Je me souviens qu’il y a encore quelques années, je traquais mon premier brochet passant les 100 cm (cf. cet article), à cette époque là, je n’en espérais qu’un seul durant ma saison, voir même dans ma vie de pêcheur. Aujourd’hui je vais vous parler d’une journée ou je n’ai pas pris un poisson du mètre, mais deux, une belle progression depuis 2015 !
Pour vous situer un peu mieux le contexte, je suis en stage en Alsace depuis début Mars et comme à mon habitude, je me suis débrouillé pour pouvoir faire suivre notre petit bateau (smartliner 110 équipé de deux moteurs électriques). Je profite donc de mon temps libre pour prospecter cette région particulièrement intéressante pour la pêche. Je pratique relativement régulièrement un plan d’eau bien connu sur le bord du Rhin et c’est lors d’un vendredi soir ensoleillé que commence ce récit. Vendredi soir, alors que je prospectais une zone peu profonde au streamer, mon téléphone se met à sonner. Il s’agit de mon frère, Charlie, qui me raconte la prise de son premier métré de l’année en pêchant un lac à l’eau très claire avec un énorme swimbait, le Balam 300. Adepte de ce type de pêche, je l’envie beaucoup car cette approche ne semble pas fonctionner depuis mon arrivée en Alsace. Après avoir raccroché, je suis donc motivé à 200% pour finir ce coup du soir en pêchant au gros swim’, je le sens particulièrement bien dès les premiers lancés, comme si j’avais une sensation de déjà vu avec mon jointed claw. Je n’aurais pas eu le temps de douter qu’une superbe touche valide cette approche. Le poisson est lourd et d’expérience, je sais déjà qu’il s’agit d’un poisson de plus du mètre. Je me dépêche et le saisis par l’ouïe, premier métré de la saison !
Bien heureux de ce coup du soir durant lequel j’ai également pris mon nouveau record au streamer, je rentre chez moi impatient et confiant pour le lendemain. En effet, ce samedi j’ai été convié par la fédération de pêche du Bas Rhin à une initiation à la pêche aux leurres en bateaux. Je met donc mon bateaux à l’eau à 8 heure puis je rejoins les bénévoles et invités pour un briefing pour la constitution des équipes. J’embarquerais avec Patrick, retraité alsacien adepte de la pêche aux leurres mais qui n’a que très peu l’occasion de pratiquer en bateau. Afin de commencer en douceur, nous pêchons ancré, lui au leurre, moi au streamer. Il décrochera un poisson correct puis je ferais quelques petits brochets. Puis le vent se lève légèrement, j’amorce donc une dérive sur un secteur qui me parait prometteur puisque la bathymétrie que j’ai effectué avec mon sondeur m’annonce une petite cassure sur une cinquantaine de mètres. Je fais dériver le bateau en parallèle de celle-ci. Patrick jette de façon perpendiculaire et moi je longe le cassant avec mon jointed claw. Vent dans le dos, mes lancés sont très longs et je sens mon glide bait partir de gauche à droite tout les quelques tours de manivelle. Puis le moment tant attendu se produit, grosse touche, démarrage et remou en surface, j’annonce « métré Patrick ! ». Comme la veille, je me saisis du poisson à la main, il passe à la mesure, 100 tout pile !
Nous continuerons une petite demi-heure puis le vent forcit, midi approche et nous devons rentrer au moteur électrique, nous arrêtons donc là. Après de bons échanges et un repas au soleil, nous repartons. Je serais accompagné de Sigmond, pêcheur au leurre qui n’a que très peu de temps pour pratiquer et qui n’a pas l’opportunité de pouvoir sortir en bateau. Je le briefe rapidement sur la pêche et le préviens qu’on risque d’être chahuté par le vent et l’orage qui approche. J’enfile les vêtements de pluie, c’est parti pour une moitié d’après midi qui semble prometteuse !
Et elle tiendra ses promesses, en reprenant la pêche du matin, je décroche rapidement deux très beaux poissons, si je n’avais pas fait un gros le matin, j’aurais vraiment grincé des dents… J’insiste puis je finis par reprendre un violente secousse au jointed claw. Le combat est rude, cela faisait longtemps qu’un brochet ne m’avait pas mit la moitié de la canne dans l’eau en me forçant à passer sous le moteur avec mon scion. Serein grâce aux poissons du matin et de la veille, j’assure la prise… C’est un nouveau poisson passant le mètre, 105 cm.
L’après midi se déroule parfaitement, les poissons s’enchaînent, les gros poissons bougent beaucoup et nous faisons suivre un nombre incroyable de gros poissons, un rêve éveillé !
Sigmond, en pêchant plus petit, enchaînera quelques pikes plus modestes mais fera l’honneur de battre deux fois son record sur le bateau, quel bon moment !
Cette journée se termine et je crois qu’on s’en souviendra tous très longtemps. En une journée j’ai eu droit à tout ce j’aime dans notre passion : du partage, un peu de pression (liée à l’orage approchant) et des big fish !
A bientôt,
Tom.