Il est 6H00 du matin en plein mois de Juin, je retrouve mon ami pour une journée de pêche intensive sur La Loire. Comme d’habitude nous sommes gonflés à bloc avec pleins d’espoirs, même si cela fait plusieurs jours que l’activité semble complètement éteinte. Le message du matin : si l’un de nous arrive à faire un poisson, la journée sera gagnée.
Nous commençons la session en ciblant notre poisson favori, l’aspe. Nous sommes sur un spot de confiance où l’on sait que souvent s’y tient du poisson. Les leurres commencent à tourner, mais les minutes et les heures aussi sans qu’on arrive à déclencher un semblant d’action. Pas question de lâcher l’affaire ! On se regarde, on échange sur les choix qui s’offrent à nous, et nous décidons de partir sur une zone qui ne nous a rien rapporté depuis le début de saison. Sait on jamais, cela fait un moment qu’on n’a pas promené un leurre là bas.
Arrivés sur place aux alentours de 10h00, nous commençons à prospecter au leurre de surface en remontant une longue zone pierreuse peu profonde. C’est la première fois de la saison que les niveaux d’eaux me permettent de sortir la petite Lunakia 822 S HT pour des pêches un peu plus light. Si on ne fait pas de poisson, je vais au moins me faire plaisir.
Je profite de cette situation pour tester le tout nouveau Patchinko 85. Après quelques lancers sur une Loire qui semble déserte, boom ! Grosse attaque en surface. La Lunakia est pliée en deux, quel plaisir de ressentir à nouveau ces sensations avec cette canne. Un bel aspe de Loire qui s’est saisi du Patchinko 85 pour mon plus grand bonheur.
La session est sauvée, cela regonfle le moral et peut-être que c’est le début de quelque chose. J’insiste avec ce Patchinko 85 qui se révèle très intéressant, supportant bien les animations dans le courant. Il est assez facile de passer d’une animation relativement lente, et brusquement d’accélérer. Une nouvelle arme dans la boite pour les pêches d’été où il sera nécessaire de solliciter les aspes avec des leurres de tailles plus modestes.
La petite euphorie naissante retombe très vite, plus rien ne se passe et les minutes défilent, persuadé qu’il y a quelque chose à trouver mais sans arriver à mettre le doigt dessus. Je décide de monter un petit crank, par le passé je me souviens que cela a été la clef parfois.
La zone est très shallow environ 1m50 avec quelques herbiers dispersés. Une configuration dans laquelle j’adore le Megabass Ixi Shad Type R. Un crank silencieux qui se lance super bien avec le system LBO II. Il permet d’évoluer dans les zones peu profondes et avec sa bavette atypique il ne tire pas trop dans la canne. Après quelques passages, le leurre approche, tape dans quelques tiges d’herbier, je ralentis, accélère, cogne un peu le fond et d’un seul coup c’est la frappe !
Un superbe broc de Loire n’a pas résisté ! La Lunakia a encaissé les rushes avec brio, le plaisir du combat est intense et la satisfaction d’avoir leurré ce poisson est grande.
Ce petit crank qui m’a bien convaincu la saison passée se révèle une nouvelle fois, et il n’est pas impossible de leurrer un peu toutes les espèces avec. Du coup j’insiste un peu en reproduisant le même schéma d’animations. Un petit quart d’heure après et seulement quelques mètres plus loin, je ressens une lourdeur dans la canne, ferrage, c’est pendu !
C’est de nouveau un joli brochet de Loire, la session est en train de basculer dans le magique ! Cet Ixi Shad est plus que validé. Si depuis la saison passée j’en avais toujours un dans la boite, il m’apparait évident qu’il faut que je le fasse nager plus souvent, ce leurre est bourré de qualités.
La remontée se poursuit gentiment jusqu’à arriver sur une zone d’accélération très peu profonde typique de Loire. Un terrain parfait pour regrouper des gros chevesnes. Quand ils sont chauds cela peut vraiment être grisant d’enchainer les touches. Ca fait quelques semaines qu’on essaye de les déclencher en vain, mais qui ne tente rien n’a rien.
L’approche idéale à mon goût consiste à faire dériver un leurre (souple ou dur) dans la couche d’eau au gré des courants sans trop taper le fond. Un jeu bien plus subtile qu’il n’y parait, garder un semblant de contact en laissant le leurre évoluer le plus naturellement et librement possible n’est pas si simple.
Pour cet exercice, je choisi quasi systématiquement le Dark Sleeper qui est largement approuvé. Sa plombée interne et sa stabilité permettent un contrôle et une présentation parfaite, il ne va pas tarder à me le prouver de nouveau. Lancer ¾ amont, je maintiens suspendu mon Dark Sleeper en 2,4 pouce quand soudain c’est l’interception !
Quel plaisir de prendre ce TOC un peu suspendu dans l’espace. C’est une sensation très spéciale et avec la Lunakia je ne vous cache pas que c’est le pied.
J’utilise principalement le Dark Sleeper en 2.4 pouces sur les modèles en 7 gr et 10 gr. Pour les coloris, très franchement ils sont tous très bons. Ce qui est le plus important c’est de faire passer le leurre à la perfection.
Après l’immortalisation de ce gros « cheucheu » de Loire, on s’amuse à essayer d’en refaire un. Après une deuxième attaque manquée, la troisième touche est la bonne pour la doublette !
Un joli Chevesne de Loire qui a apprécié le menu comme le premier. Malgré l’insistance, visiblement les actions répétées sur zone ont calmé l’activité.
Les orages grondent, il va falloir mettre fin à la session qui aura été riche en émotions mais aussi en enseignements. Assurément une session qui sera inspirante pour de futures situations.
La partie de pêche a tourné à la régalade alors que c’était mal engagé. C’est la Loire, une session à son image, parfois incompréhensible et parfois magique. Une illustration aussi qu’avoir une certaine diversité de leurres dans sa boite est essentielle sur ce fleuve, c’est ensuite votre capacité d’adaptation, d’analyse et votre détermination à ne rien lâcher qui sera la clef.
Précisions sur matériels utilisés au cours de la session :
- canne : Lunakia 822 S HT
- Tresse : Bornrush PE 0,6
- Fluoro : Nitlon DFC 10 LB