Nous sommes donc aujourd’hui au terme d’une longue attente, l’ouverture de la pêche de la truite c’est maintenant !
Le moment est venu de terminer la préparation du matériel. Aujourd’hui, je vous propose de vous montrer les leurres que j’ai sélectionné pour le week-end d’ouverture. Je vais également vous donner quelques petits conseils pour vous aider dans la pêche de la truite aux poissons nageurs et vous présenter mes boîtes de leurres de chez DUO INTERNATIONAL qui pourront faire face à toutes les situations.
C’est en forgeant que l’on devient forgeron, ce dicton vaut même pour la pêche… Plus on pratique et plus on s’améliore non seulement dans la technique mais aussi dans la compréhension de nos observations et de nos erreurs.
Depuis une dizaine d’années maintenant, j’ai la chance de représenter la marque DUO en France au sein de l’équipe d’ambassadeurs de ULTIMATE-FISHING et aussi de pouvoir énormément pêcher. Seul le SPEARHEAD RYUKI 80S était au catalogue à l’époque où j’ai rejoint l’équipe. Tout comme cette gamme de leurres à truite aujourd’hui mondialement reconnue, j’ai pu évoluer très rapidement ! Si je savais déjà pêcher avec des leurres d’autres marques réputées, j’ai dû totalement repartir à zéro et apprendre à pêcher avec toutes les nouveautés de chez DUO ainsi que les leurres en phase de test. Pendant ce temps, j’ai croisé le chemin d’une importante quantité de gros poissons, j’ai pu leur présenter les leurres et voir tous les types de réactions qu’ils pouvaient avoir : le poisson qui s’alimente sur place ou en chasse, la réaction instinctive qui le fait mordre, la réaction de fuite, la curiosité qui va pousser le poisson à tourner autour du leurre pour le scruter sous toutes les coutures (la décision de mordre ou non sera mûrement réfléchie par ce genre de poisson tatillon), le poisson qui pousse le leurre gueule fermée pour l’expulser de son territoire tout comme il peut aussi bien le faire en mettant un grand coup de caudale. D’où le fait de prendre parfois des poissons de partout sauf par la gueule. Puis apprendre à trouver comment prendre les truites qui refusent.
Il faut prendre le temps d’apprendre à connaitre les leurres et leurs différentes utilisations, idem pour tout le reste du matériel (canne, moulinet et fil) qu’on doit finir par maitriser pour une utilisation optimale. Les mises en situation face aux poissons avec des paramètres différents comme la météo, des niveaux d’eau et couleurs d’eau différentes. Apprendre à lire l’écoulement de l’eau (par rapport à la topographie du milieu) et ses mouvements pour essayer de déterminer où se trouve le poisson puis apprendre à se servir des courants pour rendre son leurre attractif. C’est également beaucoup d’observations et d’analyses.
Non, ça n’a rien de simple. Cela fait beaucoup de paramètres à prendre en compte, surtout quand on débute. Et puis on sera parfois confronté à des situations et des erreurs qui se répètent avant que ce soit assimilé au point de ne plus les reproduire. Contrairement à ce que l’on peut penser à première vue, la pêche aux poissons nageurs n’est pas plus simple que les autres techniques de pêche à la truite. Pour avoir pêché en même temps, aux mêmes endroits avec d’autres pêcheurs qui pratiquent les autres techniques (mouche, nymphe, vairon) je peux dire qu’elles sont toutes complémentaires. On va prendre des poissons qui s’alimentent de proies différentes. Tout le monde a sa chance.
Quand on débute aux leurres, une des premières choses qu’on nous conseille est de toujours pêcher en remontant la rivière pour ne pas être vu par les truites qui se tiennent face au courant.
Toujours ? Non ! Il faut avant tout s’adapter aux conditions et aux poissons. Certaines fois, ce sera plus pratique de pêcher en remontant comme d’autres fois en descendant, l’approche est différente. Inverser l’approche peut décider des poissons qui ne mordent jamais quand on pêche en remontant par exemple. Le gros avantage de pêcher en descendant est de pouvoir pêcher à des distances plus longues que si on lance en amont. En lançant en amont , le courant va tout de suite ramener le leurre vers nous, voir se bloquer entre deux rochers si on pêche avec un leurre coulant. On sera donc contraint de ramener plus vite que le courant coule lui-même. À l’inverse, quand on pêche vers l’aval, l’avantage est justement de pouvoir utiliser les courants en laissant le leurre dériver notamment avec un flottant et un suspending (le suspending reste flottant tant qu’on ne l’a pas mis en action, on peut donc le laisser dériver lui aussi). Avec un coulant, on le laissera se déporter tout en maintenant une tension régulière afin d’éviter qu’il n’aille se coincer dans un obstacle. On va aussi pouvoir maintenir le leurre en poste beaucoup plus longtemps sur une zone ou une veine d’eau. Si on se place correctement en amont, on peut alors positionner son leurre de façon à ce qu’il travaille même en surplace. La présentation dans ce cas est bien plus naturelle et demande au poisson de fournir bien moins d’efforts. En revanche, une fois le poisson piqué, il sera plus difficile à faire remonter. Dans ce cas, il faudra souvent éviter de mettre trop de pression au poisson qui risque de partir en toupie. En gardant la tension sans trop tirer sur la ligne, le poisson va généralement remonter de lui-même. Il ne sert donc à rien de « bourriner », il faut travailler le poisson.
J’espère que ça en aidera certains d’entre vous à voir cette pêche différemment et à prendre plus de poisson.
Passons maintenant à mes boîtes. Une première sélection d’environ 1/10 de mes leurres est nécessaire. Je ne peux pas tout prendre. Pour une question de poids à porter tout au long d’une journée, ma sélection devra tenir dans deux boîtes réversibles MEIHO de type 100 et 140 plus une en 140 dont j’aurai peut-être besoin pour remplacer des coloris pendant le week-end.
Le REALIS CRANK 55 SR KABUKI : Complétement en haut à gauche sur la photo. Bien dodu et vibratoire, ce leurre pourrait vous faire sortir de très gros poissons, attention.
Le REALIS CRANK MID ROLLER 40 F : J’ai encore peu pêché avec mais ses résultats ont parlé pour lui pour m’avoir fait prendre plusieurs magnifiques farios. J’adore sa nage et sa petite taille, cela le rend vraiment intéressant. Je les ai toujours avec moi maintenant.
Le REALIS JERKBAIT 100 SP et 100 SP PIKE LTD : Les conditions chez moi en ce début de saison ne vont pas être très propices à l’utilisation de gros leurres dans des eaux très basses, cependant, j’en prends tout de même 3 au cas où. Les 120mm quant à eux restent à la maison.
Le REALIS JERBAIT 85 SP : On est encore sur une taille un peu grande pour des niveaux bas mais c’est un leurre qui pourrait me faire prendre un beau poisson comme ça a déjà été le cas à de nombreuses reprises.
Le SPEARHEAD RYUKI QUATTRO 90 S : Troisième colonne en partant de la gauche sur la photo. Encore un gros leurre à gros poissons, je l’utiliserais peut-être sur des secteurs avec beaucoup d’eau et des poissons qui ne l’ont encore probablement jamais vu.
Le SPEARHEAD RYUKI QUATTRO 70 S : Une nage en S qui, avec quelques twitchs, (léger coup de scion) deviendra erratique. C’est un leurre avec lequel il faut pêcher très lentement, même s’il est coulant, il descend vraiment très lentement et il est très facile à faire nager juste sous la surface. Les plats et les secteurs à faible courant sont les meilleurs endroits pour l’utiliser.
Le REALIS ROZANTE 77 SP : Peut-être un peu agressif pour des niveaux bas, il n’en reste pas moins un leurre redoutable qui fait officiellement partie de ma boite à chaque voyage.
Le REALIS ROZANTE 63 SP : Là, on est vraiment dans une taille qui pêche toute l’année. Le Rozante est devenu pour moi aussi indispensable que les Ryuki. J’en ai toujours plusieurs couleurs dans mes boîtes.
Le REALIS ROZANTE 57 MR : Je prend ce modèle pour l’utiliser sur des poissons difficiles qui n’ont encore jamais vu ce leurre et sur les secteurs avec peu de courant et au moins 1m50 à 2 mètres d’eau en le ramenant lentement sans animations.
Le SPEARHEAD RYUKI 45 S : Un incontournable, sa taille sera parfaitement imitative d’un petit vairon de début de saison.
Le SPEARHEAD RYUKI 46 S : Beaucoup plus dense et lourd que le modèle en 45 mm, cette petite nouveauté permettra de pêcher bien plus creux. Je le réserve pour les fosses et les courants où le modèle en 45 ne passera pas correctement. Les couleurs sont aussi totalement différentes pour certaines. J’ai vraiment été surpris par ce modèle et ses couleurs. Il m’a déjà fait prendre du poisson et je le trouve vraiment intéressant.
Le SPEARHEAD RYUKI 50 S TAKUMI : Avec une forme différente des autres Ryuki coulants, avec une descente elle aussi totalement différente, ce modèle déclenche les attaques de beaucoup plus de poissons que je ne l’aurais pensé au début. Il m’a très agréablement surpris.
Le SPEARHEAD RYUKI 50 F : Un petit flottant, c’est toujours utile pour passer dans peu d’eau. J’adore ce modèle avec lequel j’ai pris beaucoup de farios, de toutes tailles.
Le SPEARHEAD RYUKI 50 SP : C’est un parfait finisseur, on peut le travailler presque en surplace pour l’animer devant un poisson suiveur. J’ai pris énormément de truites à vue grâce à ce leurre. J’adore !
Le SPEARHEAD RYUKI 51 S : Le nouveau, lui aussi plus dense et de forme différente par rapport au modèle standard. Je le destine lui aussi pour les fosses et les veines d’eau un peu puissantes où le standard passerait mal.
Le SPEARHEAD RYUKI 70 F : C’est un modèle silencieux. Très utile et efficace, il pêchera facilement partout tout au long de la journée. Je le conseille vraiment. J’en ai toujours au moins un avec moi. Cette année il revient en force avec des nouvelles couleurs qui m’ont toutes tapées dans l’oeil. À tel point que j’en ai pris une de chaque couleur. Encore tous dans leur boîte, ils vont vite en sortir pour voir l’eau et la gueule des truites.
Le SPEARHEAD RYUKI 60 S : On reste encore sur du Ryuki dans une taille qui pêche vraiment toute l’année. À avoir dans sa boîte en fonction de la taille de la rivière.
Le SPEARHEAD RYUKI 70 S : C’est la plus grande taille que je prendrais pour cette ouverture qui s’annonce être compliquée à cause des niveaux vraiment très bas pour la saison.
Voilà, ça fait quand même 19 modèles différents, sans parler des couleurs, ça fait beaucoup mais en même temps c’est ce qu’il faut pour être régulier tout au long d’une saison.
Vous pouvez également prendre du petit matériel comme des hameçons de remplacement au cas où. DECOY SINGLE 28 et SINGLE 29 en hameçon simple. Concernant les triples, les DECOY YS 25 ont une courbure qui permet d’avoir un excellent piquant et une tenue parfaite. L’hameçon entre peu en profondeur et tient particulièrement bien. Il y a peu de décrochages avec ce modèle. Vous pouvez également opter pour les triples originaux de DUO.
Si vous souhaitez prendre des anneaux brisés en remplacement vous pouvez choisir les SPLIT RING LIGHT en taille 0, 1 et 2. Concernant la tresse, j’utilise de la X Braid X8 en PE 0.6 sur laquelle je viens faire mon bas ligne en fluorocarbon (YGK NITLON DFC en 6 et 8 lbs). Pour terminer, j’utilise des agrafes DECOY ROUND SNAP pour leur finesse et des DECOY V-SNAP pour leur robustesse. La V-snap ne cassera jamais, sauf si elle est trop usée bien entendu.
Voilà, enfin prêt et complet pour cette ouverture, je vous souhaite à tous de passer un agréable moment que ce soit en compagnie des copains ou même seul à profiter de notre passion. Les conditions sont difficiles pour les poissons en ce début de saison. Relâchez-les un maximum et évitez les manipulations un peu trop longues… Elles nous le rendent bien alors il faut en prendre soin !