C’est le 4 mars 2018 que je découvre le magnifique plan d’eau de Barouchat… il vient de tomber 5 à 10cm de neige dans la nuit et le sol est maintenant verglacé !!! « Moi qui n’aime pas bien la montagne, la neige et le froid… je me demande ce que je fais là !!! »
En fait tout a commencé il y a quelques mois lorsque mon ami Greg me vante un nouveau genre de compétition organisé par un club phare de Rhônes alpes : le Nokilleurres 73 ! Il s’agit d’une compétition de pêche aux leurres (uniquement) sur des truites (fario, arc-en-ciel, tigrées et aguabonita) sur un réservoir situé aux pieds des montagnes ! C’est à première vue une compétition montante dans la région, les places s’arrachent très vite et c’est l’occasion de retrouver les copains compétiteurs du circuit bateau de D1 et même de l’AFCPL…. du coup je me laisse tenter et je m’inscris.
Cette année il y aura un double classement : un classement individuel mais aussi un classement par équipe (binôme constitué par un tirage au sort) pour favoriser la pêche d’équipe et les échanges entre pêcheurs. La compétition se déroule en deux parties : 5 manches le matin (4 du bord et 1 en bateau) et 5 manches l’après midi (idem).
C’est bon, tout le monde à l’air chaud patate, alors que moi je me gèle… heureusement le site est splendide ! Je finis par faire connaissance de mon coéquipier en la personne de Cyril Taverne, un rapide échange devant le panneau du lac où il me brief sur la topographie et les postes clés. Nous connaissons maintenant nos rotations pour les manches du matin.
Nous nous rendons sur le premier poste, à la sortie de la baie, un excellent poste d’après lui avec un petit haut fond juste devant nous où les truites patrouillent déjà avec un air affamé : GREAT ! Cyril a une très bonne connaissance du lac et comme il est déjà venu quelques fois, possède de solide pattern… Dès le coup de pétard il me donne le tempo et rentre rapidement quelques truites en changeant à chaque fois de leurre.
Premier constat : il pêche beaucoup plus gros que ce que je ne pensais. Longbill, lipless tout est déjà beaucoup plus gros que ce que j’avais emmené… et il nous sauve la manche d’équipe car je finis « carreau » !
Pour la deuxième manche, cela sera pour nous une manche bateau ! Pour éviter la triche, les binômes sont divisés pour favoriser l’autocontrôle. Le point d’ancrage de mon bateau est situé en plein cœur de la zone profonde (env 7m d’après les infos..). Les poissons semblent déjà apeurés de cette première manche…. j’ai déjà grillé mon joker et qui plus est sur la manche la plus facile car les poissons avaient les crocs et c’était sur un excellent poste 🙁
Mise à part quelques poissons en maraude au loin, la surface et sub-surface ne me semble pas être une bonne option. Je me pose alors 5 minutes dans le bateau et ouvre ma boite afin de réfléchir à ce qui pourrait bien faire craquer ces dames… En regardant autour de moi je m’aperçois que la plupart des compétiteurs pêchent avec : poissons nageurs, leurres souples sur tête plombée et drop shot. Finalement avec un peu de bricolage je monte un montage carolina avec un leurre souple flottant. Je décide de le monter sur ma Tenryu Technically relativement souple pour éviter les casses sur mon 16/°°. Premier lancé ! Quelques secondes de pause entre chaque glissade sur le fond et alors que j’avais la tête tournée, je me fais arracher la canne des mains ! Premier poisson, je sauve ma manche et celle de l’équipe car Cyril est capot. Je relance aussitôt et rebelote !! C’est déjà la fin de manche mais ce n’est pas grave je suis conscient d’avoir trouvé quelque chose….
Effectivement les 3 autres manches du matin se dérouleront de la même manière, avec plus ou moins de succès en fonction de la densité de poissons sur chaque secteur. Cyril qui a cru tardivement à cette pêche s’y met également et nous enchaînons les poissons.
A la pause de midi nous sommes dans le trio de tête mais lorsque nous prenons connaissance de notre rotation de postes de l’après midi c’est le drame : nous commençons par le poste en dessous de la buvette (secteur très difficile avec très peu de profondeur et très peu de poisson) puis le deuxième poste où la pêche se passe relativement loin avec également peu de poisson : c’est la crise !!
En rentrant manger au PC j’avais remarqué que sur notre premier poste de l’après midi qu’il y avait quelques aguabonitas et 5 petites truites tigrées… Pendant la pause de midi je ne perds pas de temps et je refais mes bas de ligne : sur la Technically je ne change rien, tout est simplement remis à neuf et me vient une idée… Aguas et tigrées ont une particularité commune : elles sont très dures à prendre car mangent des « formes très petites » !!! Sur les conseils de Greg je change mon 16/°° et descend en 10/°°. C’est indécent mais pour éviter de casser je mets 3 mètres sur ma petite Tenryu Lunakia Sonic 710MH. Cette canne très légère et extrêmement tactile pourrait dans l’idée me permettre de pêcher très fin sans casser…
Quelques minutes avant le coup d’envoi, tous les compétiteurs regagnent leurs premiers postes. C’est avec stupeur que je m’aperçois que les aguas ne sont plus là, ne reste que les 5 petites truites tigrées… Adorant la pêche à vue et estimant que j’avais encore le mental, je propose à Cyril de m’en occuper pendant qu’il prospectera la pleine eau où patrouillent très furtivement une ou deux arc-en-ciel.
Tout le monde à table était d’accord pour dire que la pêche allait considérablement se durcir l’après midi : la neige a fondue, nous sommes maintenant sous un magnifique soleil et un grand ciel bleu sans vent. il faut donc sauver le capot si nous voulons rester en course…
Avant de me jeter corps et âmes sur ces 5 petites truites, je m’assois dans l’herbe et ne bouge plus pendant un bon moment. Je les observe longuement pendant la manche sans bouger et je me rends compte que seulement deux d’entre-elles se nourrissent agressivement sur le fond. Cherchant ce que j’avais de plus petit dans ma boite, je teste, sur une réflexion de Greg, une micro écrevisse coloris watermelon. Pas de plomb, juste un hameçon numéro 10 piqué et l’aide du nerf de la Lunakia Sonic pour envoyé ce minuscule repas attaché sur un 10/°° !!! Le circuit des deux prétendantes bien établi, je ne mets que très peu de temps à les prendre.
YESS ! Un grand soulagement car au final il n’y a eu que très peu de prises sur la totalité du lac.
Sur les 3 postes qui suivirent, Cyril et moi reprenons le pattern « carolina » et prenons systématiquement chacun des poissons.
Avant la dernière manche « bateau » pour nous, nous sommes théoriquement déjà hors d’atteinte… C’est ainsi avec grand plaisir que je me retrouve avec David Mery pour cette ultime manche. Convivialité et fou rire au menu entre une démonstration de pêche au popper façon « Do nothing » et moi qui laissait traîner mon montage « carolina » sur le fond en le regardant œuvrer ! Nous finirons même par un beau doublé dans la même épuisette clôturant magnifiquement cette compétition !
Le résultat est donc là : nous finissons premier en équipe en ne faisant aucun trou sur la journée, et cerise sur le gâteau je prends aussi la première place en individuel.
Une superbe compétition, un temps magnifique, une organisation sans faille, merci au club Nokilleurres 73 pour cette journée et leurs photos.
A bientôt.