Mi-septembre, c’est une virée familiale dans les Abruzzes, en Italie. Le but est déjà de ne pas prendre 5 kg, mission difficile ! Puis de randonner tous les jours aux alentours du Mont Sasso. Et enfin, de m’échapper pour quelques sorties pêche, sur un torrent et sur les bords du lac Campotosto. Les randonnées sont toutes sérieuses, une aide à la digestion !
Le Mont Sasso culmine à plus de 3000 m mais garde en permanence un joli manteau de brume… Le jour de l’ascension, notre équipe capitule raisonnablement au -dessus du refuge, à 2600m. On est dans la purée ! On se regarde avec Martine, on se comprend, nous on y va ! La visibilité est plus que limite, on ne voit qu’à quelques mètres devant nous ! Un passage sur câbles et échelons ne m’enchante guère, mais comme je ne vois rien, je passe ! Une fois notre but attient, nous redescendons gaiment. Problème, le brouillard se lève et je vois que la falaise à passer est vraiment craignos… Martine descend sans hésitation, moi j’y vais doucement, les mains cramponnées au câble. Satané vide … D’un seul coup le ciel s’éclaircit, le paysage nous apparait, fabuleux ! Les chamois sont là, merveilleux moments…
Nous logeons dans une maison isolée, aux pieds des montagnes et au bord d’un torrent. Tous les matins je vais lancer 30 minutes. Trop d’escalade et de bains glacials pour que je m’éternise. Et je m’aperçois vite qu’en cette période de chaleur seul le lever du jour est productif.
Un seul leurre va me permettre de prendre pas mal de truites, c’est le Ryuki 50. Un choix presque évident ! Les farios sont superbes, souvent très sombres, des poissons entre 25 et 35 cm. Un régal. Mes autres essais de leurres n’ont pas été concluants. A retenir.
Deux matins je vais également lancer quelques heures sur le grand lac de barrage. Je n’ai pas d’information particulière, je m’en remets à l’instinct. Je cherche les herbiers, les berges sont encombrées et j’évolue dans les buissons, les traces de cerfs et de loups ! Là encore un seul leurre fera la différence et même une nette différence. L’éternel Vision 110 ! Je fais une ribambelle de brochets, pas forcément très gros mais c’est un plaisir. Il y avait peut-être mieux à faire mais sur des zones inconnues et avec une fourchette horaire restreinte, je me suis fié aux grands classiques et ça marche ! Ne pas l’oublier !
Retour en France pour quelques réflexions. Il vient de m’arriver une anecdote amusante qui sans être rare n’est pas commune. Sur le même poste, au mètre près, en pêche du bord, je prends coup sur coup un silure de 2m et un brochet de 1,14m. Bagarres de dingue sur ma petite Super Shoot, tresse fine et Kanata en vedette ! Mon poste fait au maximum 8m sur 2 ou 3 et à peine 2m de profondeur… C’est peu.
La cohabitation est évidente ! Mais ça je l’ai souvent remarqué. Pourtant ces gros poissons ont du caractère ! D’ailleurs, lorsque je mets au sec ce gros brochet il déglutit un sandre et un barbeau de 25 cm ainsi que plusieurs chevesnes ! Ce type de doublé, ce n’est pas la première fois que je l’observe. J’avais même fait une photo d’un silure de 1,60m et un broc de 1,10m pris coup sur coup, au centimètre près, sur une fin de courant. Le silure relâché est resté au bord et j’ai amené le brochet devant lui pour la photo. Sympa ! J’ai eu aussi il y a quelques années une truite de 3 kg + toute rayée qui voulait mordre le bout de mon Réalis qui dépassait de la gueule d’un joli brochet ! Le temps que je relâche mr Esox, dame fario avait disparu. Je l’ai prise le mois suivant !
Quant aux très grosses truites, 6 kg +, accompagnées par des beaucoup plus petites, c’est du commun. Pour voir ça, il ne faut pas lancer, juste observer. Seulement après, il y a l’action, avec ou sans succès. En fait il est amusant de voir que la cohabitation chez les poissons ressemble parfois à celle des humains… Ce n’est pas obligé que ça se passe mal ! Du temps de mon grand-père les pêcheurs disaient qu’il fallait tuer tous les brochets car ils dévoraient tout… Du temps de mon père les pêcheurs disaient qu’il fallait exterminer les sandres pour les mêmes raisons… Et maintenant des farfelus voudraient anéantir les silures, la raison supposée à toutes leurs bredouilles ! Le rapport de l’homme avec la nature est parfois déroutant…
Hier c’était la fermeture de la truite. J’ai été lancer dans un brouillard épais. La rivière est ultra basse, l’eau terriblement claire. Le choix aurait été de sélectionner un petit leurre. Et non, je fais l’inverse. Je mets un superbe I Jack pour peigner un ou deux postes susceptibles d’abriter une belle truite et parfois un gros brochet. Un choix surprenant quant à mon but ! Sur une queue de courant, bingo, j’enregistre une touche de malade. Le poisson saute, roule en surface et je prends une très belle fario ! Petit détail, je dois sauter à l’eau, la berge de 2m de haut est à pic. La descente est facile, la remontée nettement moins. Je la mets en laisse pour venir faire une photo… Encore une observation intéressante sur les réactions des poissons ! Aujourd’hui, c’est mon Khamsin 105 qui me permet de relâcher un très beau broc, toujours sur le spot à silures. Ainsi va la pêche…