Chez moi dans le Massif Central, j’ai la chance de pouvoir pratiquer sur de nombreux lacs de barrages abritant, pour la plupart, de belles populations de percidés.
Je remarque souvent que bon nombre de pêcheurs délaisse les pêches en linéaire au profit de celles en verticale, notamment lors de la période estivale. Pourtant, l’un n’empêche pas l’autre et de mai à octobre quand les eaux se réchauffent et ce jusqu’aux premières grandes vagues de froid, l’approche des percidés en linéaire présente pour moi plusieurs intérêts.
Tout d’abord, quand la pression de pêche s’intensifie, le fait d’attaquer les zones de loin améliore la discrétion. De plus, depuis un même point d’ancrage je prospecte différentes profondeurs sans perdre de temps à répéter les dérives. C’est un gain de temps non négligeable, qui prend tout son sens à chaque phases d’alimentation.
En verticale, je suis forcément limité par la vitesse de dérive, à contrario en linéaire je peux pêcher très lentement ou à l’inverse très rapidement. Aussi, je ne me limite pas à pêcher les poissons collés au fond, mais je peux m’adapter afin de faire évoluer mes leurres dans les différentes couches d’eau.
Si à ce stade j’ai réussi à vous convaincre de l’intérêt du linéaire nous allons maintenant essayer de démêler tout ça dans les grandes lignes !
Mais par quelle zone commencer ? J’ai envie de vous dire … partout ! Mais à une seule condition : que ce soit une zone relativement plate ou une pente douce ; par exemple : une plage, un plateau en pleine eau ou une pointe rocheuse qui avance assez loin.
Pour cette approche j’utilise trois grandes familles de leurres :
- Les leurres souples
- Les leurres métalliques
- Les leurres durs
Les leurres souples
Pour moi c’est le 4×4 qui permet de s’adapter à un grand nombre de situations. À l’inverse des autres grandes familles c’est le plus discret en terme de vibrations et de sonorités, cela s’avère particulièrement indispensable à prendre en compte sur des zones avec une forte pression de pêche.
ONE UP SHAD 3/4 ou 5″
Il offre de multiples possibilités en alliant différentes tailles et plombées, par exemple un 4″ avec 15 grammes permet de pêcher vite ou de gratter le fond, et à l’inverse un 5″ avec 10 gr évolue lentement tout en planant un maximum. J’apprécie particulièrement utiliser la taille 4″ plombé avec 7 gr, c’est le rapport taille poids idéal pour évoluer entre 6 et 9 m.
DARK SLEEPER
La plombée interne et la dorsale anti-herbe lui permettent d’évoluer facilement dans les milieux encombrés, là où une grande majorité ne pourrait faire 10 mètres. J’utilise principalement les deux plus grandes tailles (23 et 27 gr).
NIKKO CRAW
Sa composition à base d’élastomère thermoplastique présente deux avantages : flottaison et résistance. Attention cependant à ne pas les mélanger avec des leurres traditionnels.
En alliant la gomme flottante de l’écrevisse à un WORM 217 de chez Decoy, on permet au leurre d’évoluer à l’arrêt. Une fois posé sur le fond l’écrevisse prend une position de défense pinces vers le haut, la rendant plus vraie que nature !
LIBERO HEAD SWIMMER
Au-delà de son réalisme, pour moi, le gros avantage du libero c’est d’allier une plombée lourde à un leurre souple relativement petit, ce qui me convient parfaitement pour des animations rapides. Il est équipé d’une palette ventrale qui lui apporte une vibration supplémentaire et permet une descente plus planante à chaque pause.
Les leurres métalliques
Ce sont souvent eux que j’utilise en premier sur une zone que je ne connais pas. Leur densité permet d’atteindre de longues distances au lancer, de brasser plus d’eau qu’avec un leurre souple mais aussi d’envoyer de grands flashs lumineux aux potentiels poissons actifs. Quant à leur tirant d’eau important, il m’assure une bonne stabilité de nage à différentes vitesses de récupération.
Je vous invite également à lire l’article de Marvin au sujet des métals jigs.
REALIS SPIN
Comme la lame, j’aime l’utiliser pour prospecter rapidement : sa petite palette arrière lui confère une vibration différente des autres leurres et ne présente aucune difficulté à se mettre en mouvement à la moindre sollicitation. Le triple arrière lui assure très souvent la capture des poissons les plus tatillons.
VIBRATION X DYNA RESPONSE
Avec ses 14 grammes, c’est le leurre idéal pour prospecter. Elle envoie une forte fréquence de vibration tant à la récupération qu’à la descente. J’aime plutôt l’utiliser assez rapidement entrecoupée de longues pauses car c’est souvent que les perches viennent l’aspirer sur le fond.
Les leurres durs
Dans cette catégorie-là, j’utilise deux types de leurres très complémentaires, les crankbaits et les lipless.
LES CRANKBAITS
J’affectionne la gamme B-SWITCHER pour le coup du matin et le coup du soir quand la luminosité est basse et que le fourrage est positionné haut dans la couche d’eau. La large gamme de b-switcher 1/2/3/4 et 6.0 permet de s’adapter aux différentes couches d’eau où les poissons évoluent. Elle offre également le choix entre une version silencieuse (no rattle) et une bruiteuse (rattle). Je l’anime soit en cranking lent légèrement au-dessus du fond, soit en bottom taping dans une profondeur équivalente à sa taille (1.0 = 1m, 2.0 = 2m, etc..).
LES LIPLESS
Très complémentaire aux crankbaits, ses flancs plats favorisent la pénétration dans l’eau. Ainsi je peux l’employer jusqu’à 10 mètres de profondeur. Il existe en deux versions, le REALIS VIBRATION 68 G-FIX (bruiteuse) et le REALIS VIB 68 APEX TUNE (silencieuse). Je l’utilise en cranking ou en traction pour envoyer de fortes vibrations et attirer les carnassiers de loin. Attention, émettre de trop fortes vibrations peut parfois être contreproductif et effrayer tout un banc.
Les animations
Il y a trois animations principales qui s’adaptent à l’ensemble des leurres que nous avons cités auparavant.
La plus simple c’est le cranking. Elle consiste à avoir une vitesse de récupération continue et homogène une fois que la profondeur de nage voulue est atteinte ; elle s’adapte parfaitement aux plages avec très peu de pente.
La seconde, c’est un cranking entrecoupé de pauses. Généralement j’opère ainsi quand j’augmente la vitesse de récupération. En accélérant ma récupération, mon leurre monte dans la couche d’eau, les pauses tout au long de mon lancer permettent à la fois de suivre ma ligne de fond tout en offrant l’opportunité aux poissons suiveurs d’attaquer.
La troisième est la pêche en dents de scie (ou tractions) qui pour moi a deux intérêts distincts. Le premier étant de pouvoir prospecter sur un même lancer plusieurs couches d’eau, le second d’imiter une fuite rapide pour déclencher une touche.
Cannes
Au niveau des cannes je vous laisse un instant avec Marvin, qui de son côté utilise deux formats différents :
« Mes 2 cannes plaisirs par excellence, la première en version spinning la Lunakia 822S-HT et la seconde l’Akuru BC 82 ML 2ES en casting. Il s’agit de 2 modèles déconcertants de légèreté et sensiblement identiques dans leurs caractéristiques globales (longueurs, plage de puissance) ainsi que dans les typologies de leurres de 3 à 25g que je vais utiliser avec : petits leurres souples, crankbaits, lipless, lames, top water, divers casting jig..
Une longueur importante et une excellente sensibilité, des atouts majeurs qui permettent:
- D’atteindre de grandes distances de lancers
- De conserver une excellente perception des touches même lointaines
- D’avoir un levier de ferrage des plus efficace
- D’atténuer les coups de têtes violents grâce à une progressivité parfaite
Leur action de pointe extrêmement sensible permettra très peu de décroche aux leurres durs, preuve dans la vidéo où nous avons réussi à rentrer les poissons malgré des touches par moment très discrètes.
Je vais favoriser la Lunakia quand il s’agira de pêche dite « à gratter », canne haute avec des animations plus minimalistes où je vais avoir besoin d’un retour d’informations précis grâce à son blank CNT.
– LONGUEUR : 249cm
– ENCOMBREMENT : 127cm
– 2 SECTIONS
– POIDS : 82g
– PUISSANCE MAX : 25g
L’Akuru, elle, je vais l’utiliser pour des pêches typées d’avantages « linéaire » pur et dur avec le plus souvent au niveau de l’animation une simple récupération au moulinet plus ou moins rapide canne basse. Mes leurres principaux utilisés avec seront les lames, cranks, lipless ou encore leurres souples.
– LONGUEUR : 250cm
– ENCOMBREMENT : 128cm
– 2 SECTIONS
– POIDS : 131g
– PUISSANCE MAX : 25g
Les moulinets en taille 2000 à 2500 avec un ratio élevé et dotés d’une tresse de diamètre PE1 seront les plus adaptés à ces 2 cannes pour un plaisir assurément garanti ! »
Tresses et bas de ligne
Je vous conseille la UPGRADE X8, pour les milieux dégagés une PE 0.8/0.14mm convient parfaitement, en revanche pour les milieux encombrés une PE1.2 /0.18mm s’avère plus adaptée.
J’ajoute en général deux longueurs de cannes de fluorocarbonne YGK G-SOUL DFC qui comme pour la tresse selon le milieu et les poids utilisés, varie de 0,20 à 0,28mm.
Attractant
J’accorde de plus en plus d’importance à l’utilisation d’attractant, tout particulièrement au CATCH SCENT FRESH WATER un gel gras et collant à base de phéromones.
En plus de déclencher les poissons les plus tatillons, son utilisation permet de garder les poissons actifs sur la zone bien plus longtemps que lorsque je n’en utilise pas !
Merci à vous de m’avoir lu, on se retrouve maintenant sur l’eau pour la mise en pratique accompagné de Tom et Marvin ! 😉
A bientôt !