Depuis 2019, notre catalogue accueille les leurres de la gamme « A Band of angler » conçus par le célèbre créateur de leurres Patrick Sébile. Au sein de cette gamme se trouve la marque Hyperlastics qui regroupe de nombreuses références de leurres souples possédant de multiples particularités liées à la matière qui les compose. Celle-ci a pour but de répondre au mieux aux problématiques rencontrées par les pêcheurs aux leurres à notre époque. Le but de cet article est de vous en apprendre plus sur cette matière si particulière, alors, nous avons tous simplement demandé à Patrick de nous expliquer pourquoi il avait choisi de chercher une nouvelle matière pour créer ses leurre souples et quels sont les intérêts de celle-ci :
« Plusieurs facteurs clefs ont attiré mon attention alors que je lisais un article concernant ce matériau et ses applications concernant des matelas haut de gamme ! La première chose qui m’a intéressé était que cette matière ne comportait aucun composant toxique, tels que les phtalates que l’on trouve dans les plastisols classiquement utilisés pour les leurres souples. Ces composants ont été interdits dans les bouteilles plastiques et biberons il y a plus de 20 ans mais sont cependant encore autorisés pour la fabrication de leurres aujourd’hui. Le matériau Softough permet, lui, de ne pas dégager ces particules nocives une fois perdu sur le fond d’une rivière ou en mer.
Cela fait des années que cette question m’importe, et déjà, du temps de Sebile, j’avais fait le choix d’élastomères correspondant à la norme japonaise « Feco » qui comportaient une proportion plus faible de composants pouvant avoir un impact nocif sur l’environnement lorsque le leurre est perdu, ce qui arrive assez souvent, nous le savons tous. Un leurre n’en est un que tant qu’il est attaché à une ligne, une fois celle-ci rompue et l’hameçon planté dans une racine ou une huitre, le leurre reprend son entité originelle : un bout de plastique agrémenté par des métaux tels que le plomb et/ou le fer.
L’argument écologique était donc très convaincant. Ensuite, la capacité de ce matériau à encaisser aussi bien des élongations excessives que des coups de dents répétés était également très séduisante dans l’optique d’obtenir des leurres durant plus longtemps que la normale, et permettant de multiples prises.
Un dart spin qui a survécu à la puissance des Cuberas.
Outre sa résistance, le fait que cette matière permette des moulages complexes a capté mon attention. Pas simplement pour offrir de belles finitions pour le pêcheur et pour les poissons mais plutôt pour le fait que cela m’offrait des options plus avancées que du plastisol classique lorsqu’il s’agit d’avoir des orifices et des fentes complexes, permettant de prévoir différents positionnements d’armement pour faciliter le montage par le pêcheur, ou encore cacher la pointe de l’hameçon pour une présentation anti-croche optimale.
Les cavités spéciales « hameçons texan » du dart spin.
Une autre particularité concerne sa tonicité ainsi que sa capacité à encaisser des tensions internes. C’est par exemple cette qualité sur laquelle je me suis basé pour pouvoir développer les Dartspin qui requièrent la mise en place d’un insert dans le moule avant injection de la matière. Cela permet non seulement le bon maintien de la palette caudale, mais également la transmission des vibrations issues de sa rotation à tout le corps du leurre, augmentant grandement l’attractivité de celui-ci.
Un brochet des lacs Alpins pris au Dart spin 7″.
Dernier des points importants, le fait que sans rajout de bulles ou micro billes creuses, les leurres injectés en Softough flottent, permettant aussi bien un positionnement « queue en l’air » pour les pêches verticales que d’avoir des leurres pouvant flotter tout en supportant le poids d’un hameçon. »
Vous l’aurez compris, cette matière qui visuellement semble proche de celle des leurres souples classiques en est en vérité très différente.
Un brochet pris au Deadalive.
Comment bien stocker les leurres Hyperlastics ?
« Les pêcheurs utilisent depuis près de 70 ans des leurres faits de polyvinylchlroride. Cela vous parlera peut-être un peu mieux si je note ici « PVC », son abréviation. Celui-ci comporte un mix de composants qui comprennent, entre autres, résine plastisol et phtalates. Ceux-ci possèdent une composition moléculaire radicalement différente du Softough, ayant lui une base de résine d’une toute autre nature, et donc, s’ils viennent à entrer en contact cela entraine une réaction chimique. C’est le Softough qui va en être impacté, créant déformation permanente et effet de fonte sur le corps du leurre. C’est également vrai si un leurre en Softough est mis dans une boite ou compartiment où ont été entreposés des leurres en PVC, et cela même s’ils n y sont plus. Ils peuvent y avoir laissé des traces humides/huileuses. Il est donc fortement recommandé de dédier une boite aux leurres en Softough, et de mettre les leurres en PVC dans une autre. «
« Le Softough est également un peu plus sensible à la chaleur que le PVC, il suffit donc de s’assurer de ne pas laisser les leurres ou les boites de leurres en Softough en plein soleil l’été, ou pire, derrière la lunette arrière de votre voiture. Lorsque une deformation chimique a eu lieu, un leurre en Softough peut ne pas être rattrapable, selon le degrés de dégât généré. Par contre, lorsque un leurre en Softough connait une déformation à cause de la chaleur, ou pour avoir été entassés assez longtemps dans une position déformante, il suffit généralement de mettre le/les leurres impactés dans votre évier, les laissant tremper dans de l’eau très chaude pendant 20mn. Ensuite, il faut les étaler sur une serviette ou les pendre par le nez, en fonction de la forme ou présence d’une queue ou non. Ma recommendation personnelle, que j’applique sur mes propres leurres à caudale (virgule, paddle tail) : les conserver dans la coque plastique de l’emballage après toutefois avoir retiré le carton interne. »
De L’eau chaude mais pas bouillante !
Les leurres Hyperlastics à base de matière Softough
Tous les leurres de la gamme Hyperlastics sont composés de cette matière particulière, voici un rapide tour d’horizon des leurres de la gamme.
Le Dartspin est probablement le plus connu de la série, disponible en 5 tailles (du 2.5 au 7 pouces) et différents armements, il a connu un fort succès en France depuis son arrivée, en particulier auprès des pêcheurs de brochets et de bars. Ses utilisateurs ont particulièrement apprécié son énorme solidité et sa durée de vie incroyable, même face aux dents acérées de nombreux brochets.
Le Dartprop est une version détournée du dartspin où une hélice remplace la palette positionnée en queue. La matière flottante du leurre et sa conception prévue pour un armement sur hameçon texan associées à l’hélice en fait une arme redoutable pour les pêches en buzzing. Ce leurre a été élu meilleur leurre souple de l’année lors du salon de l’ICAST (plus gros salon de pêche au monde) 2019 où il avait été présenté en avant-première.
Le CurlyMinn est un leurre souple de type grub qui se distingue par sa caudale en forme de virgule. On aime beaucoup sa faculté à développer une nage très attractive à faible vitesse. Quand il est associé à une tête plombée, sa matière flottante est un gros atout pour la présentation du leurre lors des récupérations lentes et des prises de contacts sur le fond. On l’adore pour pêcher le brochet, aussi bien sur tête plombée que sur hameçon texan ou en trailer de chatterbait.
Le curlyminn agrémente parfaitement un chatterbait ou un spinnerbait.
Le Deadalive est un leurre souple segmenté en 3 parties, c’est le roi des pêches lentes et précises. Très efficace quand il s’agit de rechercher les brochets sur des postes peu profonds, il est également très bon pour cibler les Black Bass et les grosses perches dans les herbiers ou les zones encombrées. Enfin, monté sur tête plombée ou sur hameçon texan, il nous a également apporté de très bons résultats pour cibler les jolis bars.
Le Minnwaow est un shad qui développe des vibrations puissantes. Très polyvalent dans les espèces qu’il permet de cibler, en mer comme en eau douce, on le conseille particulièrement pour des pêches de prospection rapide à la recherche des poissons actifs.
Le Sandyll est un leurre reprenant la forme d’un lançon et muni d’un paddle caudal qui entraîne une vibration marquée et une oscillation de tout le corps du leurre. Parfaitement adapté à la pêche en mer et particulièrement à la recherche des bars, lieux et maigres, il commence à se faire une réputation chez les pêcheurs sportifs mais c’est surtout auprès des ligneurs professionnels de bars qu’il s’est fait un nom. En effet de plus en plus d’entre eux lui font confiance et mettent en avant ses qualités incroyables en terme de résistance… plusieurs d’entre eux nous ont dit avoir pris plus de 100 poissons avec le même leurre sans qu’il ne s’abîme.
La Nat Shrimp est une imitation de crevette très réaliste qui profite de la flottabilité de la matière pour développer une nage parfaitement équilibrée par la plombée interne d’origine, très bien dosée. Cette famille de leurres est peu utilisée par les pêcheurs français mais au vue des résultats de ce leurre outre atlantique sur les red drums, les striped bass ou sur les snooks, on a fait le choix de le proposer en France. Si vous êtes pêcheur de bar et aimez sortir des sentiers battus, osez la Nat Shrimp.
Vous retrouverez toutes les informations techniques (poids, tailles, armements, coloris…) sur les leurres Hyperlastics en cliquant ici : voir tous les leurres hyperlastics
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