Toujours friand de découvertes et à l’occasion d’un séjour en Vendée, Florian m’a invité au mois d’août dernier à faire un sortie au maigre avec John, ambassadeur tout comme moi, et que je rencontrerais pour la première fois. Que du bonheur ! Un nouveau poisson à leurrer et un autre visage de l’équipe UF à rencontrer. En ces temps de confinement, j’aimerais partager avec vous cette nouvelle aventure :
Je me suis pris au jeu à rechercher des photos. Il faut l’avouer, il a été baptisé à l’encontre de sa morphologie. Je me renseigne sur ce poisson, ce que je fais toujours sur une nouvelle espèce, car je pense qu’il est primordial de la comprendre un tant soit peu avant de vouloir la leurrer. J’apprendrais qu’il se fait aussi appeler « grogneur », dû au son émis en faisant vibrer sa vessie natatoire. Grégaire, le maigre apprécie les fonds sablonneux, ainsi que les fosses et trouées des côtes rocheuses. c’est une information à retenir ! Sa petite gueule par rapport à sa taille, sa forme trapue, et sa dentition donne le ton. Adepte des crustacés, il ne rechigne pas sur quelques sprats ou un gluant passant par là, dont il se nourrit par aspiration.
Arrive le matin tellement attendu, nous chargeons le bateau et nous prenons tôt la mer, la journée et l’humeur des passagers s’annoncent particulièrement ensoleillés. Nous naviguerons une bonne demi-heure, ce qui me permet de discuter avec John, de prendre connaissance de la technique adoptée et de partager quelques blagues (c’est toujours l’occasion de se marrer, une sortie entre potes ! ). Nous arrivons sur le spot et rentrons dans le vif du sujet :
Technique :
L’échosondeur nous indique un fond situé au alentour de 9 m, rocheux et entrecoupé de cassures et fosses sableuses entre 11 et 12 m. C’est le biotope que je vous annonçais ci-dessus ! le bateau dérive entre 1 et 1,5 nœud. On m’annonce que cela se jouera en verticale. Prédateur nocturne, les maigres se réfugient dans les fosses en journée. L’idée sera de les déloger en leur présentant un leurre auquel ils ne résisteront pas. Il va falloir pêcher très près du fond et accompagner le relief pour être au plus proche de la roche. Cela demandera de pêcher bien à l’aplomb du bateau pour accompagner au mieux le leurre en association à la lecture du sondeur et réagir au plus vite lors de la touche.
Matériel :
Au niveau des cannes, John et moi seront équipés de Tenryu Bulldog 7.0 evo avec des moulinets en 4000, cette canne polyvalente permet de pêcher en verticale jusqu’à 150 grs, et sa puissance permettra d’extraire ces maigres aux premiers coups de têtes rageurs. Florian optera pour une Tenryu Injection SP 7.0 MH, annoncée à 60 grs en verticale, binomée à un Megabass Gaus 30X, ensemble plus léger mais qui n’aura pas à rougir en terme de puissance.
Nous serons spoolés en YGK WX8 PE 1.5, cette tresse résistante et silencieuse au profil rond permet de ne pas prendre trop de courbure dans le courant. Nous l’associerons à un bas de ligne YGK Nitlon DFC N650 en 14lbs ( 31.6/100e ) le jeu est comme dans la plupart des cas de viser juste entre discrétion et résistance. Les eaux sont justes un peu troublées mais les fonds sont, comment dire, corrosifs ! N’oublions pas que nous allons évoluer au raz des roches !
Sur ce jour, ce sont des One up shad 6″ qui feront la différence, ses vibrations auront eu raison des maigres que nous prendrons. John et Florian m’expliquent que même si le grogneur peut être pris sur des coloris naturels, c’est tout de même sur du « pétard » ou » flashy » que cela se joue généralement. Pour maintenir tous ces leurres bien à l’aplomb du bateau, nous avons armé avec des têtes Rolling mate de Xorus, en 30 et 40 grs. Cette tête associée à la dérive du bateau améliorera naturellement le rolling du one up. De plus, la taille modérée de son hameçon et sa résistance sont un plus pour combattre ce gros prédateur à « petite » gueule. Combo gagnant ce jour !
Premières touches :
Apres avoir poncé une grande partie de la zone et juste après être passé sur du One up shad coloris 118, les premiers contacts se font : de légers grattages suivis d’une touche sèche qui s’apparente à celle du sandre. Par contre, pas de concrétisation au ferrage : deux options au problème, soit la plombée est trop lourde (honnêtement au vue de la bestiole et à la puissance d’aspiration des poissons de mer, j’ai un doute) ou le coloris plait mais pas assez pour être déterminant. Donc changement de code couleur : place au 90, et le résultat ne se fait pas attendre. Après s’être replacé, les touches surviennent au même endroit. Toutes les touches surviennent sur 20 m de dérive ! Au ferrage, on se prend quelques bons coups de tête : le maigre est rageur ! Et c’est tant mieux ! Instant magique : John ferre 30 secondes après moi et bataille aussi avec un poisson. Remue-ménage sur le bateau, il faut gérer ces maigres sans qu’ils ne tricotent nos lignes, et une fois au sec faire les photos le plus vite possible. Pour ma part, je suis au top !
C’est des images plein la tête que l’on rentre au port. Sur le chemin du retour, Florian m’explique qu’aujourd’hui les maigres étaient très localisés, d’où la nécessité de pêcher sous le bateau pour avoir une bonne lecture au sondeur. Mais il arrive que s’il se tient plus haut, ce poisson se pêche, à l’instar du bar, en diagonale sur des plombées bien plus légères et sur des leurres finesse ou de longs shads comme le Sayori Shad comme l’illustre la photo qui suit.
Merci de m’avoir lu, d’avoir partagé ce moment avec moi. Cela me fait penser que quel que soit le niveau que l’on a atteint ou comment l’on se situe dans le milieu de la pêche, il y aura toujours une nouvelle technique à décrypter, une nouvelle espèce à découvrir, et un moment à passer ensemble. C’est ce qui me motive le plus, car maintenant j’ai hâte de partager ça avec vous sur l’eau !
A bientôt !
Prenez soin de vous !