découvre alors un leurre avec une nage très large et ample, même à très faible vitesse, et un leurre avec une capacité incroyable à montrer ses flancs et à émettre des flash lumineux. C’est un leurre particulièrement efficace sur les brochets sur des zones peu profondes pour ce qui est des versions « Floating ». Cette version évolue ainsi à 50 cm sous la surface, ce qui permet de passer au dessus d’obstacles ou de plateaux d’herbiers. A la pause, il remonte lentement dans la couche d’eau. Sa version « Slow sinking » permet quant à elle de pêcher un peu plus creux jusqu’à 1m-1m50 sous la surface et coule à faible vitesse à la pause. Le Jointed claw s’est vu décliné en de multiples versions au cours de ces dernières années, de la taille 70 à 303 (version « R shaku one« ), en passant par des variantes telles que le Jointed Claw 183 « shift » ou le Jointed Claw 184 « Ratchet », proposant des concepts différents avec des nages spécifiques que nous ne détaillerons pas ici. Les tailles et modèles les plus populaires pour la pêche du brochet restent sans nul doute : le 178 (178mm pour 56g ou 57g selon la version) et le Magnum (230mm pour 107 ou 113g selon la version). Dernière petite précision : le jointed claw est un leurre complètement silencieux !
L’avis de Mathieu Thevenin :Le Jointed Claw est l’un des premiers swimbait à avoir fait son apparition dans ma boîte lors de mon passage au « big bait ». Ce leurre m’a rapidement séduit pour les raisons suivantes :
– Des attaques violentes qui surviennent parfois au dernier moment. Soyez donc prudents avant de sortir le leurre de l’eau !
– Il permet de bien visualiser les attaques sur des zones peu profondes (dites « shallow »)
– Sa discrétion éloigne la méfiance des poissons.J’ai tendance à privilégier le Jointed Claw Magnum 230 en « Slow Sinking » et en « Floating », au début de la saison lorsque l’on retrouve encore des brochets contre les bordures ou en fin de saison quand l’eau se refroidit. Plusieurs animations sont possibles, même si une simple récupération au moulinet déclenche sa nage en ‘S’ (ce qui entraînera de grands écarts et émettra d’importants flashs lumineux).
Voici les deux animations « au moulinet » que je vous recommande : avec le modèle coulant, moulinez doucement afin de venir « épouser » les herbiers. Autrement, il est possible de donner plusieurs coups de manivelle assez rapides entrecoupés de pauses afin de simuler une proie qui s’enfuit. Enfin, pour ceux qui auraient des doutes sur la taille et le coloris à choisir, voici mes deux préférés : le 230 et le 178. Quant au coloris, lorsqu’il s’agit d’eau claire: coloris Perch et Pike. A contrario quand l’eau est plus piquée : le coloris UF HotTiger sera mon allier.
LE BALAM DE MADNESS
Nous ne pouvions pas clôturer ce top 10 des leurres à brochet sans vous parler d’un gros leurre « big bait » : le Balam de chez Madness dont la cote de popularité ne cesse de croitre ces dernières années. Si vous deviez partir pêcher le brochet avec un seul leurre « big bait » dans vos boites, ce serait sans doute LE leurre à emmener à vous ! On le retrouve en plusieurs déclinaisons :
- 24,5cm pour 104g en version « Flottant »
- 30 cm pour 168g en version « Flottant » et « coulant »
- 35cm pour 247g en version « Flottant »
- 25,5cm pour 110g en version « Variant » (légère variante du swimbait sur lequel son designer a ajouté une bavette pour venir gratter le fond, à la manière d’un crankbait)
Le Balam est un swimbait articulé en 4 parties solides combinées à une queue souple en silicone. S’il a été en premier lieu imaginé et conçu pour pêcher les énormes black-bass au Japon, il a rapidement fait ses preuves sur les brochets en Europe, et à la casquette du « leurre à métré » par défaut. Attention car vous pourriez être surpris par sa capacité à attirer également de plus petits individus ! Il a une nage linaire en « S » bien caractéristique et nage aussi bien avec des animations rapides que très lentes. Enfin, c’est un leurre qui dans toutes ses configurations supporte très bien l’ajout d’un lest en plomb (dont on peut faire varier le positionnement). Cela permet avec un seul leurre de prospecter toutes les couches d’eau, dans 50cm comme dans 15m de fond !
L’avis de Tom Couchoud :J’ai commencé la pêche au big bait il y maintenant 8 ans, une vraie passion qui m’a conduit à tester de nombreux leurres de grandes tailles, qu’ils soient durs ou souples. Ca n’a pas été tout de suite la grande alchimie avec le Balam, la première saison, je n’avais pas eu à l’idée de le lester, c’était quelque chose qui se pratiquait peu à l’époque et j’avais besoin de leurres passant plus bas dans la couche d’eau.La taille, la nage et l’esthétique de ce swimbait nous plaisant beaucoup, mon frère et moi avons commencé à le modifier. Charlie a débuté en lui collant des pastilles de plombs puis nous avons été plus loin en lui ajoutant des plombs poire (Decoy DS8) sur les anneaux d’attache. Tout cela nous a permis de le faire évoluer à différentes profondeurs et les premiers gros poissons n’ont pas trainé à rentrer. Je dirais que c’est un leurre que l’on doit apprendre à dompter, mais qui est d’une très grande polyvalence une fois que l’on a mieux cerné comment l’utiliser. Après 5 années d’utilisation en rivière et en lac, j’ai la certitude que de faire nager régulièrement un Balam est l’assurance de finir par intéresser les gros brochets qui nous font tant rêver. Et puisque les chiffres parlent parfois mieux que les mots, je finirais simplement avec cette statistique : 25 de mes 30 derniers brochets métrés ont été pris avec Balam 245 ou 300 ! »
On espère que ce top 10 vous aura permis de (re)découvrir certaines des valeurs sûres que nous partageons dans l’équipe pour la pêche du brochet. Il manque évidemment de nombreux leurres dans cette sélection mais soyez sûr qu’avec ces 10 références, vous pouvez partir pêcher sereinement les brochets peut importe leur taille, dans n’importe quel milieu, en France comme à l’étranger. On vous souhaite à toutes et à tous une excellente saison et n’hésitez pas à nous dire dans les commentaires de cet article si vous pensez que nous devrions rajouter certains « classiques » de la pêche du brochet.