Erwann et moi, on adore les pêches précises depuis le bord. Si la pêche du bar en estuaire nous passionne plus que tout, nous nous intéressons aussi à de nombreux autres carnassiers et en particulier au black bass dont la pêche présente beaucoup de points commun avec celle que nous pratiquons sur nos estuaires de la pointe bretonne.
Pour nous, la pêche du bass est synonyme de pêche estivale car l’activité de nos bars d’estuaire est plus calme et que nous pouvons prendre quelques jours pour nous confronter à ce poisson pour lequel les déplacements sont malheureusement un petit peu plus longs que quand il s’agit de pêcher à 10 minutes de la maison. Cette année nous avons passé 3 jours à chercher les bass depuis le bord, principalement dans des zones encombrées.
La première approche qui a nous a rapporté pas mal de poissons est la pêche « à vue ». Erwann qui connait un peu moins la pêche du bass que moi mais qui est un expert de la pêche du bar à vue s’est assez vite senti à l’aise sur cette technique et a presque tout misé sur cette approche. Il a eu de très bons résultats en optant souvent pour une pêche au worm en wacky ou en weightless. Les bass étant souvent suspendu sous des tas de branches très denses, il était difficile de lancer correctement le leurre à proximité du poisson et nous avons souvent du repasser sur des zones où l’on avait repéré un joli poisson en attendant que celui-ci se soit décalé à une place qui nous offre une fenêtre de lancer. Mis à part pour un poisson où les conditions de lancer étaient idéales, pour les autres ça n’a quand même pas été facile. Il y avait toujours au moins 3 ou 4 branches entre nous et le poisson et même si on a essayé d’extraire les bass le plus rapidement possible, souvent ils ont réussi à aller faire le tour d’une branche et on en a décroché bien plus que nous n’en avons pris.
La seconde approche consistait à pêcher « à l’aveugle » les spots les plus marqués, troncs noyés, racines et autres berges creuses. C’est une pêche sur laquelle je me sens assez à l’aise et vu qu’Erwann ne pêchait pas ces postes s’il ne voyait pas de poissons c’est moi qui m’y suis collé. Comme souvent avec les bass, poser son leurre discrètement était primordial, les leurres qui tombent bruyamment n’ont intéressé que quelques petits bass. Pour prendre les jolis poissons il fallait poser discret et précis. J’ai fais tourner pas mal de leurres et j’ai assez vite compris que les formes d’écrevisse étaient les plus efficaces lors de ces 3 jours mais c’est surtout la vitesse de descente qui semblait décider les touches. Même sur les postes assez profonds, il fallait que la descente soit lente. Mes essais avec des plombs balles devant mes leurres souples ou des rubber jig n’ont pas été très concluants, mis à part sur les brochets qui aimaient vraiment beaucoup mais ce n’est pas ce que je recherchais. La « bonne » vitesse de descente était d’environ 4 à 5 secondes par mètre. J’ai bien pêché à la bottle shrimp 4 pouces montée sur une simple hameçon texan (worm 13 3/0 de Decoy). Je n’en attendais pas moins de ce leurre qui est un classique pour le bass et qui m’a rarement déçu jusqu’à présent.
Là où j’ai été très agréablement surpris c’est en utilisant pour la première fois le rubber jig Zerro Hurry de Megabass. Sa particularité est qu’il a une tête en plastique dans laquelle est située une grosse bille et que ça vitesse de descente est très lente.
Avec ses 7 g plus le poids de mon trailer (une tête de bottle shrimp ou de dong path) j’étais à environ 12 g ce qui permet de lancer très correctement et précisément un leurre qui, malgré son poids relativement important, descend tout doucement.
Bilan de ces 3 jours : une petite vingtaine de bass pris, à peu près le même nombre décrochés. Une pêche super amusante et 2 approches bien complémentaires. Une taille moyenne très correcte avec une grande majorité de poissons au dessus des 40 cm et quelques 50 cm dans le lot. Ça a été intéressant de chercher et de trouver ce qui fonctionnait, la prochaine fois ça sera peut être complètement différent, peut être qu’on devra jouer du drop shot et du crank et c’est ça qu’on adore avec le bass, d’une fois à l’autre et d »un spot à l’autre, il faut souvent complètement se remettre en question. On a déjà hâte à la prochaine session.
Ce qu’on a retenu :
- Pour prendre des jolis poissons il fallait vraiment cibler les endroits les moins accessibles où peu de pêcheurs ont osé s’aventurer.
- Sur les pêches à vue, quand un poisson n’était pas bien placé, il fallait bien mémoriser le spot et y retourner plus tard pour parfois trouver le poisson légèrement décalé et pouvoir l’aborder avec un peu plus de chances de réussite.
- La bonne vitesse de descente des leurres est un facteur qui peut être déterminant.
- Quand les bass sont au cœur des obstacles ils ne semblent pas très sensibles à la taille du bas de ligne et il ne faut pas hésiter à monter gros pour se donner le maximum de chances de les sortir en force.