Depuis que la société Ultimate Fishing distribue Yamashita en exclusivité en France, nous nous sommes tous intéressés au sein de l’équipe aux différentes technologies des produits de la gamme. En effet, il ne s’agit définitivement pas de simples « turluttes » et si Yamashita s’est fait un nom autour du globe, c’est notamment grâce à une gamme de produits extrêmement bien pensée et à des technologies avant-gardistes. Dans cette série d’articles, nous allons donc nous intéresser à leurs technologies, en commençant par parler du « KEIMURA ».
Origine du mot
Le mot « KEIMURA » est une contraction de 2 mots japonais : « KEIKOU » (Fluorescent) et « MARASAKI » (violet). Il a été inventé par Yamashita et est désormais utilisé dans le langage courant par les pêcheurs au Japon. Dans un premier temps, il a servi à Yamashita pour définir les revêtements de leurs octopus (« Golden bait ») qui servaient aux pêcheurs professionnels pour faire de la traîne en haute mer.
Concrètement, lorsque l’on met de l’eau de javel sur un vêtement, cela le « blanchit », car ce produit chimique absorbe une partie des rayons lumineux. Ils ont donc appliqué ce même principe pour avoir des octopus « brillants ».
Le mot « KIEMURA » a donc progressivement dérivé sur les EGI pour la pêche des céphalopodes et est aujourd’hui une technologie à part entière de Yamashita. Il est utilisé pour décrire un matériau à fluorescence bleue-violacée, brillant donc UNIQUEMENT sous une lampe UV. Bien que ce matériau soit invisible à l’œil humain sous une lumière naturelle, les calamars sont particulièrement sensibles aux lumières UV. Ils ont une vision très particulière, dont nous reparlerons dans un prochain article et qui leur permet de détecter ces longueurs d’ondes et de s’en servir pour chasser.
FLUORESCENCE ou PHOSPHORESCENCE ?
On peut ainsi distinguer les matériaux phosphorescents (ils diffusent de la lumière dans le noir, visible à l’œil nu) des matériaux fluorescents (ils ne diffusent pas de lumière dans le noir, mais brillent sous une lampe UV). C’est pour cette raison que l’on parle également d’ « UV GLOW » (lueur UV en français) lorsque l’on parle du KEIMURA. Comme d’autres technologies YAMASHITA (dont nous parlerons dans d’autres articles un peu plus tard), le KEIMURA est complètement transparent et invisible sous lumière naturelle. Il n’y a que sous UV que le matériau réagit. On dit de ces matériaux qu’ils sont réactifs aux UV ou alors qu’ils sont excités lorsqu’ils sont soumis à des ultra-violets. Si on fait un parallèle avec des leurres typés « eau douce », les coloris Chart Ayu ou Fire Tiger par exemple, sont des coloris réactifs aux UV eux aussi.
L’intérêt du KEIMURA
Mais alors, pourquoi s’embêter à faire des EGI fluorescents, et en plus à préciser que la fluorescence est bleue violacée ?
Yamashita, à chaque développement produit, s’appuie presque systématiquement sur des études scientifiques sur des calamars et le Keimura ne déroge pas à la règle ! Des scientifiques ont ainsi prouvé que les calamars ont une importante sensibilité aux couleurs bleu/violettes (diffusant des longueurs d’onde proches des 490 nm, nous en reparlerons dans l’article suivant sur le 490 GLOW). Il faut imaginer qu’ils ont une vision complètement différente de la nôtre et sont plus réceptifs à certains tons de couleurs qu’à d’autres. Jouer sur ce paramètre est donc très intéressant si l’on souhaite augmenter la perception de son EGI par les calamars et maximiser les touches !
Dans quelles conditions utiliser un EGI avec KEIMURA ?
Maintenant que l’on sait que les calamars sont sensibles au Keimura, essayons de comprendre dans quelles conditions l’utiliser lorsque l’on est au bord de l’eau. On ne se ballade pas toujours avec une lampe UV dans la poche me direz vous ! Pour extraire tout le potentiel de ce matériau, il faut donc l’utiliser lorsque les rayons UV du soleil sont les plus importants. On retrouve donc deux grands cas de figure :
Par temps ensoleillé (peu de nuages) : le soleil dégage des rayons UV assez puissants, notamment en été. C’est la raison pour laquelle nous mettons de la crème solaire durant cette période : pour nous protéger des rayons UV !
Par temps bas et nuageux : on pourrait penser que les nuages bloquent les UV du soleil, mais il n’en est rien, et c’est même presque l’inverse ! Ce phénomène s’appelle l’effet de « bord de nuage » et principalement en présence de nuages de type cirrus ou cumulus, il peut y avoir entre 6 et 16% de rayonnements UV supplémentaires par rapport à un ciel totalement dégagé ! On dit par ailleurs que l’on a tendance à prendre plus de coups de soleil lorsqu’il y a quelques nuages. Petite statistique : on dénombre 3 fois plus de coups de soleil en Bretagne que partout ailleurs en France, à bons entendeurs !
Dans les deux cas de figure, l’utilisation d’EGI avec Keimura est bien plus efficace par eaux claires. En effet, les eaux troubles/sales bloquent les UV.
En résumé, les meilleures conditions de pêche pour sortir vos EGI avec Keimura sont : lorsque le temps n’est pas trop sombre, que le soleil est haut et que l’eau est claire !
Dernière petite note : plusieurs pêcheurs arrivent à avoir d’assez bon résultats avec le Keimura en pleine nuit. Comme vu un peu plus haut, le Keimura n’est pas phosphorescent, et est donc complètement transparent la nuit (cela ne sert à rien de le « charger » avec la lampe à UV). La nuit, il se comporte donc comme une base transparente qui permet à l’Egi d’émettre de subtils flashs lorsqu’elle se trouve animée sèchement. Dans ce cas, on vous conseille de l’utiliser plutôt sous la lumière des lampadaires dans les ports ou les soirs de pleine lune avec un ciel dégagé.
Sur quels produits de la gamme peut-on retrouver le KEIMURA ?
Dans ce premier article dédié aux technologies Yamashita, je vous ai présenté le KEIMURA et donc un principe de fluorescence . Dans le second, nous parlerons du « GLOW » et donc de la phosphorescence. Je sais qu’il s’agit de sujets assez techniques, donc n’hésitez pas à me laisser toutes vos questions en commentaire, je passerai vous y répondre !