J’ai eu la chance dernièrement de me rendre dans l’océan Indien sur l’île Maurice et d’y tester quelques sorties de pêche.
L’île est surtout réputée pour ses pêches du Grand Marlin à la traîne. De nombreuses sorties de ce type sont proposées par les agences dépendant des hôtels et agences touristiques. Je connais mal cette pêche et ce poisson, mais je ne doute pas qu’il puisse réserver dans des conditions sérieuses de guidage, des émotions fortes avec des poissons de plusieurs centaines de livres. Comme je suis beaucoup plus proche de pêches fines aux leurres et lancer ramener, j’ai plutôt recherché des guidages axés jigging et leurres. Je retiens de ces pêches qu’il y a 3 options possibles pour l’île Maurice : le lagon, le petit large jusqu’à 80 m de profondeur ou light jigging, et le jigging pur qui vise des plateaux de 120 m de profondeur et plus.
Le lagon vise des poissons de 1 à 8 kg et + mais de manière aléatoire. Le petit large sera favorable aux poissons de 10-40kg, avec toujours la possibilité de trouver de plus gros poissons, tandis que le jigging profond est à réserver aux plus sportifs pour les plus gros poissons et notamment des gros thons à dents de chiens.
J’opte pour une sortie où je me satisferai largement des poissons « moyens » et j’embarque avec Emmanuel Siclet sur le bateau de Tempo Fishing. Sachez que les guides sérieux sur l’île sont limités et se comptent sur la main, pensez alors à réserver votre journée à l’avance.
Une pêche light !
2 approches sont possibles pour cette pêche : le jigging light et une pêche de bordures qui ressemble à celle de la pêche du bar aux leurres durs. Pour la pêche de bordures je vous recommande une canne de 15-20 livres. La canne devra être capable de propulser de petits leurres de 15-20 gr avec la meilleure réserve de puissance possible : une Tenryu supermix 2,40, ou une Tenryu injection 7.0 MH fera très bien l’affaire. Le moulinet de taille 4000 ou 5000 sera garni de tresse 17 % (ou PE 1.5 YGK G-SOUL). En pointe, un fluorocarbone type YGK 30 lB suffit également. Les meilleurs leurres à retenir sont de plutôt courts et lourds pour être lancés aisément :
– DUO Minnow Tide 90S H11TS
– Tackle House BKS 90 colori UB15
– Tackle HOUSE Sinking shad 70
– Zenith Zclaw Sinking.
La matériel peut sembler léger, mais le niveau de performance et de technicité du matériel japonais actuellement utilisé partout dans le monde permet vraiment de pêcher plus fin pour des sensations uniques sur ces poissons exotiques. Nous commençons avec les bordures et du rase cailloux : on se serait crus en Bretagne, mais avec soleil et eau à 29°C en prime !
Nous enchaînons les suivis, attaques en arrivant à prendre quelques poissions dont des carangues bleues d’une dizaine de livres. Les départs sur leurres de surface sont extrêmement puissants et je vous recommande d’équiper vos leurres d’hameçons Decoy renforcés. Les poissons pouvant être pris de cette manière sont toutes sortes de carangues dont des petites GT, les barracudas, petits mérous etc. … et des capitaines, mais pour ce dernier c’est une toute autre histoire… à venir !
Les postes sont peu loin de la côte et les voyages entre les postes peuvent être l’occasion de profiter de quelques chasses en pleine eau : bonites, thons, ou daurades coryphènes. Les bateaux sont peu nombreux et il est tout à fait possible de suivre les chasses durant de longs moments. Les locaux semblent approcher ces chasses à l’artillerie lourde : gros jigs et poppers, pourtant encore je vous recommande des casting jigs de type P-boys ou des hybrides leurres/jigs comme la gamme des Press bait. En témoigne cette jolie coryphène capturée sur une canne 10-15lbs !
Patates à l’eau !
Au fil de la marée, nous nous dirigeons sur des postes que les guides appellent, les « patates ». Ce sont des têtes de roches, qui n’ont pourtant rien à voir avec celles bretonnes que nous connaissons. Ces patates, situées pour certaines en plein courant, et d’une surface d’une centaine de m2 voient leur tombants à pic passer de 0 à 80 m ! Des postes de prédilection dans ces eaux chaudes et poissonneuses. L’approche de ces postes se fait au jig dont la taille oscille entre 125 gr et 250 gr selon le vent, la dérive et le matériel utilisé.
Pour cette pêche je recommande la Tenryu BIG Fiber Jig. Elle sera une très bonne alliée pour vos bras et vous permettra de faire face aux plus gros poissons sur lesquels vous pouvez tomber à tout moment. Les thons blancs, mérous et carangues bleues ont pu être capturés, malgré les requins bouledogues (même si ils se sont bien servis au passage lors des remontées). A cette Big Fiber Jig, pensez à coupler un moulinet fiable, c’est-à-dire robuste et doté d’un bon frein : visez un Saltiga Dog Flight 6500 ou encore un Catalina de taille identique. La tresse sera une YGK Jigman X8 PE 3 ou 4 et un fluoro de 60 livres.
Les jigs courts ont été efficaces durant cette journée mais tout bon pratiquant au jig devra s’équiper de plusieurs tailles et plusieurs formes pour faire face à toutes les situations.
Non non ce n’est pas la vieille tropico-locale !
Les requins devenant de plus en plus nombreux sur ces postes, les guides recommandent alors de poursuivre la marée ailleurs. Après quelques minutes de navigation, le combiné GPS-sondeur Lowrance HDS du bateau affiche quelques nouveaux points GPS en pleine mer et au milieu de nulle part, j’observe alors la profondeur changer brusquement, encore de jolis postes.
Dès la première dérive, nous commençons par de nombreux poissons : un mérou particulier de petite taille mais très apprécié localement apparemment et qui me comble en tout cas par sa magnifique robe ! Non non ce n’est pas la vieille tropico-locale !
Les carangues bleues et carangues GT semblent bien présentes sous le bateau également. D’autres poissons suspectés, Thazards ou Whaoo ont souvent coupé les bas de ligne également. Là encore, ce sont les montages les plus fins qui ont permis le plus de captures, cette pêche au jig peut s’avérer très technique et les guides m’en ont fait une parfaite démonstration. Les montages d’assist hooks doivent rester simples, propres dans de petites tailles. Personnellement j’ai beaucoup utilisé les DECOY JS1 et JS2.
Ce fut une très belle journée de découverte de l’île qui présente un potentiel certain au petit large par sa grande diversité de postes et d’espèces rencontrées. L’équipe à bord était également très sympathique.
Je vous présenterai la prochaine fois les opportunités que présentent les pêches en Kayak dans les lagons mauriciens.
Merci à Ultimate Fishing pour le soutien technique, à Emmanuel SICLET pour le guidage et Tempo Fishing pour la mise à disposition du bateau !
N’hésitez pas à me contacter au besoin :
Julien THUAL – fishingvicteam.com – fishingvicteamATgmail.com