De retour d’un magnifique séjour en Guyane chez les frères Thor, Dominique et François, nous avons vécu une formidable aventure dans la forêt Amazonienne sur le fleuve Sinnamary où nous avons pu nous confronter à un magnifique poisson, terrible prédateur : l’Aïmara.
Accueillis par François à l’aéroport après avoir récupéré cannes et bagages arrivés à bon port, nous partons en direction du village de Cacao à environ 2 heures de Cayenne où nous passerons notre première nuit dans le carbet aménagé chez Dom.
Ambiance pêche brousse sympa et franchement conviviale pour cette première soirée dans la forêt guyanaise.
Départ le lendemain matin pour le débarcadère du barrage du Sinnamary à 2h30 de route de Cacao avec les pirogues, essence, eau, vivres et tout le chargement nécessaire à cette expédition.
Nous embarquons pour 3 heures de pirogue sur cet immense lac de barrage au décor singulier au cœur de la forêt amazonienne. Des milliers d’arbres morts immergés bordent le lit originel du fleuve. C’est l’occasion d’observer de magnifiques perroquets ou toucans posés sur les arbres.
Au fil de la navigation le lit du fleuve se marque de plus en plus, les berges se rapprochent et nous arrivons finalement à notre luxueux carbet flottant posé dans un petit bras mort à proximité du premier saut constituant la fin du barrage. Ce sera notre résidence pendant trois jours.
A peine arrivés, sur les coups de 13h00 les cannes sont montées Megabass F6 et Tenryu BC 68XH Travel pour Steph et moi qui pêchons en casting. Tenryu SP 73 XH et Diabolito pour Jean-Yves et Valéry qui pêchent en spinning. Tresse de 50 lbs et bas de ligne acier HALCO 40 lbs. Les boites remplies de poppers, stickbaits, spinners et leurres souples sont embarquées et c’est parti pour la pêche.
La pêche se fait majoritairement en dérive sur les bordures où se succèdent souches, arbres morts ou immergés ; autant de postes potentiels pour les Aïmaras. C’est une pêche où la précision des lancers est primordiale, le but est de lancer son leurre au ras de la berge ou au cœur de l’obstacle puis de l’animer lentement sur les premiers mètres et c’est là que survient la majorité des attaques. La pêche de surface reste la plus belle et les attaques sont monstrueuses, les Aïmaras font preuve d’une violence exceptionnelle lors de ces attaques, un spectacle à vous coupez le souffle. Pour ce faire le Roosta Popper 135 de chez Halco est une valeur sûre et surtout l’un des rares leurres résistant aux dents et mâchoires puissantes des poissons. Ce leurre est également parfaitement adapté à la pêche des sauts constituant des chutes d’eau aux pieds desquelles les Aïmaras viennent chasser en se calant dans les contre-courants.
Nous ferons donc nos premiers lancers du bord sur saut tacari tanté mais sans résultat. Les sauts constituent de postes à fort potentiel et peuvent même selon nos guides sauver des séjours mais nous concernant, nous n’aurons pas la chance de pêcher à vue et de toucher de poissons dans ces sauts, peut-être par un manque de débit du fleuve en cette fin de saison sèche.
Nous embarquons et commençons la dérive, chaque pirogue prenant une berge, et pêchons en surface. Les lancers s’enchaînent et les premières attaquent en surface claquent mais les poissons semblent monter sans taper les leurres. L’activité est relativement limitée et nous ne ferons qu’un seul poisson pour cette première prise de contact.
Après une bonne soirée arrosée au rhum local et donc une bonne nuit, nous allons attaquer les choses sérieuses ! Début de journée aux leurres de surface et enfin les premiers poissons pour tout le monde.
La température monte très vite et passés 10 h l’activité des poissons en surface devenait très limitée, c’est en passant sous la surface dans un premier temps avec les spinnerbaits Duo Realis G1 puis en grattant au One Up Shad 7’’ monté sur Texas Power 7/0 en 20 g que nous ferons le plus de poissons pendant ces périodes de la journée.
La pêche devient subtile et délicate en grattant au One Up, les touches hyper violentes en surface deviennent des petits tocs et les combats pour extraire ces poissons de leur repère se transforment en véritables bras de fer qui se terminent en chandelles dès que le poisson arrive prés de la surface au bateau. Les décrochés sont nombreux mais quelle intensité dans ces combats !
En fin de journées ou sur des zones propices, nous repasserons aux leurres de surface avec des attaques mémorables comme sur ce Roosta Pop.
Le lendemain, début de journée dédié à l’acoupa, un poisson magnifique pouvant peser jusque 8 kg ! On le pêche en verticale avec des petits One Up Shad 3’’ ou 4’’ sur des SV 67 Decoy de 7 g. La Tenryu Super Shoot Travel avec une tresse en 14 lb est parfaite pour cela.
Une pêche verticale délicate au milieu du fleuve entre branches et pierres posées sur le fond. On touche également des Aïmaras comme cela mais attention à la casse ! A noter la superbe performance de Steph qui nous fera un magnifique aïmara de 24 lb en 12 lb sur la Megabss Destroyer F3 au One Up Shad 3’’, la classe !
C’est sur ces spots également que nous ferons des gros poissons au lipless en verticale et au One Up Shad 7’’. Des combats plus tranquilles en pleine eaux loin des obstacles !
Ces trois premiers jours sur la partie basse du Sinnamary se sont révélés excellents mais maintenant nous attend une autre aventure, trois jour en bivouac sur le haut du Sinnamary. Nous allons passer saut tacari tanté et saut mouche en passant les pirogues dans la forêt pour rejoindre les parties supérieures du fleuve qui est là dans son état naturel, il est plus étroit et le courant est plus fort. La forêt est magnifique des papillons grands Morpho d’un bleu métallique unique nous accompagnent ainsi que des grands Planeurs aux ailes si particulières. Les singes hurleurs sautent de branche en branche, un spectacle unique dans cette chaleur moite.
Après 5 heures de route et 2 sauts franchis, nous arrivons à notre bivouac où nous déposons quelques affaires que nous retrouverons en fin de journée après avoir dérivé et pêché la partie haute de ce secteur. La pêche y est plus rapide à cause du courant et il faut sortir les poissons avec encore plus d’autorité pour éviter se voir entrainer dans les obstacles. Seule la pêche en surface et le spinner sont possibles mais sur cette partie du fleuve les poissons répondent très bien aux leurres de surface nous gratifiant une nouvelle fois d’attaques de folie ! L’oiseau qui annonce la nuit se fait entendre il est temps de rejoindre notre bivouac au cœur de cette forêt amazonienne avec ces arbres géants et cette végétation luxuriante.
Après une bonne nuit bercés par les bruits de la forêt nous voila repartis pour une journée de dérive et de pêche avec des poissons aux couleurs toujours surprenantes.
Petite pause barbecue du midi sur cette plage, on pêche des petits yayas (sortes de petits gardons mais qui ont des dents) pour mettre sur une ligne afin de tenter de prendre un Coumarou le temps de l’apéro.
Après 3 jours, retour au carbet qui nous semble être le Hilton ! La tête remplie de souvenirs comme ce moment inoubliable sous cette averse tropicale où pendant 1/2 h nous avons connu la folie avec une attaque presque tous les 2 mètres !
Maintenant nous allons finir le séjour avec deux jours sur le barrage ou nous retoucherons de jolis poissons en surface et au fond.
Dernière soirée au carbet dans la bonne ambiance, un grand merci à mes camarades et aux frères Thor pour leur gentillesse et leur professionnalisme. Un séjour inoubliable, un superbe voyage de pêche, une aventure à vivre, une pêche et un poisson de folie !