A la fin du mois dernier se déroulait pour la zone Est et la zone Nord un gros weekend de compétition, sur la Saône, en Côte d’Or. Cette date est réputée lorsqu’elle se déroule en été pour être aussi difficile qu’imprévisible, la pêche étant très influencée par des températures souvent élevées et un débit de la Saône très faible. C’était encore le cas cette année, puisque la veille le thermomètre indiquait 28°C dans l’eau et 34°C dans l’air, que calor ! Par-dessus ça, les deux zones étant regroupées, le nombre d’équipes est plus qu’important pour un tel secteur, presque quarante équipages à chaque manche !
Week-end sous pression pour les poissons!
Coûte que coûte il va falloir trouver des poissons actifs, et c’est bien là le principal jeu de la compétition : trouver et réussir à leurrer des poissons que l’on ne chercherait pas forcément habituellement, ce qui oblige à se creuser les méninges, à chercher encore et encore, jusqu’à trouver une approche et un leurre faisant mouche !
Manche 1 : de la moustache au hazedong !
Partant sur mon retour d’expérience de l’année précédente, on tente les percidés la première heure, quelques sandrillons et perchettes mais rien qui maille, on passe rapidement au plan B : Une pêche rapide de powerfishing en bordure avec des leurres émettant de nombreuses et fortes vibrations, beaucoup de lancés rapides et précis, le but étant de « lever » un carnassiers par pure agressivité ! Ce sont les silures qui répondent à cette approche, j’en loupe un premier que ne se pique pas, puis un second 30 min après qui se décroche… Pas le temps de perdre la motivation, Tom m’encourage de suite en me disant que l’on a trouvé quelque chose, « ça va finir par payer !! ». Après un troisième loupé sur une attaque violente en surface pour Tom, il nous reste deux heures, ça commence à sentir mauvais ! Mais rien ne peux venir à bout de notre détermination, nous sommes trop près du but pour finir capot ! On recommence sur les premiers postes en connaissant cette fois les potentielles « strikes zones », la concentration est extrême, mon chatter et son hazedong en trailler virevolte, et enfin la pré-libération arrive lorsque j’encaisse une violente touche au ras d’un herbier, ferrage appuyé, la queue claque en surface avant de plonger, l’hameçon est ancré ! Il ne reste plus qu’à assurer le combat, l’eau est peu oxygénée il ne sera donc pas long, d’autant plus que je sais qu’avec ma BC 73 XH il ne peut rien m’arriver, elle encaisse à merveille et Tom assure ce poisson à l’épuisette ! Gros soulagement, c’est la première fois que la capture d’un silure nous apporte tant de bonheur, c’est ça que l’on aime dans la compétition !
La BC 73 XH à l’oeuvre pour matter le chat!
Nous n’arriverons pas à réitérer sur le peu de temps qu’il nous reste, il ne s’est pas pris énormément de poissons sur cette première manche, le premier gagne avec deux brochets, nous nous terminons 8ème, on est dans les dix !
Manche 2 : B-switcher is magic !
Le lendemain, stratégie complétement différente concernant les postes, on décide de filer sur un secteur inconnu, mais en appliquant la même approche rapide. Le vent est tombé par rapport à la veille, et après avoir tenté plusieurs leurres on prend enfin une touche mais non-concrétisée, tant pis, c’est un bon indice ! Les bordures sont ici rapidement profondes, le terrain de jeu idéal pour le B-switcher ! Détendu mais concentré, on lance sans relâche, j’ai confiance en notre approche, Tom moins, mais il me suit, et il faut attendre la fin de matinée pour enfin valider notre acharnement ! Il n’en fallait pas beaucoup pour que Tom propose autre chose, je le sentais de plus en plus dubitatif, mais bingo sur un lancer de sous-frondaisons, une magnifique perche vient gober mon B-switcher, le compteur est débloqué !
Visite des commissaires, homologation de ce beau poisson à 44.7, c’est reparti ! 3 lancés plus tard un second poisson craque sur le même leurre, nous rajoutons un brochet juste maillé, il nous reste 3h, si l’on complète avec un autre poisson, on peut faire quelque chose ! Tom s’acharne, son cerveau chauffe, les leurres s’enchaînent et il trouve un bec qu’il fait suivre jusqu’au bateau mais il fait demi-tour…. Rageant ! A deux reprises il m’annonce des poissons, une perchette et un petit sandre, ça ne compte pas, et nous devons arrêter sur ce sentiment amer, en sachant pertinemment qu’un poisson de plus aurait rapporté gros… Le bateau chargé, les résultats tombent, les premiers gagnent avec un quota de perches juste maillées, quant à nous, nous terminons 4ème, c’est une belle place qui nous satisfait amplement, bien qu’elle nous provoque un sentiment un brin revanchard, nous sommes à 2 petits millimètres du podium !!!
Au classement général, belle surprise puisque nous sommes 5èmes après ce weekend, c’est au-delà de nos attentes, et en plus nous avons vraiment pris du plaisir entre frangins et avec les copains, vive la pêche en compétition, et vivement Serre-Ponçon !
Charlie