Tout a commencé fin juin sur le lac de Grangent, un endroit où nous avions mis beaucoup d’espoir. La réalité nous rattrapa vite et une pêche différente de celle que l’on connaissait eu lieu : une grosse déception sur une date où nous comptions marquer des points. En effet il fallait maintenant enchaîner sur quatre dates typées «brochet». L’open du Bourget aurait pu nous permettre de nous ressaisir mais un manque cruel de réussite nous faisait finir en milieu de tableau, juste avant la déconvenue générale sur le lac d’Aiguebelette. Fin septembre nous décidions quand même de participer aux manches de Serre-Ponçon. Sur un lac qui nous était jusque là inconnu nous allions dans un premier temps reprendre confiance en notre pêche grâce à une victoire sur la première manche et améliorer notre classement général le deuxième jour en faisant bonne figure. A ce moment là, nous n’avions plus le choix, il fallait bien se classer sur la dernière manche de Macon pour rester dans les dix qualifiés pour la finale. Cette 6ème et dernière date, bien préparée, nous permettra ainsi de finir 8ème au classement général de la zone EST.
Une dizaine de jours avant la finale, le lieu est enfin dévoilé : ce sera la Saône à Saint-Jean-de-Losne. Nous connaissions déjà tous les deux un petit peu le secteur : Denis pour avoir fait un podium seul lors d’une manche du défi, mais pas du tout à cette saison ; et ensemble nous avions également participé à la dernière manche de l’ AFCPL deux ans auparavant. Ayant une idée de la difficulté du secteur c’est tout d’abord avec une certaine appréhension que nous engagions les discussions. Les crues ont déjà commencé, la rivière est légèrement trouble, le niveau d’eau et le débit sont élevés. Pour couronner le tout, deux jours avant la compétition la neige fait sont apparition ayant pour effet de faire chuter la température de l’eau à 7°C.
Comme d’habitude nous arrivons le vendredi en milieu d’après midi afin de pouvoir réaliser un petit tour de secteur. Premier constat : il fait froid, dans l’air et dans l’eau ! En revanche le niveau d’eau de la Saône n’est pas si haut que cela et sa couleur est parfaite. La météo annonce que le vent sera également de la partie pendant les deux jours. Sur la route nous avions utilisé notre joker «coup de fil à un ami» en la personne de Vincent. Les quelques tuyaux bien enregistrés, nous partons passer l’écho : peu de poisson visible, quelques silures de-ci de-là, quelques petits poissons aperçus sur la bordure. Au vue de l’état de la rivière nous cherchons principalement des zones de confort pour les poissons : amortis, contre-courant, arrivées d’eau claires… Finalement deux zones retiennent particulièrement notre attention (merci Vincent) : une grande dérive au moment où la rivière s’élargie et une petite meuille.
Samedi 23 novembre, 10h, nous partons logiquement en avant dernière vague au vue de notre 8ème place au classement général. Les bateaux se dispatchent aussi bien sur l’amont du secteur que sur l’aval.
Nous décidons d’aller sur la grande dérive, d’ailleurs cela tombe bien car personne ne l’a choisie. Cela va nous permettre de pêcher proprement et lentement à notre guise et sans stress. Denis commence en linéaire light à l’arrière en pêchant la cassure du plateau d’herbiers dans 2 m jusqu’à 4.5 m de profondeur. Il alterne les vibrations (One up shad, Air Bait grub et One up slug) en pêchant léger. Pour ma part je pêche en verticale au pied de la marche dans 4.5 m à 5.5 m avec un One up Slug blanc sur tête Decoy VJ73 de 10 g. En arrivant en bout de première dérive je prend une boîte type «grosse aspiration». Après quelques gros rushs le poisson est sur le pont. C’est une belle femelle de 89 cm qui a gobé le slug !! Nous sommes aux anges car nous savons que ce poisson compte double aux vu des sandres pris régulièrement sur ce secteur (majoritairement des poissons de 40/45cm). Je me laisse même à penser au «big fish»…. Mais c’est sans compter sur le talent de Sylvain et Gaël qui prennent peu de temps après un poisson de 94 cm ! La Saône est pleine de surprises… Avant d’aller voir les commissaires nous décidons de refaire la dérive.
Denis me rejoint en verticale et à peine plus en amont, j’enregistre une nouvelle touche ! Leurre gobé, ce sandre de 49.2 cm ira rapidement rejoindre le vivier. Nos multiples passages et changements de leurres n’y feront plus rien jusqu’à la fin de manche. Aux premiers échos, la pêche a été dure et peu de poissons seront sortis. Les premiers de la manche ont fait 4 sandres et 1 perche en faisant le siège d’un calme avec une sortie d’eau. Alors que les 2èmes ont pris 3 sandres, nous pointons derrière eux à seulement 2 mm ! A noter que l’équipe Biwaa prend un silure de 1.69m et s’empare du coup du big fish provisoire.
Après un bon repas organisé à la salle des fêtes par la Gaule de Belle Défense nous rejoignons le mobile home et la famille Poulain pour une courte nuit.
Dimanche 24 novembre, 6h du matin le Tracker est à l’eau. Après un rapide briefing, le départ est donné dans le même ordre que la veille. Il n’y a pas de surprise et 99% des concurrents descendent en aval du pont. Nous doutant bien que notre dérive allait être prise, nous nous arrêtons sur le plan B : une petite meuille près des quais. Le 2ème jour de compétition étant toujours plus difficile, nous savons qu’il faut être réactif dès le début. Nous choisissons de positionner le bateau dans le calme du contre-courant de manière à ne pas trop utiliser le moteur électrique. Option discrétion ! Nous attaquons tous les deux en linéaire avec des shads de petite taille montés légers car il n’y a que 2.2 m d’eau et la zone est parsemée d’herbiers. Denis pêche à l’aval et moi à l’amont. Dès notre arrivée sur le poste nous apercevons un regroupement de petits poissons blancs qui frétillent au travers des bois flottants. Au deuxième passage je prends une touche franche ur mon one up shad 3 blanc monté sur tête Decoy SV61 de 5gr. Nous ouvrons le compteur avec un joli 66.9 cm. Quelques minutes plus tard, toujours en pêchant à l’amont je décroche un poisson correct à quelques mètres du bateau. Nous savons qu’il peut coûter cher. Puis c’est le calme plat, moment que choisit Denis pour affiner : il monte un petit mother worm 4’’ blanc sur une tête Megabass okashira de 3.5gr.
Comme il semblerait que les poissons ne prennent les leurres qu’en lançant vers l’amont, il lance sa friandise et la fait glisser sur le fond par de toutes petites tirées. Cela ne tarde pas à payer et nous rajoutons un joli sandre de 57.5 cm. Avec deux poissons bien maillés au vivier, la possibilité d’un podium nous trotte de plus en plus dans la tête… Nous ne lâchons rien et maintenons le siège du poste. En changeant régulièrement de leurres, de couleurs et de vibrations je finis par déjouer la méfiance d’un poisson posté sous la boule de blancs. 475 points viennent se rajouter à notre compteur. C’est à cet instant précis que nous croisons une autre équipe qui nous annonce que Sylvain et Gaël ont repris 3 poissons dont un 84 cm et un 78 cm. Les calculs se font et nous devons encore améliorer car nous ne savons pas ce que les 1er et 2ème de la première manche ont fait. Nous passons en verticale les yeux rivés sur le sondeur avec les mêmes leurres que la veille. A la première dérive un sandrillon posté au pied de la cassure nous rendra visite. Dommage. Nos derniers efforts seront vains même en finissant la manche sur la grande dérive du samedi.
A l’arrivée des bateaux nous apprenons que Legendre/Even ont rajouté un 4ème poisson, Meslaud/Giraud 1er hier sont capots et les seconds ont repris deux sandres. La proclamation des résultats ne se fait pas attendre dans ce froid glacial : nous sommes finalement seconds à 400 points des premiers !!! C’est en toute logique l’équipe Legendre/Even qui devient championne de France 2013. La troisième place revient à la sympathique équipe père et fils Chevalier/Chevalier. Le big fish sera conservé par l’équipe Biwaa avec le silure de 1.69 m.
Un grand «big up» aux bénévoles de la société de pêche GBD de Saint-Jean-de-Losne, ainsi qu’aux organisateurs du GN CARLA pour cette saison 2013.
Un énorme remerciement à Yannick CORDIER, boss d’ULTIMATE FISHING pour le soutient et la confiance qu’il nous accorde depuis plusieurs années et également à Christophe SOARES de NAVICOM qui nous permet de pêcher avec des équipents sondeurs et moteur électrique fantastiques.
A Bientôt au bord de l’eau
Nicolas Guichon