Le Rhône en vertical : pêche du sandre au « slug »

written by Jérémy Greuillet-Janin 12 octobre 2021

Le Rhône, notre fleuve de prédilection sur lequel les années se suivent mais ne se ressemblent pas !

Retournons en arrière, hiver 2019, nous avions réussi nos sessions en utilisant des shads, mais pas n’importe lesquels ! Le Hazedong 5.2, Psychédélic Chart en particulier, nous avait permis de faire beaucoup de poissons.

L’hiver 2020 fut différent, le débit du Rhône s’étant stabiliser à un niveau important durant toute la fin de saison.

Phénomène particulier durant cet hiver là, peu de sandres de petites tailles … Mais alors, pourquoi ? Pourquoi les sandres de petites tailles se font-ils rares ? Nous nous sommes posé beaucoup de questions, le sandre dans toute sa splendeur.

C’est avec ces questions que le jeu commence et nous aimons tous cela ! Trouver cette fameuse pêche et ce qui fera succomber nos jolis vampires. C’est alors un vrai casse tête qui débute pour nous ! Nous avons pratiquement tout essayé, vraiment. Et là, la pêche en Finess mais de « type » Slug va complètement nous débloquer la situation, essentiellement pour la capture de gros sujets.

Nous avons basé notre pêche sur les quatre leurres de type Slug, que nous vous présentons ci-dessous :

MADNESS : FINESSE KB et MADFIN

MEGABASS : HAZEDONG et SUPER GIANT X-LAYER

Nous avons appris à utiliser plus souvent des leurres de type Slug quand la pêche se durcit, lorsque les poissons ont un comportement apathique, posés sur le fond, solitaire. C’est alors qu’il faut s’armer de patience et surtout : y croire ! La pêche devient « lente » ! C’est alors que plusieurs paramètres rentrent en compte; la diminution du grammage de la tête plombée, changement de diamètre du corp de ligne …

C’est ainsi que débute nos vacances ! Hâte de « tâter le terrain » ! Pour cette première journée, nous sommes particulièrement enthousiastes, pensant que la pêche allait être exceptionnelle car c’était la première montée d’eau sur le Rhône.

Nous commençons en linéaire sur un contre courant, (zone d’amorti), au shad ! Et là, c’est l’éclate ! Deux, trois, quatre poissons au bateau en 30 minutes ! Mais quelques minutes plus tard, c’est fini ! Impossible d’avoir d’autres touches, que ce soit en vertical ou en linéaire, terminé ! Les heures passent, la frustration nous guètes et pour tout vous dire nous n’avons toujours pas mangé (pourtant pêcheurs que nous sommes, le casse-croûte reste un moment important dans une journée de pêche …). Quelques instants plus tard, nous décidons de prendre du recul, pour réfléchir à cette situation. Donc, à table ! Pendant le casse-croûte, nous décidons d’une nouvelle stratégie; c’est alors que nous préparons un Hazedong et un Super Giant X-Layer, accompagnés d’une jolie dose d’attractant : le Baku-ru. Le tout, monté sur des Bakuree Head de 24 grammes. Nous pratiquons alors une pêche rapide, avec un maximum de pose sur le fond et c’est alors que 15 minutes plus tard une lourdeur ce fait sentir mais ce n’est pas le fond , alors par précaution je ferre et là c’est lourd ! Je crie à Marion de prendre l’épuisette, puis surgit un magnifique sandre au gabarit hors norme qui vient crever la surface.

Le deuxième jour, commence comme le premier et ce fini comme le premier ! C’est alors que Marion monte un beau poisson au bateau sur un Super Giant X-Layer.

Nous commençons à cerner la pêche, le slug est le leurre du moment ! Mais les touches se font rares et ne sont pas violentes, ce ne sont que des lourdeurs. Les poissons ont des sangsues pleins le ventre, ces coquins sont plaqués sur le fond. Les deux jours suivants, nous continuons avec cette stratégie. Mais sans trop de réussite. Le moral est au plus bas mais nous avons tout de même cerné quelques points importants.

Le 24 décembre signifie réveillon de Noël ! Nous avons jusqu’à 13H pour réussir ! Nous repartons sur notre pêche au Slug mais en y apportant quelques modifications : le diamètre du corp de ligne, le poids de la tête plombée et notre vitesse de dérive. Nous changeons de zone et nous choisissons un contre courant, donnant sur une embouchure de rivière; entre eau claire et eau boueuse. Après avoir prospecté la zone avec des pêches plus rapide, aucun résultats ! Nous préparons donc des cannes plus light; une SPV et une BCV 6.0 MH de chez TENRYU, armées d’un super Giant X-layer et d’un Hazedong avec une Bakuree Head en 14 grammes. Le premier passage est presque le bon. J’accroche le fond mais je comprends que c’est trop tard et que ce n’est pas à quoi je pense, je ne ferre pas, le poisson est monté de 1 mètre de haut, je le décroche. Nous arrêtons immédiatement la dérive, un demi tour de 20 mètres et nous reprenons vite le même rythme de pêche. Même phénomène ,une mais pas deux ; je tente alors un ferrage et c’est le bon . Un joli poisson de 90cm arrive au bateau avec un combat tout en puissance sur la BCV ! Et hop, c’est dans l’épuisette.

Une fois les fêtes de fin d’année terminée, c’est avec une grand joie que nous retournons sur l’eau. Cette fois-ci c’est le Finesse KB de chez Madness, colorie Chart Ayu qui trouvera sa place de rangement…
Surprenant ! Alors que les touches étaient plutôt discrètes ces jours-ci, c’est le premier gros poisson qui me donnera une touche très puissante.

Nous sommes la veille du 31 décembre, les jours précédents nous ont permis de cibler une stratégie bien approfondie, que nous remettons en action. Un corp de ligne affiné, une tête plombée légère pour accentuer l’aspect planant de la nage ce qui va nous permettre de poser notre leurre délicatement sur le fond. Au vu de la discrétion des touches, nous décidons d’ajouter un triple voleur sur nos leurres. Nous pêchons à ce moment là, une zone de contre courant qu’il faut remonter. Nous avons remarqué que les poissons réagissaient mieux à certaines horaires. Mais, est-ce vraiment l’heure ? Est-ce un phénomène dû au niveau de l’eau ? Nous avons tout de même remarqué que la nuit, pendant cette période hivernale, le niveau de l’eau descend brutalement (dû certainement à un phénomène énergétique lié au fonctionnement des centrales) pour ensuite revenir à son plus haut niveau en journée. C’est à ces moments là que nous arrivons à pêcher les plus jolis poissons. En place durant le bon créneau, nous sommes patients, nous y croyons et faisons attention à notre présentation du leurre sur le fond. Une belle matinée d’écoulée et toujours rien !

Pour la suite, je laisse la parole à Marion, vous comprendrez pourquoi.

« J’ai le moral à zéro, les conditions de pêche depuis plus d’une semaine deviennent compliquées. Mais je le veux mon gros sandre ! Ne rien lâcher, vraiment, car à tout moment nous pouvons attraper un très joli poisson, un nouveau record pour moi ce jour là. Pour vous expliquer la situation devenue « critique » à bord (je plaisante bien sûr) je lance une remarque à Jérémy et je lui dit : De toute façon les plus gros poisson tu l’ai fais tous à gauche ! On se regarde, on rigole et là il me rétorque : Ok, viens à gauche et moi je prends ta place ! Mais je refuse ! 5 minutes plus tard, je remonte mon Bakure KB à toute vitesse, puis je le charge de Baku-ru et de Halco catch sent. Je redescend mon leurre, j’y crois vraiment de toutes mes forces, je prends contact avec le fond, je décolle mon leurre délicatement et là … Je crie « poisson, stop la dérive, c’est gros ! » Ma canne SPV 6.0MH pliée, un long combat que je n’oublierai pas. Entre les gros coups de tête, l’adrénaline, les copains Suisse qui s’arrêtent de pêcher et qui m’encourage… Que d’émotions ! Je vois mon Bakure KB qui remonte à la surface et la je comprends que le poisson est piqué sur le triple voleur. Enfin, il arrive dans l’épuisette, tout le monde crie mais moi je pleure, de joie bien entendue … Un poisson de 9kg200 pour 93cm c’est un poids record pour sa longueur.”