Parcourir du terrain
Une des problématiques que l’on rencontre pour ainsi dire « systématiquement » à la pêche c’est qu’il y ait bel et bien de la présence de poissons là ou l’on pêche et il peut être parfois long et périlleux de les localiser sans risquer de perdre trop de temps!
Et c’est justement dans cet exercice que la pêche au crank prend tout son intérêt : elle est LA technique phare pour battre du terrain rapidement et efficacement. C’est un fabuleux outil de prospection qui va permettre de tirer de précieux conseils tels que:
- la localisation des poissons
- leur profondeur et proximité à la berge
- les types de zones (cailloux, falaises, plages, pointes, structures diverses etc…)
Le crank et ses différents modèles
Le Crankbait est un poisson nageur qui a pour but d’évoluer à une profondeur donnée à l’aide de sa bavette et peut être avec ou sans rattle. Il s’agit d’une technique simple et efficace qui permet de bouger beaucoup d’eau et d’appeler les poissons à venir de loin. On lance, on ramène, c’est un jeu d’enfant !
Il saura s’adapter aussi en eaux vives et à tous types de milieux en ne s’accrochant que très rarement même en évoluant au cœur des obstacles, un de ses nombreux avantages.
Le B-Switcher de zip baits est de loin mon favori ! C’est le crankbait de référence reconnu et utilisé par tous les compétiteurs à travers le monde. Il se caractérise par un équilibre parfait, un grand panel de couleurs, une capacité à descendre rapidement et à atteindre de grandes profondeurs de nage.
Il est décliné en 4 tailles de corps et bavettes différentes de 1.0 à 4.0
A titre indicatif:
Taille | Profondeur |
1.0 = | 1m |
2.0 = |
2m
|
3.0 = |
3m
|
4.0 = |
4m
|
Et les autres modèles qui composent mes boites, qui pour chacun d’entre eux se caractérisent par des formes, couleurs, tailles et sonorités différentes ce qui les rend complémentaires et me permettent de répondre aux besoins de chaque situation:
- Megabass : Sonic Side, DeepX, DX Free, BigM
- Duo : Realis Crank
Attention, à des distances de lancés trop courtes, le crank n’aura alors pas le temps d’atteindre sa profondeur de nage.
Les cannes
On peut tout à fait utiliser une spinning ou une casting pour la pratique de cette technique en fonction des préférences de chacun. Ceci dit, du fait qu’il faille lancer souvent et avec précision, pour ma part, je me sers d’une casting.
J’utilise donc pour se faire la Megabass Levante F5-72c le plus clair du temps, canne spécialement conçue pour cela !
Elle se caractérise par son dernier tiers en fibre qui va lui attribuer une action de pointe très souple et qui jouera alors un rôle de retardateur. Ce qui permettra donc d’absorber les vibrations du crank pour un coté plus agréable en pêche mais aussi pour moins rater ou décrocher les poissons. Elle va exceller sur les plus petits modèles jusqu’à des b switcher 4.0 ou équivalent. En revanche dés lors que je vais passer sur des tailles supérieurs type duo G87, DeepX ou BigM j’utilise alors la Tenryu BC 81H car ils vont tirer beaucoup plus fort sur la canne.
Le fil
Un moulinet garni de nylon sera préférable pour conserver l’esprit d’élasticité afin d’atténuer les vibrations et permettre de faciliter l’absorption du leurre par le poisson lors de la touche. J’utilise pour cela le N Walker un hybride nylon, fluorocarbone qui alliera parfaitement élasticité et discrétion auquel je lui adjoins si besoin une petite pointe en fluoro de 0.44 mm pour laisser un maximum de liberté à mon leurre.
Mon montage:
-Corps de ligne = | YGK N Walker 8 à 10lbs |
-Bas de ligne = | DFC Fluoro 0.44mm env 25cm |
-Agrafe = | Decoy V Snap en taille 1 ou 2 |
Le moulinet et son ratio
Le crank grâce à sa bavette et ce quelque soit sa taille à la forte capacité de nager à la moindre sollicitation du scion ou du moulinet très lentement ou très rapidement en fonction du besoin.
Bien que ce soit une technique rapide de prospection il ne faut pas pour autant mélanger vitesse et précipitation en pêchant trop vite. De ce fait un ratio lent pour ces leurres qui tirent fort sur la canne est préférable d’une part pour le confort mais aussi pour narguer le poisson suffisamment longtemps dans la bonne couche d’eau pour déclencher la touche.
Néanmoins dans certaines situations il peut être nécessaire d’avoir un ratio plus élevé ou alors de mouliner plus vite pour déclencher leur agressivité, car une fois de plus c’est le poisson et son humeur du moment qui décident et à nous de nous y adapter.
Dans l’idée pour ne pas trop se tromper les plages de 5.4:1 à 6.4:1 pouvant aller de 55 a 70cm de récupération / tour de manivelle sont requises.
Les périodes de l’année
Lorsque les eaux commencent à monter en température à la période estivale du mois de Juin à Octobre environ, c’est le moment où les carnassiers sont amenés à plus se déplacer ce qui a pour conséquence de leurs faire brûler des calories et nécessite donc de se nourrir davantage. C’est alors que la pêche au crank saura être la plus efficace du fait que ce soit une technique de prospection rapide qui permet de balayer du terrain et débusquer les poissons actifs. Hors elle est souvent délaissée et négligée par les pêcheurs pour une pêche plus ordinaire au leurre souple, à tort car elle permet clairement plus qu’une simple alternative et surtout durant ces périodes.
Les espèces
En plus de sa grosse faculté à prospecter rapidement, il a aussi un autre atout majeur qui est celui de pouvoir concerner et intéresser vraiment tous les carnassiers : brochets, sandres, perches, silures, black bass en passant aussi par le chevesne et l’aspe tous y passent ! Et oui même les sandres l’apprécient au contraire de ce que l’on peut penser 😉
Donc lorsqu’on arrive certains jours à la pêche sans vraiment être fixé sur une espèce précise, il permettra alors de cerner laquelle d’entre elles est la plus joueuse ce jour. Il est alors pour moi sans nul doute « Le leurre » de toutes les espèces 🙂
Technique et animations
Comme toutes les techniques, celle de la pêche au crank possède une multitude de spécificités et d’animations possibles.
L’une des plus connues que j’aime pratiquer dés que j’en ai l’occasion ou que la situation le nécessite, est appelée « Bottom taping » elle consiste à volontairement faire rebondir son leurre sur le fond ou tous types d’obstacles. Ce qui va lui permettre de se désaxer et lui donner a l’inverse de sa trajectoire d’origine très rectiligne, une nage éradique et irrégulière ce dont raffolent les carnassiers !
Mais aussi en simple lancer-ramener comme dans mes lacs de barrages auvergnats où je pêche en bordure le long des cassures, falaises, plage de sable ou en pleine eau.
Et durant mon linéaire je vais pouvoir tantôt varier ma vitesse de récupération, tantôt le parsemer de pause et même jerker doucement par de brefs coups de scions.
Quoi qu’il en soit, tout se passe pour ainsi dire dans le moulinet et comme vous l’aurez compris ses possibilités sont multiples !
La pêche au crankbait est une technique vraiment très ludique à la portée de tous pour prendre du plaisir facilement ce qui en ravira plus d’un ! Sans doute l’une de celle qui, une fois le pattern trouvé permettra un rendement de touches et de poissons vraiment dingue !
Tous à vos cranks !
Marvin 🙂