Comme toutes les années depuis janvier 2017, j’avais hâte de commencer le travail, je me suis donc retrouvé le 4 janvier à Puerto Inirida, en Colombie.
Ma première semaine de travail allait être un vrai plaisir parce qu’il s’agissait de guider mes amis colombiens que je connais depuis quelques années, lesquels me demandent de pêcher avec eux.
Sur le chemin dans l’Orenoque pour arriver au lodge, le niveau d’eau me semblait très haut, mais ce fut quand nous commencions à remonter la rivière Vichada que je me suis aperçu du niveau de l’eau parce qu’il n’avait de plages nulle part. Tous les clients de la semaine étaient déjà venus plusieurs fois et ils n’avaient jamais vu telle quantité d’eau en début de l’année. Ce n’est pas grave, nous ne pouvons pas gérer la nature et les clients sont là pour s’amuser.
Je connais tous les lagons, mais pour moi c’était comme aller dans des nouveaux spots parce que je les avais connus avec un niveau d’eau normal et cette fois, il y a de vastes bordures plates qui se prolongent sans fin entre les arbres immergés. Je suis resté toute la semaine avec mes amis et dans ce compte rendu je ne parlerai que des jours où nous sommes allés pêcher le peacock bass. Les bons spots à Peacock sont ce que l’on nomme des lagons, il en sera question tout au long de l’article alors il me parait interessant de vous les décrire.
Les Lagons :
Il s’agit d’anciens cours de la rivière plus ou moins connectés avec le lit actuel. Certains sous directement connectés alors que d’autres sont isolés et totalement déconnectés de la rivière. Sur la capture d’écran ci-dessous vous pourrez voir la rivière avec ses virages et plages et à gauche et à droite en couleur plus sombre, vous retrouvez les lagons. Il est impossible de pêcher tous les pêcher alors nous pratiquons sur ceux connectés à la rivière.
On commence par faire un lagon que mes amis aiment bien. Je teste plusieurs leurres différents sans trop de succès, et après avoir passé quelques heures sans actions, nous décidons de quitter la zone en prenant soin de re-pêcher l’entrée. Mon coéquipier Santi fera un poisson en surface et puis j’ouvrirai mon compteur avec un tucunaré au Megabass SV-3. On continue à balayer la bordure vers la sortie, je referai un joli poisson entre des bois au SV-3. L’après-midi nous referons un autre petit lagon sans rien toucher.
Pause casse-croute pour manger, parler et se reposer. L’après-midi, nous pêcherons un nouveau spot, mais cette fois-ci, sous la pluie. Cette lagune est longue et certaines parties ont des tombants très abruptes, ce qui nous laisse penser que les peacocks seront plus abordables parce qu’ils ne peuvent aller dans la jungle. Malheureusement, la pêche continue d’être difficile, j’arrive à faire deux petits poissons et Santi touchera d’autres petits aussi. Nous ne lâchons pas et avant de partir, je demande skipper de refaire une zone où trainent souvent de beaux poissons. Santi lancera son leurre brésilien entre les bois et il piquera le plus joli poisson de la journée. Trempés jusqu’aux os après une journée sous la pluie, nous finissons en beauté !
Une fois au lodge séchés et avec l’estomac rempli, nous parlons de notre pêche et nous sommes conscient que ne sera pas une semaine facile, mais on est mieux à la pêche qu’en ville (surtout vu le nombre d’infectés après Noël).
Durant la deuxième journée, nous partons pêcher le plus grand lagon. Son entrée est énorme et parfois c’est remplie de poissons. Mon choix c’est le Megabass Jamaica Boa, j’avoue que je n’avais jamais utilisé ce leurre et je voulais l’essayer. Je lance pour la première fois et …. booom ! un poisson moyen, mais je le décroche puis relance et rien ne se passe. Après un nouvel essaie je pique un poisson encore plus grand, mais le perd aussi. Je sais, j’ai déconné grave, mais je n’étais pas réveillé et pas assez attentif, en d’autres termes, je n’étais pas bon. Le reste de la matinée, je ferai plusieurs poissons de taille modeste tout comme l’ami Germán.
L’après-midi, Germán fera un poisson correct sur une plage. Pour trouver d’autres poissons de belle taille, je décide donc d’aller faire une autre plage où se trouve une sortie de lagune. Pas de chance, on ne trouvera pas les beaux poissons, mais on finira avec une vénitienne de peacock très combative entre 2’5 et 3’5 lb. Les leurres qui m’ont rapporté le plus de poissons étaient le Halco Slidog 125 et le Tackle House BKS 115.
Le lendemain les amis choisiront de faire une journée de pêche exclusive pour le poisson chat. Une journée pluvieuse où les poissons chats ont bien mordu. Germán mettra au bateau un red tail cat fish de 20 lb.
Pour la dernière journée dédiée au peacock et avant le départ des amis, nous ferons un spot où il y a trois lagons les uns derrières les autres. Dans le premier lagon, nous insistons sur l’entrée et après 45 minutes, nous passons à la suivante. Ce lagon est rond et pas très profond alors, les fish peuvent être partout, il faut pêcher la bordure comme d’habitude, mais sans oublier de lancer en plein eau. On commence par la droite et à peine une centaine de mètres plus loin, je prends une touche très sèche avec un DUO Realis Jerkbait 120 SP, mais je ne pique pas le poisson. Alors, je relance une fois, deux fois et au troisième essaie, je re-touche un poisson que m’offrira un beau combat. Bizarrement il est noir comme d’autres poissons déjà sorti, ce qui est probablement dû à la hauteur d’eau et à la faible luminosité liée aux conditions météo.
Plus loin dans le même lagon les amis font un magnifique doublé. C’est en premier Santi qui est pendu et comme ce poisson n’était pas seul, Germán pique le sien juste après. Le reste de la journée, nous ferons plusieurs poissons, mais on ne verra plus les jolis sujets.
La dernière journée du séjour de mes amis, nous referons une journée pour pêcher le poisson chat une nouvelle fois sous la pluie. Oscar est le maître du poisson chat et il repartira avec le plus beau red tail cat fish.
Il était ensuite prévu de recevoir un groupe de 12 brésiliens, d’ailleurs si j’étais là comme manager c’était en partie pour gérer ce groupe et en même temps les voir pêcher et apprendre vu leur énorme expérience dans la traque des tucunarés*. Ils sont les pêcheurs plus réputés pour la pêche de ce poisson. Malheureusement dû aux problèmes liés au coronavirus, la semaine fut annulée. J’avais un choix à faire, partir sur Puerto Inirida pour regarder la télé et dépenser de l’argent où rester sur le lodge et aller à la pêche, mince, difficile de prendre une décision. Au final je me suis sacrifié pour rester et pouvoir faire quelques photos ☺.
Je commence la pêche sur une lagune où j’avais de bons souvenirs de l’année dernière. J’ai bien travaillé l’entrée en surface au popper Halco Roosta 135 sans succès, mais sur un second passage avec le DUO Fangstick, j’ai eu une superbe attaque d’un paca* qui a failli m’arracher le triple parce qu’il est resté emmêlé dans le bois et le frein de combat ne travaillait pas. Petite photo et de retour à l’eau.
Après avoir prospecté tout au long de la lagune sans actions, nous sortons de celle-ci. Avant de commencer à naviguer, on pêche la connexion avec la rivière et c’est la folie sur le DUO Beach Walker Guado ! Ce sont de petits poissons, mais entre cela il y avait une magnifique peacock mariposa (papillon) aux couleurs majestueuses.
On y va direct sur un autre lagon où l’année dernière plusieurs beaux poissons furent sortis. Après une heure sans actions, nous arrivons sur une pointe où je commence à lancer le Halco Roosta Popper. Une vague apparaît derrière, mon cœur bat à mille, mais malheureusement il ne touche pas le leurre. Après avoir insisté il réapparaît, mais avec le même résultat. Il s’agit d’un poisson qui n’est pas là pour manger mais qui réagit par agressivité. Je n’abandonne pas et 30 min plus tard, pour la quatrième fois, il monte derrière mon Roosta Popper pour enfin finir par le dégommer. C’était un poisson vraiment mérité, il faut dire que toutes les sept minutes j’ai testé d’autres leurres sous la surface pour essayer de le faire mordre, mais cela n’avait pas marché. Avec le Slidog 150 j’arrive à prendre un autre poisson.
Vu que ce dernier poisson se trouvait proche d’une pointe, j’ai dit au skipper de s’approcher de la suivante pointe qui est très similaire. À peine nous avions commencé que j’avais déjà un beau poisson au bout de la ligne accrochée au Halco Roosta Popper. J’ai fait mon combat tranquillement et le poisson semblait fatigué, mais tout d’un coup, le poisson sauta set se décrocha. C’est le jeux !
Dans le lagon il n’y a pas beaucoup de pointes alors nous cherchions des structures qui ressemblaient c’est à dire des pentes douces avec du bois. On teste plusieurs spots sans succès, seulement deux attaques en surface de poissons agressifs au Halco Roosta Popper.
Une heure avant de rentrer, nous arrivons proche d’une bordure longue assez plate, avec du bois. Quelques minutes après j’attele un beau peacock encore une fois au Halco Roosta Popper ! Les attaques de peacocks sur ce leurre sont magnifiques … Après les photos, nous poursuivons et encore une fois, un autre beau poisson vient pousser le leurre en surface sans le toucher, j’insiste avec d’autres leurres, mais rien à faire. Il est ensuite temps de rentrer car nous somnmes loin.
Cette nouvelle journée promettait beaucoup vu la quantité de beaux poissons que j’y avais vu la journée d’avant. Nous retournons sur le même lagon pour faire le dernier spot de la veille et ça commence fort avec une grosse attaque sur le Roosta Popper, j’accroche le poisson, trois secondes de course sans pouvoir rien faire, et étonnamment il casse la tresse de 24 kg. Malheureusement, la tresse reste coincé sur le côté gauche de la bobine alors le frein ne marche plus et le fish casse cette ligne de 24 kg comme du beurre. J’ai eu quand même la chance de récupérer le leurre, heureusement parce que je n’en avais qu’un. Je continue sur la zone et plus rien à faire. Sur un autre secteur du lagon que l’on n’avait pas encore fait, je sortirai un joli peacock en surface au DUO Fangstick. Après ce poisson plus rien pendant la journée sauf quelques beaux poissons qui venait regarder les Popper. Une fois localisés ces beaux sujets j’ai testé plusieurs leurres pour les faire mordre sans succès, à part trois petits poissons mais ce n’est pas ce que je recherchais.
Pour la dernière journée nous retournons sur les trois lagons en chaîne, un de mes spots favoris. On commence directement par le lagon rond, celui du milieu. Après avoir prospecté la moitié, nous avons vu que les poissons n’étaient pas du tout actifs. Juste avant de finir la prospection de la pièce d’eau, dans un petit coin avec beaucoup de bois, les tapes se suivent les unes après les autres, il s’agissait de peacocks mariposas, mais j’ai bien dit « les tapes » car encore une fois les poissons ne mordent pas bien. Ce n’était pas grave je cherchais de grands clients. C’était le moment de passer au dernier lagon.
Les bons spots de ce dernier lagon n’ont pas marché alors je décide d’attaquer la plage avec du bois. Puis un moment où j’étais pas loin de laisser tomber un poisson a réagi, mais comme d’hab’ sans toucher le leurre. Je continue la même bordure et un cachalot me suit au bateau sans attaquer le leurre, j’étais fou. Je reste sur la zone à bombarder avec le Halco Roosta Popper et dix minutes plus tard le même poisson fait une vague derrière le leurre mais je suis en bout de récupération. Est-ce que le poisson aurait attaqué avec cinq mètres de plus ? Je ne le saurais pas, mais en tout cas, je vous assure que je pêchais depuis loin. Pour être franc avec vous, j’avais envie de péter un câble, ça faisait plusieurs poissons depuis deux jours qui avaient ce comportement frustrant.
Pour finir la journée, nous sommes retourné sur le même spot que la veille, mais là c’était le calme total. J’arrive tout de même à piquer un poisson correct au DUO Fangstick. Je continue ensuite à balayer la bordure avec plusieurs leurres différents, effectuant toujours quelques lancers en pleine eau et juste quand je pensais que j’allais finir cette journée sans un poisson méritant une photo, voilà qu’en plein milieu un beau poisson frappe mon leurre. Ce poisson fût pris avec mon leurre fétiche, le Tackle House BKS 115.
Les trois derniers jours, j’aurais tout eu, avec des moments magiques et des moments très frustrant. Les conditions météo ont rendu la pêche compliquée, mais je vais vous le dire à la française et pas à l’américaine, même quand c’est dur les gars « n’abandonnes jamais « .
Si vous souhaitez des infos pour un séjour de pêche Peacock Bass en Colombie, n’hésite pas à me contacter, les places sont ouvertes avec des nouvelles pour la saison prochaine. Si vous avez besoin de conseils sur le matériel pour le peacock ou le payara, je suis là aussi pour vous aider et répondre à vos questions.
Attention au prochain compte rendu très bientôt sur le Peacock Bass, ça va envoyer du lourd.
*tucunarés = peacock bass
*paca = C’est un peacock bass, cichla temensis, sauf qu’il n’est pas assez mature pour se reproduire. Une fois prêt pour la reproduction (il n’y a pas un âge exact) il changera de couleurs pour devenir le poisson mythique et coloré que l’on connait.
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