Vous connaissez tous, ou pour la plupart, la pêche au jig, ou la pêche en texas, dans le « cover »… c’est à dire, pour les novices ou pour les gens qui, comme moi, n’ont pas le vocabulaire halieutique anglophone, « la berge et tout ce qu’on peut y trouver comme obstacle ». Mais justement, je vois beaucoup de pêcheurs au jig, pêcher (oui c’est original, je vois des pêcheurs, pêcher…) en bateau ou en embarcation, lancer en direction de la berge. Certainement une sorte d’automatisme, de réflexe qui les obligent, ou nous obligent (j’ai eu moi même ces réactions), à pêcher là où l’on voit le poste, la cachette…
Quoi de plus facile en effet que de lancer son jig près d’un arbre immergé, d’une souche, ou encore mieux, sous un ponton abandonné… Voir son fil se décaler, à la limite d’entendre un sifflement de la tresse tellement l’attaque du bass est brusque ! J’aime également cette pêche, j’en suis fan, cependant nos amis les bass ne sont pas du même avis, et ne posent pas leurs tentes à coté de nos postes favoris (zut alors) !
Alors pensez y, sortez des sentiers battus, changez les normes et décalez vous !
Forcez-vous durant une partie de pêche à imaginer le fond, un échosondeur peut vous y aider c’est vrai, mais votre canne peut également faire le job. Regardez la berge, et imaginez la continuité.
Les bass durant les prochaines semaines se trouveront sur certains lacs dans beaucoup d’eau (je ne généralise pas), là où votre bateau, ou même votre float tube seront placés. Les quelques photos que j’ai posté sur cet article proviennent de lacs espagnols, où j’ai travaillé pendant un an et demi. Durant mes jours de repos, je me suis forcé à pêcher loin, très loin de la berge. Au maximum je suis allé dans 13 ou 14 mètres au jig, avec le survival jig en 21g de chez Megabass, ou encore en texas avec les plombs Decoy DS5.
Les grosses femelles ont pour habitude de descendre plus ou moins rapidement après la fraie dans des profondeurs plus importantes, laissant le mâle s’occuper de leur progéniture. Evidemment au mois de novembre nous sommes loin de cette période là, mais j’ai voulu voir encore plus profond, au delà de la thermocline. En hiver, en eau close, la thermocline subit un inversement des couches pour avoir une eau plus tempérée en profondeur, c’est cette couche que vous devez pêcher. C’est parfois long, mais en insistant, on peut tomber sur de magnifiques surprises !
Des postes que vous connaissez près de la berge, peuvent être des repères de base, les bass y bougent bien sur, ils peuvent venir en début de journée sur des postes moins profonds, et redescendre en fin de journée ou vice versa.
Prenez la canne la plus tactile de votre fagot, rassemblez vos jigs, enfilez vos brassards et écartez-vous de la bordure !
Bien sur, il n’y a pas que les gros au fond, mais il faut savoir prendre du plaisir avec toutes les tailles, ici un petit bass de 30 centimètres et quelques bananes, mais dans 10 mètres, ça laisse le temps d’avoir des sensations !
À bientôt sur l’eau !
François Michon.