On entend souvent dire « Gros leurre = Gros poisson »
Il suffit d’essayer et de se faire sa propre opinion. De mon point de vu, ce n’est pas toujours le cas. Mais dans l’ensemble il faut bien dire que ça sélectionne pas mal. Je vais essayer de vous faire part de mon expérience passée au bord de l’eau à tester les leurres et à observer les poissons ainsi que leur réactions avec quelques uns de mes plus beaux trophées de cette saison en photo qui sont, comme à mon habitude, tous repartis à l’eau.
Il faut d’abord se plonger dans l’eau. Que ce soit en rivière où en lac, l’eau est un milieu hostile où seules les truites les plus fortes, agressives et malignes ont une chance de survie jusqu’à ce qu’elles atteignent une taille suffisante pour être craintes et respectées des autres habitants. Une hiérarchie se met naturellement en place, les plus gros prennent les postent en tête d’arrivé de la nourriture et pour les autres derrière c’est la guerre… Parfois certaines petites truites très agressives vont s’aventurer sur le territoire du gros spécimen pour essayer de prendre la nourriture en première. En général, celles-ci signent leur arrêt de mort, car même si elles font parties de la même espèce, un gros poisson ne laissera pas passer une opportunité de se nourrir facilement si il a faim. Même lorsqu’elles n’ont pas faim, certaines fois, une petite morsure ou un coup de museau suffira à remettre en place l’intrus.
J’ai aussi eu l’occasion d’observer un petit poisson passif au côté d’un gros poisson. Son comportement m’a tout simplement bluffé en montrant une réelle intelligence. Le gros prédateur choisissait chacune de ses bouchées, le petit le regardait faire et parallèlement mangeait tout ce que le gros ne voulait pas. Un autre petit poisson du même gabarit que le premier fait alors son apparition. Très agressif et vif, il monte en tête et commence à se nourrir frénétiquement. Le gros poisson s’arrête d’un coup de manger, l’autre petit poisson se laisse descendre sous le patron du secteur qui se met à observer l’intrus en frénésie. Moins de trois nymphes gobées et l’intrus termine gobé à son tour alors qu’il s’apprêtait à en manger une de plus (celle de trop). Le gros poisson se remet alors en poste et recommence à nympher, suivi quelques minutes plus tard par la petite passive qui avait pu observer (voir même anticiper, je le pense) la réaction du patron. Arrivé à la hauteur, la petite est vu par la grosse qui ne lui dit strictement rien et elles finissent toutes deux par continuer à se nourrir.
Voilà un spectacle qui m’a beaucoup appris sur le comportement des truites, notamment qu’elles sont toutes uniques. Que chacune d’entre elles se forgent leurs propres comportements, habitudes, goûts, façons de se nourrir et de vivre avec les autres habitants.
Avec tout ça, quand on pêche, il devient difficile de savoir si le poisson a mordu pour telle ou telle raison… à moins d’avoir le poisson en visuel, mais l’interprétation reste tout de même parfois douteuse. Dans tous les cas, gros leurre ne veut pas dire gros poisson. Ce que j’entends par gros leurre, c’est un leurre d’une taille d’au minimum 10 cm qui va soit imiter un petit prédateur soit une proie. J’ai déjà fait quelques poissons de la taille de mes leurres, dans ce cas là , la territorialité était le facteur déclencheur de l’attaque. Pour des gros poisson les facteurs changent car le leurre devient soit un petit rival en quête d’un territoire , soit une source potentielle de nourriture.
Comme leurres, j’affectionne particulièrement la gamme des DUO Realis Jerkbait qui est principalement développé pour la pêche du black-bass, du brochet avec l’édition des Jerkbait Pike limited et des poissons marins avec la version en 120 sp sw.
Un large choix s’offre à nous avec différents modèles tel que :
Les Jerkbaits
- 100 sp – 14 g
- 100 sp pike limited – 14 g
- 110 sp – 16 g
- 120 sp – 18 g
- 120 sp pike limited – 18 g
- 120 sp sw – 18 g
Sans oublier les Jerkbaits 100DR d’un poids de 15.5g qui permettent de pêcher plus creux. Excellent en traîne pour les brochets ainsi que sur les truites lacustres.
Les tailles 100, 110 et 120 permettent de sélectionner la taille des poissons. En dessous d’une quarantaine de centimètres, la quantité de truites piquées comparé au nombre d’attaques est vraiment faible, mais il m’est aussi arrivé de faire des truitelles à peine plus grosses que mes leurres.
Quant aux coloris, ils sont tous simplement parfaits. DUO comme toujours nous donne un super choix pour la traque des carnassiers en général, mais c’était sans compter la série destinée aux brochets avec les modèles pike limited dont certains sont des superbes reproductions de truites fario et arc en ciel.
L’objectif est d’imiter le plus naturellement possible le comportement d’un poisson en pleine capacité de ses moyens ou à l’inverse, le comportement d’un poisson en difficulté ou blessé.
En lac, on peut facilement prospecter toutes les zones que l’on veut . Seul inconvénient, c’est que le bas de ligne doit être discret mais très résistant. Entre l’abrasion des rochers, celle des dents des salmonidés mais aussi de leur puissance, les bas de lignes sont constamment sollicités. Il faut admettre, que même sans courants, les truites de montagne sont vraiment très puissantes.
En montagne j’utilise 2 cannes.
La TENRYU Tactical : 1.90 m – 3/20 g – 2 brins. Polyvalente par excellence, elle me suit depuis plus de 4 ans dans tous mes déplacements. Elle a par ailleurs au compteur bon nombre de mes records aux leurres (presque tous d’ailleurs). Du brochet métré à des carpes de plus de 15 kg en passant par les black-bass, perches, sandres, truites jusqu’au loups (bars). En fait je connais cette canne et son maniement par cœur. Des poissons nageurs aux leurres souples, cette canne m’a permis de prendre du poisson avec toutes les techniques. Cette bonne vieille RED LUCK !
La RIVER STREAM Yamame 260 H Travel : 2.60 m – 7/30 g – 4 brins. Parfaite pour les longues randonnées avec son encombrement de 70 cm. Bonne lanceuse, avec exactement la même ligne je gagne quelques mètres de distance. Son action lui permet de bien amortir les coups de têtes et de travailler les poissons comme il faut.
En rivière j’utilise seulement la tactical. Avec son mètre quatre vingt dix elle passe partout et même sur les larges rivières elle reste une super bonne lanceuse. Avec un moulinet en 2500, une tresse YGK G-Soul X8 UPGRADE PE 1 et un bas de ligne YGK Nitlon DFC en 10 lb (27 centièmes), l’ensemble est vraiment génial. J’utilise le même ensemble en montagne.
Il ne maquait plus qu’à ajouter un JERKBAIT 100 SP, d’y croire fort, d’animer en se servant le mieux possible des courants. De passer beaucoup de temps sans avoir de touches pour finalement trouver LA pêche.
En trouvant cette grosse maman de 67 cm, je me doutais bien que papa n’était pas loin. J’ai alors ciblé tous les postes de tenue possible pour finalement trouver le mâle en tête d’arrivée de la nourriture. Celui-ci m’offrira d’ailleurs mon plus beau combat avec une fario, le plus long et intensif moralement du fait que ce poisson m’ait dévalé une dizaine de mètres à de multiple reprise en se servant de son poids dans les courants. Hors-bord et chandelles étaient de la partie et c’est certainement mon plus beau coup de ligne concrétisé !
Ma conclusion : Oui gros leurre = gros poissons
Mais il ne faut surtout pas en faire une généralité. Certaines journées, aucun poisson ne mordra. C’est pour cette raison qu’il faut sans arrêt chercher le type de leurre qui nous permettra de faire pêche. Il faut avoir de tout dans ses boites.