Tout est dit dans le titre, ce n’est pas notre performance qui marquera cette première participation au célèbre marathon de 24h de pêche de Rotterdam !
Mais avant de parler de résultat, replaçons la situation dans son contexte : tout a commencé au salon de Clermont, où nous avions rencontré pour la première fois une bonne partie des membres du team Ultimate, dont Samuel et Florian, qui avaient tous les deux participé à cette compétition. D’ailleurs, Florian et ses collègues de carbone n’avaient pas fait semblant puisqu’ils avaient remporté haut la main la seconde édition de ce compèt’ internationale ! (le report de leur victoire)
Des sandres par dizaines, des courants, des marées, de la pêche de nuit… tous des éléments qui nous avaient séduits et donner envie de participer à un tel évènement ! En en discutant avec Tom et Samuel, nous en sommes venus à nous dire que nous pourrions le faire tous les trois, chose dite chose faite, nous avions notre équipe pour 2016 !
Pour participer à cette compétition, il faut savoir en premier lieu que l’inscription en elle-même est une compétition : Il faut réussir à s’inscrire avant les autres, et le laps de temps est court ! On peut remercier Samuel car il a été réactif au quart de tour, pendant que Tom et moi pêchions tranquillement le Bass, lui a suivi et nous a permis de réussir cette étape.
Après, vient la période de l’attente et de la préparation… Comment savoir quoi prendre pour pêcher un biotope, un environnement, que l’on ne connait pas ? On écoute les conseils de ceux qui l’ont vécu, on gratte des infos sur le net, on regarde les cartes sur google maps… La plus grande difficulté est de tout faire rentrer dans un sac à dos que l’on va porter pendant 24 h.
Concernant les leurres, je ne m’éterniserais pas là-dessus, mais grosso modo beaucoup de one up 4, 5 et 6’’, one slug 4 et 5’’ en essayant d’avoir tous les tons, des plus naturels au plus flashs. Quelques pn et notamment les b-switcher et les fameux visions, ainsi que de quoi pêcher en drop, et aussi des plomb-palettes. Pour les têtes plombées, des têtes football, des sabots, des rondes et quelques têtes à hélices, allant de 4 g à 30 g. Bref, une panoplie complémentaire, permettant de s’adapter à pas mal de situations.
Nous voici partis ! Nous arrivons sur les lieux la veille en milieu d’après-midi, installation rapide à l’hôtel, on passe au QG récupérer les permis de pêche et vérifier que tout est en ordre et c’est parti pour 5h de « préfishing », afin de découvrir à minima quelques secteurs ! Après avoir loupé quelques tapes de sandres, Tom met au sec le premier poisson hollandais, un poisson de 47, maillé pour la compèt !
Une première approche timide, ça nous a au moins permis d’être au point sur l’épuisette.
On stoppe la pêche à la nuit, direction l’hôtel afin d’ajuster un peu les boites, d’alléger au maximum les sacs à dos, et surtout de faire une bonne grosse nuit !!
Le jour J est là, tout est prêt et nous voici en route pour le QG, sur place l’organisation est parfaite, peu d’attente, on récupère les badges et autres documents, l’ambiance est franchement sympa, de la bonne musique, café/thé, des pêcheurs de partout, qui parlent dans toutes les langues, c’est impressionnant et on se sent tout de suite dedans.
Le départ est donné à 11h15, quelques équipes se précipitent mais la majorité se dispatche doucement, il va falloir les tenir les 24h ! Nous avons pour stratégie de traquer les sandres, forcément, et pour ce nous avons défini un itinéraire en fonction des marées, afin de toujours pêcher les zones où il y a du mouvement d’eau. Mais hélas au bout de quelques heures et quelques kilomètres rien n’est rentré, Tom et Sam on chacun fait un petit sandre loin d’être maillé, aïe.
En fin d’après-midi, Sam, entre la fatigue de la route la veille, le stress, les kilomètres et la chaleur montre quelques signes de fatigue, et nous annonce qu’il ne va vraiment pas bien, on fait donc venir le médecin de l’organisation afin de vérifier qu’il n’y a rien de grave. Un peu de sucre, de l’eau fraiche et un peu de repos, le soleil et la chaleur baissent et voilà notre Sam requinqué et d’attaque pour le coup du soir. Entre temps nous nous sommes rassurés en regardant le classement en direct, les premières équipes ont pris des aspes en grand nombre ainsi que des brochets, il ne s’est quasiment pas fait de sandres, nous espérons le soir et la nuit plus prolifiques !
Avec un regain de motivation nous ponçons chaque remous, chaque pile que nous croisons, quelques touches timides mais rien n’y fait, jusqu’au soir ou Tom nous annonce enfin un poisson ! Je me précipite sur l’épuisette, me penche et là surprise, c’est un aspe ! On descend l’épuisette et le poisson est filoché, enfin un poisson qui devrait rapporter des points !
Et bien non, avec une maille à 40 cm, ce poisson de 39.2 cm ne nous permet pas de rentrer dans les points… Tom aura au moins inscrit une nouvelle espèce à son tableau !
La nuit arrive et nous rejoignons une zone que nous avions repérée, normalement intéressante à marée montante… Nous y retrouvons d’ailleurs Xavier, Corentin et Benoit, l’autre équipe d’Ultimate Fishing, que nous voyons faire un poisson ! Il s’agit d’une brème, mais ça compte, et là ils nous annoncent que c’est leur premier poisson, il n’ont fait que des petits sandres jusque-là… Apparemment les sandres ne sont pas du tout joueurs, ouf on est dans le même constat ^^!
On discute un moment et on se souhaite un gros « MERDE » avant de séparer, il reste deux heures avant la mi-temps !
En suivant leurs conseils, je prends un petit sandre au one up 4 ‘’ et c’est au tour de Tom d’annoncer un poisson, je me précipite et glisse une belle perche de 34.4 cm qui nous permet de marquer enfin des points !
Nous voilà à la « mi-temps », de retour au QG pour les éventuelles réclamations et surtout pour retrouver notre équipe « jumelle » pour la nuit, par raison de sécurité, et de fun aussi, je trouve. Nous tombons avec une équipe de Belges, et dès le premier contact nous sentons que nous sommes chanceux, d’une part ils sont francophones (avec la fatigue qui arrive, c’est un effort de moins à faire) et en plus ils ont l’air hyper-sympa ! Effectivement, nous sommes d’accord sur la stratégie, on les suit d’abord sur « leurs » secteurs et ensuite nous finirons sur les nôtres, à la recherche des sandres bien évidement. Nous formons une seul équipe, à 5, (Samuel après son coup de fatigue à préférer aller se coucher pour la nuit, afin d’arriver frais au petit matin) pas de concurrence pas de coup bas, pas de fermeture d’angle. Uniquement de la convivialité, du partage des discussions et ça finit même par des invitations à pêcher chez les uns et chez les autres ! Et la pêche ? Ah oui, on ne fait pas grand-chose non plus, eux avaient réussi à faire un sandre maillé avant la nuit, espéraient comme nous que la nuit soit folle, comme ils l’avaient vécu l’an passé, en finissant 15 ème de la compétition. Non cette nuit-là, malgré notre acharnement et les kilomètres parcourus, hormis quelques petits sandres, nous ne mettrons ni eux, ni nous de poissons maillés au sec… On se quitte au petit jour, après avoir fait la photo de groupe et échangé nos facebook. Belle expérience ce moment de partage !
Nous nous retrouvons tous les deux avec Tom, et c’est à ce moment là que la fatigue s’est fait le plus ressentir, ça fait 18h que nous pêchons ! Dans un état presque second, la motivation nous habite toujours, nous sommes tellement fiers de vivre ce moment tous les deux !
Il ne faut pas se poser, il faut tenir, nous marchons vers le checkpoint en pêchant ici et là, avant de retrouver Sam pour le coup du matin. Là c’est le moment où il faut tout donner, nous choisissons un poste pour faire ce que nous savons le mieux : Un ponçage intensif ! Ainsi, durant 4h, nous peignons une zone, avec un courant dont la force croît au fur et à mesure que la marée monte. Je prendrais 4 petits sandres dont un poisson de 40, il manque encore 5cm…
Sam prend lui aussi un poisson, le dernier. Voici donc la fin de notre premier 24h de pêche, 24h sans se poser ne serait-ce que 5 minutes, ni pour manger, boire ou pisser, nous n’avons rien lâché, et avons parcouru 32 kilomètres durant ce marathon !
Le résultat n’y est évidemment pas, pour gagner cette année, il fallait tout pêcher sauf les sandres…
Il s’est attrapé plus de brèmes et autre cyprinidé que de sandres !
Les premiers ont gagné avec une magnifique série de beaux aspes, une équipe de polonais qui avaient apparemment bien tourné l’année dernière sur les sandres, qui ont su s’adapter aux conditions et profiter de l’après-midi ensoleillé pour prendre ces poissons que nous ne connaissons pas… Chapeau à eux, c’est une très belle victoire ! Chapeau aussi aux équipes qui ont misé sur le brochet, ça a payé aussi !
Après ça, plus qu’une chose à faire avant le départ, boire une bonne bière avec Xavier, Corentin et Benoit, 3 bons gars que nous ne connaissions pas, une chose est sûre, on va essayer de se venger ensemble cet hiver sur les sandres de chez nous !
Quant aux beaux sandres Hollandais, nous reviendrons, pour les pêches hivernales, et certainement pour un prochain Gunki Iron tournament !
A bientôt
Charlie