Le Vatalion de chez Megabass n’est désormais plus une nouveauté à notre catalogue. Il est cependant difficile de commencer la saison de pêche du brochet sans le ressortir des boîtes et en (re)parler, car ce leurre fait encore et toujours des merveilles, peu importe les milieux, les espèces ou les conditions météorologiques !
Petit point historique et concept
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de rappeler la genèse de ce leurre. Le Vatalion a été créé suite à une demande spéciale d’Ultimate Fishing à Megabass. Lors d’une visite en France, les collaborateurs japonais de Megabass sont partis pêcher les sandres et les brochets en Seine et sur le lac de Poses avec Bruno Pebe et Nicolas Cadiou. Sur ces milieux, les poissons s’alimentent tout au long de l’année avec de poissons de bonne taille et très souvent de brèmes. Nos collaborateurs de Megabass étaient donc repartis au Japon avec l’idée de faire un leurre ressemblant à une brème. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari a été tenu ! Directement, les premiers prototypes se sont révélés au-dessus du lot dans de nombreuses circonstances. Après quelques petites corrections et améliorations le Vatalion était né. Depuis, ce leurre est devenu un incontournable et porte fièrement la casquette du leurre à brochet par défaut.
La vatalion propose un compromis qui était il y a encore quelques années peu conventionnel : un mélange entre un swimbait, un glidbait et un lipless. C’est un leurre aux flancs plats (comme le sont les brèmes) et articulé en deux éléments distincts. Dans la première articulation se logent trois billes (deux grosses billes dans le ventre et une dans la tête) qui font office de lest mais lui confère également une sonorité particulière. En effet, elles ont tendance à légèrement bouger dans leur cavité ce qui produit un son assez grave tout comme l’aiment les brochets !
Nage du leurre et type d’animations
L’une des grandes forces du Vatalion est sans aucun doute la pluralité des animations que l’on peut lui imprégner.
Tout d’abord le linaire : En faisant une récupération linéaire lente (dite en « cranking »), le leurre va prendre une nage en « S » tout en montrant légèrement ses flancs. Cette récupération lente un peu « nonchalente » donne l’impression aux prédateurs d’une proie se baladant tranquillement et qui peut être interceptée très facilement. Le Vatalion a cependant une capacité hors norme à tenir les fortes vitesses de récupérations sans décrocher. Ces fortes vitesses vont induire un mouvement de « rolling » du leurre très prononcé, c’est à dire que le leurre va avoir tendance à beaucoup plus s’incliner de droite à gauche et à montrer ses flancs. Sur la version 115F, on peut donc par exemple donner quelques tours rapides de manivelle ce qui va avoir pour effet de faire rapidement descendre votre leurre dans la couche d’eau, puis de faire une petite pause ce qui désaxera légèrement le leurre tout en le faisant remonter lentement.
La plupart des personnes ont tendance à ramener le vatalion en linéaire « sans prise de tête », en faisant seulement varier sa vitesse de récupération et en intercalant des pauses. Le Vatalion supporte pour autant supporte très bien les jerks (coups de canne sec vers le bas). On peut prendre l’exemple concret d’un spot tel qu’un arbre immergé, où vous pensez d’un poisson peut s’y tenir. Réaliser un ou deux jerks juste devant des spots bien marqués tel que celui ci permet lorsqu’un poisson s’y cache de le faire sortir et de déclencher des attaques « reflexes ».
La « bonne » animation dépendra donc de la pêche du jour et des conditions. Les poissons seront parfois enclins à attaquer tout ce qui bouge et dans ce genre de circonstances, des animations rapides, sèches, et énergiques permettront de les déclencher. D’autres jours, les poissons seront peu coopératifs et il faudra savoir ralentir sa pêcher et présenter un Vatalion plus lentement.
Le Vatalion 115F : la « star » de la gamme
Nous venons de parler du Vatalion dans sa version 115F, mais arrêtons nous un peu plus longuement sur cette version qui est sans conteste la version la plus connue et utilisée du Vatalion. Il s’agit du premier modèle de Vatalion a avoir été développé, et permettant de pêcher assez léger. En effet, cette version ne pèse que 38,5g et peut donc être utilisée avec pratiquement n’importe quelle canne de puissance MH ou H. Il évolue en moyenne à 50cm sous la surface mais peut pêcher jusqu’à 1m50 de profondeur si on l’anime assez rapidement pour le faire plonger. Cette version est flottante, ce qui permet d’arrêter sa récupération et de passer aux dessus d’obstacles que l’on aurait identifié. Lors des pauses, il remonte dans la couche d’eau et c’est régulièrement à ce moment là qu’il se fait intercepter.
Le Vibration Vatalion X et le Vatalion 190 : qui se ressemble s’assemble
Si l’on parle souvent de la version en 115mm du Vatalion, on en oublierait presque que le vatalion existe en 3 autres versions !
- Le vibration X vatalion SS : le cadet de la famille, avec ses 71mm pour 10g.
Ne vous fiez pas à sa petite taille, car comme ses aînés, il brasse beaucoup d’eau ! Cette taille est particulièrement intéressante sur les perches, mais également sur les brochets lorsqu’ils sont focalisés sur de plus petites proies comme c’est le cas en été. Il reprends le même concept que le vatalion « original » mais de part sa taille, il évolue un peu plus haut dans la couche d’eau, entre 20cm et 30cm sous la surface. Le Vibration X Vatalion est « Slow Sinking » (SS), c’est à dire qu’il coule lentement, contrairement au Vatalion 115F qui lui est flottant.
- Le Vatalion 190 : le grand frère
Le Vatalion 190 est le plus gros modèle de la fratrie, avec ses 190mm. Reprenant le même concept, il a été conçu pour la traque des très gros prédateurs. Il est décliné en deux versions. La version flottante SF pour « Slow Floating » (qui remonte lentement à la pause dans la couche d’eau) pèse 133g et évolue juste sous la surface, comme c’est le cas du 115F, ce qui est donc particulièrement adapté à la prospection en eaux peu profondes. La version SS pour « Slow Sinking » (qui coule lentement à la pause dans la couche d’eau) pèse quant à elle 140g et a été développée pour les pêches un peu plus profondes. A noter que la taille 190 du vatalion (en version SF et SS) possède un point d’attache positionné sous la gorge du leurre, ce qui permet de lui fixer une plombée additionnelle du type plomb decoy DS8 afin de le faire évoluer plus en profondeur.
Lest, palettes et attractant : des petits plus qui peuvent faire la différence
Le vatalion est un leurre extrêmement polyvalent et tolérant, et accepte donc un grand nombre de petites variantes. Parlons tout d’abord de « lest ». Le vatalion 190 est équipé d’un point d’attache sous la tête spécialement étudié pour lui permettre de fixer une plombée additionnelle et faire varier sa profondeur de nage. Cependant, sachez que le vatalion 115F supporte très bien lui aussi ce type de lestage ! On vous recommande pour ce modèle d’attacher vos plombs au niveau du triple ventral du leurre. C’est une technique redoutable notamment lorsque les conditions sont difficiles et qu’il s’agit de descendre dans la couche d’eau pour déclencher des poissons posés sur le fond.
Les palettes permettent également de déclencher des attaques, notamment lorsque les poissons sont actifs et que le soleil est au rendez-vous. Kevin le Lan vous a par ailleurs rédigé un article au sujet des palettes sur l’I-jack. Ce même principe peut être transposé sur le vatalion, soit en utilisant des triples déjà équipés d’une palette comme c’est le cas du YF 33BT ou YS 21BT de chez Decoy, ou alors des palettes à clipper comme la BL 10 ou BL 11.
Enfin, n’oubliez pas votre petit tube d’attractant, même lorsque vous pêchez au Vatalion ! On vous recommande surtout le catch scent FW de chez Halco, qui est assez épais et tient très bien sur le Vatalion, surtout sur les coloris avec des petites écailles, et qui permettent de laisser une trace olfactive. Il n’est évidemment pas à utiliser à chaque lancer. On vous le conseille notamment lorsqu’à plusieurs reprises un poisson méfiant est venu taper le leurre sans pour autant l’engamer. Le fait de faire un dernier passage avec un peu d’attractant permet régulièrement de conclure.
L’explication de Bruno Pebe en vidéo :
Pour conclure sur le vatalion, on vous laisse avec ce format « Focus » tourné avec Bruno Pebe et qui revient avec vous en détail sur ce leurre qui n’en est décidément plus à son coup d’essai ! N’hésitez pas à nous poser vos questions et à nous faire VOS retours de sessions et d’expériences sur le Vatalion dans l’espace commentaire sous cet article, on se fera un plaisir de venir vous y répondre et d’échanger avec vous !