Vendredi 12 octobre en milieu d’après midi, alors que nous sommes encore sur la route direction Villers le lac, je reçois un coup de téléphone de mon pote Yoyo : « la mise à l’eau c’est bien celle où la ligne téléphonique coupe le Doubs ? !!» Je pense à une mauvaise blague histoire de nous déstabiliser. Partis un peu en retard par rapport à l’heure initiale annoncée, nous arrivons vers les 17h30 et c’est sous la pluie que nous trouvons le Doubs hors de son lit. Toute la plaine est inondée, au lieu d’une vingtaine de mètres de large, il doit en faire près de 250 à certains endroits.
Tant bien que mal nous mettons le Tracker 170 à l’eau et partons faire un rapide tour du lac. Il fait déjà presque nuit et notre principale préoccupation reste de savoir quelle est la couleur de l’eau. Au premier abord la crue n’a pas trop teintée l’eau, les buissons de bordure ont les pieds bien baignant et les bancs de vifs sont à l’abri dans cette mangrove. Une seule chose nous interpelle : la température qui est de 12.9°C. Cette baisse rapide des températures (à notre dernière visite elle avoisinait les 17/18°C !) a pu clouer la gueule aux brochets !
Après une bonne nuit de sommeil c’est confiants que nous nous rendons sur la zone de briefing / départ.
Pendant que Denis monte ses cannes je discute tout en gardant un œil sur le combiné 1198 SI. Près d’une bouée j’aperçois discrètement plusieurs échos près ou sur le fond… un point GPS et le départ est donné. Comme prévu la petite baie où j’avais bien réussi au mois de juillet à l’aval du parcours fût l’objet de désir de nombreux concurrents !!! Comme l’équipe Mornico/Benoit et Marseille/Ricard, nous choisissons de pêcher le brochet à l’intérieur de la grande baie faisant face au port. Après 35 minutes sans la queue d’un broc, Denis aperçoit une boule de fishs au sondeur dans 4.5m. « Des perches » me lance-t-il, dégainant un Hazedong 3 pouces wakasagi sur tête de 3gr !
Puis Fish !! Une belle perche de plus de 30cm vient nous mettre en confiance en rejoignant le vivier. Je passe alors en mode perche avec un One Up Shad 3 pouces coloris 63 sur tête Decoy SV 61 de 5gr. Le résultat ne se fait pas attendre et je rentre direct une autre perche maillée.
Le banc de vifs s’est un peu éparpillé, nous décidons d’exploiter la zone au mieux et insistons. Je finirais par rentrer une troisième perche au drop shot, à nouveau avec un Hazedong 3 pouces wakasagi. Fort de ce début, nous décidons de changer de zone pour l’intérieur d’un petit port suisse où nous avions un mois auparavant repéré des percidés. Aucun bateau sur la zone, un signe ? En effet après avoir insisté, seul un sandre non maillé pris au plomb palette viendra nous rendre visite.
En levant les yeux nous remarquons qu’une dizaine de bateaux se sont regroupés en plein courant sur deux zones distinctes près de la zone de départ. « Quelque chose a dû se passer ici ?!! » Tout le monde à l’air de gratter et un rapide coup de téléphone à Will et Chris pour se rendre compte que l’on vient de rater un pic d’activité de zanders. Merrrde ! Nous aurons beau ratisser, la messe est dite et les premiers terminent avec 5 sandres maillés pris en linéaire light sur 2.8. Nos trois perches nous permettent de pointer à la 7ème place avec 1.30 mètre de poissons de retard. C’est donc en colère contre nous même que nous allons nous coucher après un bon repas.
Le lendemain matin, nous sommes prêts et remontés à bloc : il est pour nous inconcevable de ne pas prendre de sandres dans de telles conditions. Une température d’eau qui vient d’entrée dans l’optimum sandre (11/14°C), un temps gris et humide et surtout du COURANT !!!
Malheureusement en mettant le bateau à l’eau nous remarquons que le niveau à baissé de près de 40cm dans la nuit et donc que le débit a bien baissé. Notre tactique ne change pas et nous misons aujourd’hui tout sur le sandre. Denis en linéaire light (3 à 5gr avec One Up Shad, Bakuree Shad 80 et Hazedong) à l’arrière et moi-même en verticale à l’avant (avec vertilight 14 g One Up Shad et Bakuree Shad Blanc). Alors que beaucoup assiègent les deux spots de la manche du samedi, nous attaquons plein milieu, en plein courant dans 5/6m de profond.
Trois minutes plus tard, mon shad passe au ras d’une boule et c’est la cartouche ! Premier poisson de 46cm, rien de tel pour nous renforcer dans nos convictions. Puis après avoir tourné sur la grande zone centrale je remarque que les veines d’eau de la veille se sont déplacées dû au débit baissant, rendant du même coup les « bons spots » quasi improductifs. Je m’aperçois que la zone de bouées du port français est en plein dans cette veine d’eau…. et du coup mon point GPS mis lors du briefing de la veille va grandement me servir ! Les poissons maillés et non maillés rentrent les uns à la suite des autres. A chaque fois le poisson gobe le shad de 4 pouces gorgé d’attractant.
Nous remontons progressivement notre retard et passons finalement devant les hommes de tête qui pêchent à coté de nous. Après une baisse de l’activité, Denis sort un 5ème poisson dans le « money time » .
Nous avons le sourire jusqu’au moment où l’équipe Racamond/David nous annonce un dernier fish de 50 up.
C’est donc avec 2.40m de poissons que nous gagnons la manche du dimanche et grâce à la contre performance des équipes qui nous devançaient la veille que nous finissons deuxième au général de cette finale.
A noter la super performance de l’équipe « Baresia team » qui prennent 4 sandres le dimanche et montent sur la troisième marche du podium. Félicitations aux premiers « Racamond/David » qui ont su pécher juste et rapidement le samedi.
Un grand merci aux organisateurs/partenaires du Défi Prédator et tout particulièrement à Raph et Claudia. Merci également à Daniel Bully pour ses photos.
Nicolas Guichon
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