Comme un pèlerinage pour l’amoureux du brochet que je suis, chaque année depuis maintenant 4 ans, le mois d’aout sonne l’heure du départ pour une session Lemanique de 2-3 jours. L’an passé, j’étais parti avec mon ami Ludo et ce dernier avait une revanche à prendre sur le lac, c’est donc avec une grande motivation que nous avons re-signé pour un trip de 2 jours.
Si d’habitude j’organise mes articles sous la forme d’un résumé jour par jour de la session, cette fois, ce sera différent puisque je vais plutôt essayer de vous décrire le contexte de pêche rencontré sur le lac (tenue des poissons, vent, profondeur etc …) ainsi que l’approche qui nous a permis d’assouvir notre soif de touches !
1er élément : La présence de perches
Depuis que je vais au Léman (toujours en période estivale), la présence de bancs de perches au sondeur sur la zone pêchée a toujours été un élément clef pour définir si cela vaut le coup ou non, d’insister sur un spot. En effet, il est bien connu que ces perchettes sont l’une des proies des brochets et lorsque l’on voit la taille que peuvent atteindre les bancs sur ce lac, on comprend vite que cela ne peut passer inaperçu aux yeux de leurs prédateurs.
2ème élément : la tenue des brochets
Autour des bancs de perches décris ci-dessus, il est possible de trouver des échos de brochets qui se manifestent souvent par une banane suspendue à la hauteur du banc, ou au dessus et parfois en dessous. Dans le cas présent, les brochets semblaient se tenir proches du fond voir même parfois posés sur ce dernier.
3ème élément : la hauteur de passage des leurres et la présentation
J’avais été avertit par JB, un ami qui vit proche du lac et qui a vraiment cartonné une bonne partie du mois d’août : « tu mets une tête plombée de 40 g, tu laisses couler au fond et tu ramène canne basse ! ». Si l’on combine cette information avec l’analyse des échos de brochets faite ci-dessus, on comprends vite qu’il paraissait important de pêcher proche du fond ! Je n’avais donc pas préparé 15 000 leurres, seulement mes valeurs sûres pour ce lac , à savoir :
- Giant satori shad coloris Ultima iwashi
- One up 10′ Pike Limited Pro blue
- Mag draft 8 et Mag Draft 10
J’avais monté toutes ces références de façon à les plomber en 40 grammes, que ce soit à l’aide de montage shallow « plombés » ou en montage 360 sur TP.
Place à la pratique …
Maintenant que le contexte est posé, comment cela c’est-il deroulé une fois embarqué et prêt à faire feux ? Grâce à la bathymétrie enregistrée dans nos sondeurs, nous avons commencé par chercher des cassants c’est à dire des zones de ruptures de pente puisque ce type de configuration est souvent propice à la tenue des perches. Par la suite, à l’aide du moteur thermique nous avons effectué des dérives sur ces zones afin de cibler les secteurs les plus poissonneux. Ainsi, nous avons réussi à localiser plusieurs zones intéressantes avec comme point commun la présence de perches à une profondeur comprise entre 10 et 13 mètres. Une fois les dérives prometteuses trouvées, nous avons positionné le bateau de façon à être à distance de lancé des bancs de perches.
La suite, vous vous en doutez, fut de commencer la pêche ! Comme JB nous l’avait conseillé, nous laissions couler nos leurres jusqu’au fond avant d’entamer la récupération. La guerre des nerfs commence lorsque les lancés s’enchaînent et que l’attente de la touche se fait de plus en plus pressante au fur et à mesure que le temps passe.
Les touches !
L’ interception de nos leurres, ce fut de deux façons différentes, lorsque que nous lancions dans le sens de la dérive (c’est à dire que le bateau avançait en direction du point d’atterrissage de notre leurre) et que nous récupérions simplement notre ligne en moulinant, sans animer. Dans ce cas là, la trajectoire du leurre était rectiligne au ras du fond jusqu’à ce qu’il soit suffisamment proche du bateau pour que la tension de la ligne le décolle. C’est précisément à ce moment que le plus de touches furent enregistrées. Souvent franches, les leurres étaient gobés !
Le deuxième cas fut lors de lancés à contresens de la dérive du bateau. Dans cette configuration, le bateau s’éloigne du point d’atterrissage du leurre et donc, en conséquence, ce dernier se retrouve tiré à la même vitesse que celle qui régit la dérive du bateau. Ce type de lancés est pratique lorsque l’on repère un écho sous le bateau lors de la dérive, il suffit alors de faire ce fameux lancer à contresens pour être sûr de passer sur le poisson ! Ainsi, canne haute, on peut se servir de la dérive pour faire ce que l’on qualifie de pêche en « diagonale », bien connue des pêcheurs de sandres. Cette technique consiste à faire planer son leurre dans la couche dans par successions d’ample tirées et de relâchés qui seront accentués, comme dit précédemment par le fait que le bateau dérive dans le sens opposé. Comme d’habitude, nous laissions donc tomber nos leurres au fond avant d’entamer notre animation « tracter » au ras du fond. Dans cette situation, il convenait de bien contrôler la descente de ligne car la plupart des touches survinrent à ce moment la ! De grands stop suivis de la sensation d’être accroché, le top !
Quelles prises ?
Sur deux jours de pêche nous prendrons entre 20 et 25 touches pour un total de 9 poissons compris entre 65 et 112 centimètres. Ce n’est pas énorme au vue du potentiel du lac, mais c’était pour nous la deuxième sortie sur cette immensité et a entendre le récit des pêcheurs aux alentours, il semblerait que ce n’était pas si mal …
Un leurre au dessus du lot ?
Si de mon côté je n’ai alterné qu’entre magdraft, sayori et One up, ce ne fut pas le cas de Ludo qui c’est essayé a beaucoup de références de sa boîte. Au final, si l’on fait un comparatif temps passé dans l’eau / nombre de touches, une seule référence c’est démarqué : le magdraft dans ses deux plus grosses tailles 8’ et 10’.
Le 10’ semblait faire bouger beaucoup de poissons mais il était cependant compliqué de concrétiser les touches avec ce dernier. Ludo fera quand même exception à la règle après avoir rater un bon nombre de poissons !
A l’inverse, le 8’ semblait proches du 100% de réussites en déclenchant régulièrement de violentes attaques !
Comme dit plus haut, nous avions plombé ces derniers en 40 grammes, soit en clipant un plomb poire sur l’anneau d’attache du triple, soit en démontant le leurre de son armature originale pour l’installer une tête plombée et un montage 360.
Les cannes
En terme de canne, nous n’avons utilisé uniquement trois références, à savoir la Tenryu Injection BC 73 XH, la Megabass Levante Oshu Edition F9 85 C et la nouvelle Tenryu Injection BC 85 XXH, particulièrement bien adaptée pour ce genre de milieu.
Je pense vous avoir tout dit sur notre petite sortie Lemanique et le simple fait d’écrire ces lignes ne me donne envie que d’une chose : y retourner ! Bien qu’il semble de plus en plus dur de faire les belles pêche d’il y a quelques années, ce lac reste à mes yeux l’un des endroits les plus « faciles » pour faire un grand brochet. Non pas parce qu’ils sont plus simple à leurrer, mais parce que la probabilité de faire passer son leurre dans le rayon d’activité d’un gros sujet sur deux jours de pêche y est très importante. Voilà pourquoi ce lieu possède cette magie qui fait que, comme m’a dit Ludo : « à chaque touche, on tremble ! ». Je vous souhaite toute la réussite si vous tentez le séjour, n’hésitez pas à me laisser vos remarques en commentaire ou à venir me suivre sur Instagram (@Tom_couchoud_ultimatefishing) et Facebook pour plus de contenus !
A bientôt !
Tom