A l’heure où tout le monde a les yeux rivés sur le chronomètre pour l’ouverture de Dame Fario, je prépare de mon coté ma boîte pour Mister Bass.
En effet, en début de saison je porte une attention toute particulière sur les plans d’eau où nagent de beaux sujets. Même si ma région n’est pas la meilleure géographiquement pour cette espèce et donc pour produire facilement de gros poissons, on trouve de temps à autre une jolie pièce d’eau avec un ou deux spécimens… J’ai depuis longtemps remarqué qu’ à la sortie de l’hiver, au prémisse d’une augmentation de la température, les gros bass étaient les premiers à pointer le bout de leur nez. Les keepers et petits sujets, eux, ne sortiront que lorsque la température de l’eau aura déjà bien grimpé où que le taux d’ensoleillement journalier sera devenu conséquent.
Bonnet et polaire sont de mises mais cette jolie roselière abrite du vent un merveilleux shallow…
Un travail en amont, souvent l’été précédent, aura permis de déceler à vue la présence de gros poissons mais bien souvent sans réellement pouvoirs les approcher ; la forte virulance des petits bass sautant sur tout ce qui bouge aura régulièrement eu raison de notre discrétion !
Ainsi dès les premiers rayons de soleil frappant les zones de très faibles profondeurs et abritées du vent froid de mars, il faut attaquer une ronde autour des étangs pour espérer voir les « pépères » en balade. Encore peu actifs, souvent nonchalants, ils seront plus enclin à capturer des dégrés/jour qu’à chasser, mais affaiblis par l’hiver rigoureux il va bien falloir qu’ils passent à table à un moment ou à un autre !
Certes j’admet que les poissons sont « mous », pas beaucoup de défense, aucune chandelle comme en période estivale, aucune réelle agressivité… c’est donc à ce moment qu’il va falloir réfléchir un peu pour pouvoir leur présenter le BON leurre car ils ne vont pas courir bêtement à fond les ballons derrière un bête spinnerbait !!
Ces eaux encore froides sont souvent assez claires, la faible activité des cyprinidés aidant. Personnellement je mise beaucoup sur le visuel avec des coloris très naturels. Comme je n’oublie pas que j’ai à faire à des clients « éduqués » , je préfère des leurres silencieux, peu agressif qui glissent dans l’eau sans bruit. Il me faut un leurre de taille conséquente car mon gros bass ne va pas s’attarder sur une « japonièserie » à cette époque de l’année : 9 à 11cm me semble une taille correcte, d’ailleurs rare seront les alevins présents en cette période, il faut être logique ! Ensuite, comme je vais certainement être amener à attaquer des poissons sur des shallows, zones peu profondes où l’eau se réchauffe plus rapidement, j’ai besoin que mon leurre soit peu plongeant. Enfin en dernier point, il faut impérativement que je puisse effectuer des pauses plus ou moins longues (n’oublions pas que la chasse n’est pas la priorité de mon gros bass !!).
Lorsque l’on a mis bout à bout tous ces critères il ne reste plus qu’une seule solution : le Jerkbait ! Personnellement j’affectionne énormément le Megabass Vision 95, il est à mes yeux parfait pour se type de conditions. Bien sûr son grand frère le « Oneten » dans toutes ses déclinaisons pourra vous permettre de vous calquer au mieux à la pêche.
La facilité d’animation du vision 95 en fait une arme de destruction massive (comme dirait Samir 😉 ) qui devient à la portée de n’importe quel pêcheur. Ses disparitions/réapparitions sur les animations réalisées avec la pointe du scion sont bluffantes. Les black bass viendront le cueuillir sans hésiter à l’arrêt ou au redémarrage ! A vous de juger !…
My favorite colour…
Parfois ces bass vont être en groupe de quelques individus à proximité de la zone shallow mais légèrement décallés. Il est possible qu’après avoir pris le soleil en journée sur notre zone peu profonde un changement de temps les conduisent à regagner cette petite zone de transition en attendant de meilleurs hospices.
A ce moment là un leurre silencieux, pêchant légèrement plus creux et un poil plus agressif est devenu depuis de nombreuses années un incontournable des sorties de début de saison pour Denis et moi-même : le Lipless. Mais attention pas n’importe lequel, il fallait qu’il ne soit pas trop lourd pour d’une part pêcher les proximités de shallow mais aussi d’autre part pour avoir une descente plus lente (on ne fait toujours pas de powerfishing !).
Après en avoir essayé beaucoup les meilleurs résultats ont eu lieu avec : le Megabass Vibration X silent ! Avec cette petite forme trapue aux faux airs de carassins, son coloris verdâtre il s’est avéré de très loin être le must pour le début de saison.
« The Best » mais ici début de printemps
Ramenez le en effectuant des petites dents de scies entre deux eaux tout en prenant soigneusement le temps de bien le faire pêcher à la descente : les bass viendront souvent le shooter par le dessous et seront donc piqués par le triple ventral.
Dans la série des lipless qui font particulièrement bien réagir les bass du début de saison le Calibra Fine de Zipbaits n’est pas à laissé sur l’étal de votre magasin !!!
Denis a su faire craquer ce gros de début de saison au lipless Calibra !
Enfin si vous y etes pris un peu tard, que lorsque vous arrivez au bord des étangs la blanchaille commence déjà à se montrer également dans les zones abritées et ensoleillées, vous verrez parfois ces rotengles éclatés à la surface : un bon signe finalement ! En effet les zones clefs comme les fonds de baie qui se réchauffent un peu plus vite on peut parfois apercevoir un banc de fourrage crépitant à la surface. Ceci peut être encore plus vrai si l’eau est légèrement teintée, chargée en particules en suspension, ces dernières pouvant également susciter l’appétit de ces petits poissons.
Dans ce type de situation il y a un leurre qui devient tout a fait adapté : le Lates de Megabass. Ici on se retrouve avec un jerkbait imposant, flottant, qui nage quelques dizaines de centimètres sous la surface. Une récupération en Stop and Go est ici la plus productive. A travers notre banc de rotengles, après un jerk suivi d’une récupération lente sur une courte distance, on le laisse remonter doucement vers la surface : c’est souvent à ce moment précis que le bass choisit pour shooter le leurre !!
Une baie, de l’eau plus chaude, un bancs de fourrage, un Lates : le tour est joué, bravo Den’s !
Mais tout le secret de ce leurre n’est pas là… En effet, un peu dans le même cadre que l’Anthrax de Megabass, le Lates va interpeller les carnassiers lors de sa rentrée dans l’eau : une fois lancé sur la strike zone, pour le faire descendre sous la pellicule, effectuez une tirée sèche sur la ligne afin de générer une longue traînée de bulles et un bruit (pas un splash !) caractéristique, comme si les petits poissons giclaient à la surface. Cette action suivie en séquence de quelques tours de manivelle et d’une remontée lente vers la surface réussira sans conteste à déjouer la méfiance de vieux pépères , croyez nous !! 😉
Voilà vous connaissez maintenant le fond de ma boite à bass de début de saison : pas de jig, pas de leurres souples, seulement 3 leurres durs qui me semblent les plus appropriés pour cette période encore froide et souvent difficile.
Alors si vous n’allez pas arpenter les rivières à la poursuite de dame truite, on se verra peut être aux abords des plans d’eau…… 😉
Nicolas