Ma saison de pêche de la truite en montagne commence avec deux semaines de retard. Le réveil sonne, c’est parti pour plusieurs heures de route suivies par une randonnée qui débute à l’heure où les premiers rayons du soleil rencontrent la cime des montagnes. Motivé par l’idée de me mesurer à l’une des espèces de salmonidés qui habite dans le lac de ma destination, je hâte le pas et arrive enfin au bord du lac tout excité.
Tout en avançant, mes lancers s’enchainent mais pas une seule touche. Le temps passe et l’heure commence à tourner, des nuages arrivent vite sans que je m’en rende trop compte. Une fois arrivé sur la zone que j’avais choisi, je commence vraiment à insister et à m’appliquer aussi bien sur mes lancers que sur l’animation. Et voilà que je prend enfin une bonne cartouche qui réveille.
C’est un superbe Cristivomer qui a bien réagi au Spearhead Ryuki 60S. A ce moment là, je me dis que c’est bon, je vais enfin pouvoir insister sur le secteur. Problème, un grondement retenti d’un coup derrière la montagne qui se trouve dans mon dos. Que faire ??? Je n’ai pas envie de partir tout de suite et je me dis que ça devrait passer à côté. Je poursuis donc ma pêche, mais quelques instants plus tard des éclairs commencent à tomber tout autour de moi. Je me retrouve finalement en plein milieu de l’orage à plusieurs kilomètres de l’abri le plus proche. Des flashs éclatent au dessus de ma tête en même temps que leurs grondements respectifs qui raisonnent dans ma cage thoracique. De la pluie, de la grêle viennent ralentir un peu plus ma progression sur les ardoises détrempées. Heureusement, je finis enfin par arriver à mon véhicule à mon grand soulagement.
La saison commence mal et je décide d’y retourner le plus rapidement possible. Au départ de la randonné, avec seulement 1h30 de sommeil et aucune lucidité, je fonce. Quelques centaines de mètres plus haut et plus loin, une violente douleur derrière l’omoplate me force à poser mon sac à dos et à mettre un genou à terre. Le souffle coupé mêlé à une douleur encore jamais vécue me signale que c’est certainement grave. Ma première idée, peu être un décollement de la plèvre. J’appelle un copain qui en a déjà fait et lui décrit mes symptômes. Sur ce, il me confirmera et conseillera vivement d’appeler les secours. Je commence donc et conclue cette journée aux urgences espagnoles où les médecins me diront que j’ai simplement une contracture musculaire au trapèze. Malgré mon scepticisme, je leur fait confiance et rentre chez moi seul le soir même. Trois jours plus tard, mes quintes de toux deviennent tellement violentes. Cinquante pas en marchant lentement m’épuisent et me coupent le souffle. Ce qui me motivera vraiment à retourner voir des médecins, c’est la sensation d’avoir des bulles d’air qui se déplacent dans mon thorax. (En réalité c’était bien le cas). Hospitalisation obligée, le lendemain mon pneumologue m’installe un drain avec une anesthésie locale pour évacuer l’air entre les plèvres pour une durée de quatre jours.
Mon rythme de pêche se retrouve d’un coup taclé par ce coup dur. Un mois d’arrêt minimum est préconisé par le pneumologue. Ceci dit, il m’en faut plus pour me stopper totalement et quelques jours après être sorti, j’y retourne mais cette fois ci je suis restreint dans mes déplacement. Arrivé au bord de l’eau, je retrouve des copains de l’an passé qui ont déjà fait leur pêche dès l’aurore. Du coup, on passera une bonne aprèm en pêche et au bar pour se désaltérer …
Les Spearhead Ryuki 80S font parfaitement leur job pour faire sortir les poissons même par les jours les plus difficiles. Moins on voudra que le leurre descende vite et plus on diminuera la taille des leurres. Dernière sortie, je retrouve un bon copain qui vit maintenant dans le secteur et avec qui je passerais encore une superbe journée de rétablissement.
On ne peut pas dire que c’est la folie mais on fini tout de même par sortir notre épingle du jeu avec une dizaine de poissons à deux. Je conclurais cette session avec ce superbe Omble chevalier qui m’a donné le combat d’un vrai guerrier.
A bientôt pour d’autres sessions !
