Les hameçons texans permettent d’équiper des leurres souples que l’on pourra faire évoluer dans les endroits encombrés avec un risque d’accroc quasi nul. En eau douce comme en mer, le pêcheur aux leurres souples se doit de maîtriser ces montages et techniques pour aller chercher les poissons dans leurs environnements les plus hostiles : les obstacles.
A l’occasion des diférents salons et des animations auxquels je participe depuis des années, je me rends compte que beaucoup de pêcheurs connaissent la technique sans pour autant la pratiquer, tout simplement parce qu’elle est un petit peu plus complexe que les autres et probablement parce que personne ne leur a expliqué comment procéder, comment confectionner ses montages et comment choisir les bons hameçons.
Je me lance donc dans un petit dossier en plusieurs parties pour essayer de vous donner des bases suffisamment claires pour que vous puissiez à l’avenir, essayer cette technique gagnante avec toutes les armes nécessaires.
On commence aujourd’hui par la base : comment monter un leurre souple sur un hameçon texan et comment choisir la forme et la taille de l’hameçon en fonction du leurre que vous souhaitez lui associer.
Dans les parties suivantes on s’intéressera aux principaux montages qu’il est possible d’effectuer avec un hameçon texan. J’en profiterai pour vous faire part de mes meilleures combinaisons leurre souple / hameçon / technique.
Maintenant que vous savez comment positionner votre leurre sur l’hameçon, on va pouvoir s’intéresser au choix des hameçons. C’est assez simple mais il ne faut pas se tromper sous peine de ne pas réussir à faire nager votre leurre ou à ne pas réussir à ferrer les poissons qui vont sauter dessus ; car oui, ils vont sauter dessus.
Ouvrez la porte au ferrage !
L’écart qui sépare le ventre de votre leurre de la hampe de l’hameçon est un critère de premier ordre dans ce qui déterminera l’efficacité de votre montage. Plus l’écart sera grand et mieux le leurre pourra s’écraser au ferrage, la pointe se dégagera alors nettement et vous maximiserez vos chances de piquer correctement votre poisson.
Prenons l’exemple du Hazedong Magnum de Megabass. C’est un leurre très dense, assez raide et relativement ventru. L’exemple même du type de leurre sur lequel on peut avoir des problèmes de dégagement de l’hameçon si celui-ci n’est pas assez ouvert.
Dans l’exemple du haut, notre hazedong est monté sur un Decoy Worm 15 et on se rend compte que si un poisson s’en saisit (ce qui arrive souvent avec ce leurre soit dit en passant), la pointe de l’hameçon ne se dégagera pas car il ne reste plus assez de marge pour que le leurre puisse coulisser sur l’hameçon et ainsi dégager suffisamment la pointe pour offrir de bonnes conditions au ferrage. Je lui donnerait moins de 10 % de chance de concrétiser une touche.
Dans l’exemple du bas, on a pris l’option d’un hameçon a très large ouverture (wide gap), ici un Worm 13 en taille 4/0. L’ouverture sous le ventre du leurre est suffisante. Si un poisson prend le hazedong et appuie sur le dos du leurre, alors celui-ci pourra coulisser sur la hampe de l’hameçon et laisser assez d’ouverture à la pointe pour que le ratio de touches ferrées devienne très intéressant.
Ouvrir la porte ok mais pas trop quand même !
Ceci dit, à l’inverse, un écart trop grand pourra empêcher certains poissons (en particulier les petits) de bien prendre votre leurre en bouche. Une quille trop importante aura aussi parfois pour effet de brider ou de modifier la nage de votre leurre. Une hampe trop écartée du leurre posera aussi parfois des soucis de discrétion et de cohérence visuelle de votre montage. Le choix du modèle d’hameçon qui équipera votre leurre est donc une affaire de compromis et devra s’adapter au type de leurre que vous utilisez.
Prenons cette fois l’exemple du One Up Ring 5’5″ de chez Sawamura (un nouveau worm qui fait des ravages). Ce leurre est très fin, très souple et très mobile, il s’écrase et coulisse sur l’hameçon comme presque aucun autre ne le fait. Pour bien vous faire une idée de l’importance de l’ouverture de l’hameçon, j’ai gardé les 2 mêmes références que celles que j’avais associé au Hazedong à savoir un Decoy Worm 15 et un Decoy Worm 13.
Dans l’exemple du haut on a monté le worm sur le Decoy Worm 15, celui qui manquait d’ouverture pour le hazedong. Ici on voit que ça passe très bien et que le leurre a une bonne possibilité de coulisser sur la hampe et de dégager la pointe en cas de touche. L’association est donc très bonne.
En bas, notre One Up Ring est monté sur un Decoy Worm 13. Le potentiel d’ouverture est encore plus grand mais ne va pas servir à grand chose. Au contraire, le poids plus important de l’hameçon et l’inertie provoquée par la grande surface de « fer » sous le leurre risque de brider la nage du worm. La hauteur totale de l’ensemble va aussi empêcher une prise en gueule optimale. Si un poisson s’en saisit, on devrait arriver à le ferrer mais on obtient un ensemble moins naturel et moins pêchant qu’avec le worm 15.
Le choix de la taille de l’hameçon.
Ce choix dépendra du leurre. En règle générale, plus le leurre est souple et fin et plus on va chercher à sortir l’hameçon en tête. Lorsqu’il se fait gober, ce type de leurre se plie facilement et rentre complètement dans la gueule du carnassier, surtout dans le cas de poissons comme le bar, la perche ou le black bass qui aspirent souvent leurs proies. Il n’est donc pas nécessaire de faire sortir l’hameçon très loin sur le dos. De plus, dans la plupart des cas, plus on sortira court et plus on laissera au leurre sa liberté de mouvement et son pouvoir de séduction.
Le montage du Giant X-Layer que vous avez pu voir dans la vidéo est vraiment classique. On essaye de sortir l’hameçon à environ 40% de la longueur du leurre. Dans le cas du One Up Ring qui est plus fin et plus souple que le X-Layer on peut se permettre de sortir l’hameçon plus court, soit à environ 30 % de la longueur. Pour ce qui est du Hazedong Magnum qui est plus renflé et moins mobile sur sa première partie on peut presque aller chercher la moitié du corps. Dans presque tous les cas, vous allez sortir l’hameçon dans cette fourchette, 30 % à 50 % de la longueur du leurre selon sa forme et sa souplesse.
Quelques leurres très spécifiques demanderont un montage différent mais on rentre dans le domaine des exceptions et on sort donc de celui de cet article qui est de s’attacher à étudier les règles générales de ce type de montage, ça sera donc hors sujet aujourd’hui.
Voila, vous devez désormais être capables de choisir la taille et l’ouverture d’un hameçon en fonction du leurre auquel vous souhaitez l’associer, vous devez aussi être capables de le monter correctement. Maintenant qu’on a bien balayé cette base, je vous propose de retrouver bientôt un article consacré à la technique du « weightless ».
D’ici là entraînez vous, allez pêcher, relâchez-vous, relâchez-les !
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