Article de Benoit Ducroux
Depuis bientôt un an que je suis insulaire, mes sorties en eau douce sont programmées au rythme de mes congés. J’attendais cette semaine avec impatience car elle se termine par la première manche du défi Predator Est 2011-2012 sur le lac de Vouglans, le dimanche 19 juin. On a une revanche à prendre sur ce lac avec Brice, vu le capot qu’on a prit deux ans plus tôt !
Les quelques jours qui précèdent ce week end sont consacrés exclusivement à la Saône sur Chalon, afin de reprendre contact avec le bateau et les cannes qui commençaient à oublier le goût de la fresh !
Avec le printemps estival qui vient de passer, la rivière est presque à son niveau d’étiage et le courant déjà très lent, ça s’annonce difficile …
Malgré tout, on a réussi à faire des poissons à chaque sortie, certes pas beaucoup mais jamais capot ! La pêche est comme prévu très difficile et c’est en linéaire light avec des petits leurres (hazedong et bakuree shad sur têtes de 3 à 7g) que l’on s’en sort le mieux sur les sandres et les perches. On touchera seulement deux petits silures (1m20 environ) à la verticale au cours des trois journées. Le plus gros qu’on a tenu est resté au fond avec un joli petit hazedong dans la gueule, ma canne était trop légère !! Les petits leurres durs nous permettrons d’ajouter quelques chevesnes qui traînaient sur les bordures.
Je me suis également réservé un après midi pour aller pêcher le black bass, les potes ont apparemment dénichés quelques spots prometteurs … J’ai ramené dans mes affaires quelques inch zic (Megabass) ainsi que les nouveaux air bait slim (vagabond) qui je pense vont cartonner ! Ces deux leurres nous permettrons de prendre des poissons, mention spéciale pour le inch zic qui n’aura fait que quelques mètres dans l’eau sur son premier passage avant de se faire aspirer par un bass d’une bonne trentaine de cm ! On fini l’après-midi avec 7 poissons seulement, plein de touches loupées mais une bonne rigolade avec ces petits poissons en weightless à vue, c’est toujours sympa !
Le samedi, veille du concours, on se rend sur place. Bien sûr pas précisément sur le secteur de la compèt puisque la pêche nous y est interdite durant les 8 jours qui la précède. C’est donc sur la zone du pont de la Pyle que l’on va prendre la température. D’après nos infos, les poissons se trouveraient dans 10 à 15 m d’eau, il ne faudrait pas qu’ils soient descendus plus profond, cela en deviendrait dangereux pour leur survie après une telle remontée. Pour les leurres, ce serait le blanc en petite taille (max 4’’) qui marche le mieux. Le lac est remonté d’environ 1m50 durant la quinzaine qui vient de passer, on peut donc espérer prendre quelques poissons sur les bordures.
A notre arrivée il est déjà presque 11h. Alors qu’on observe un petit chamois et sa maman le long d’une micro-crique pendant que le moteur chauffe, jolis échos à la télé dans 8-9m le long d’un tombant assez raide qui plonge jusqu’à plus de 20m. Demi-tour, je place le bateau dans 15 m afin de bien pêcher la zone où j’ai vu des poissons. Premier lancer au drop-shot et première touche, coupé net au ferrage, je suis vexé !! On se dirige donc dans la Cimante, j’adore cette grande crique où j’ai trouvé des poissons quasiment à chaque fois que je suis venu. On remonte progressivement les couches d’eau et c’est seulement dans 7 m que l’on trouve le plus de fishs. On comptabilisera 5-6 touches au drop et avec des petits leurres souples sur tête plombée … mais seulement un sandre de 54 cm.
Le reste de l’après-midi sera consacré exclusivement à la pêche des bordures. On s’en sort avec 3 becs, un seul juste maillé qui se décroche au bateau, et un petit silure. Tout ceci avec des petits leurres souples, des crancks et une cuillère, mais pas n’importe laquelle !
On fini la journée avec 5 poissons, seulement 2 maillés pour une douzaine de touches. A quatre sur le bateau, et surtout si on considère le fait que Guillaume a fait le sandre avec un petit gardon qui trainait pas hasard au fond de son sac… on peut dire que ça va être dur ! Mais bon cette journée nous met quand même en confiance, il y a quelques poissons à faire et nous n’avons pas pêché le coup du matin qui est souvent plus productif que le reste de la journée.
Le dimanche, la zone que l’on va pêcher correspond à l’amont de la zone C jusque environ 1,5km en aval de la Mercantine. C’est une zone qu’on ne connaît pas très bien pour ne l’avoir pêché qu’une seule fois lors d’une manche du défi deux ans auparavant. Le lac était alors beaucoup plus bas et venait de subir un énorme marnage (le lac baissait de plus d’un mètre par jour), donc complètement différent.
Rendez vous à 7h pour le briefing et départ programmé à 7h30. Les 44 équipes ont répondu présentes, les viviers sont contrôlés, les moteurs sont chauds, on va pouvoir y aller !
Comme souvent sur une zone qu’on ne connaît pas trop et où les postes sont multiples, on laisse partir le gros de la troupe et on va où il y a le moins de monde. On commence donc sur la plage de la Mercantine, à 200 m du départ. Seules deux autres équipes ont choisi cette option et pêchent la bordure.
Le fond descend en pente douce jusqu’à une quinzaine de mètres. On remonte doucement et en arrivant dans 8-9 mètres, on tombe sur des jolis échos, des belles boules entre deux eaux et des bananes sur le fond, juste décollées comme il faut ! J’attaque en verticale et Brice peigne avec un bakuree shad blanc sur bachihead 7 g (SV-67 DECOY), bonne pioche !
Après 5 ou 6 passages, Brice ferre un poisson, c’est un joli sandre qui se décroche… à peine arrivé dans l’épuisette, ouf ! On est à coté des commissaires, on ne prend pas de risque, on file le valider. Pourtant en arrivant, le poisson est sur le dos dans le vivier, on le mesure : 65 cm, mais il a du mal à repartir. Après 10 bonnes minutes de ré oxygénation et quelques tentatives, le sandre n’arrive pas à descendre à plus de deux mètres, il à pourtant repris des couleurs mais il ne veut pas repartir.
Les organisateurs arrivent et prennent en charge notre poisson, ils ont un vivier bien mieux équipé que le nôtre et vont essayer de le remettre en forme. Cela nous permet de repartir pêcher mais on est dans le doute, soit on a un joli poisson soit une belle pénalité qui risque d’être dure à remonter. Il faut faire fi et se reconcentrer ! On retourne au même endroit, il y a toujours des poissons mais après plus d’une heure à gratter et à essayer toute une panoplie de leurres (plus petit, plus gros, en drop, sur un jig,…) on ne retouche pas un seul poisson.
On décide d’aller faire un tour dans une petite crique sur la berge d’en face mais à notre arrivée, elle est déjà occupée. Pour patienter, on peigne les bordures aux alentours en espérant trouver un brochet actif mais rien à faire. Lorsque la place se libère, on file dans la crique. Le fond de celle-ci est tapissé d’herbier dans un peu moins de 2 mètres d’eau. A la faveur d’un rayon de soleil, je fais un petit brochet non maillé au one up shad 3’’ blanc sur VJ-36 5g. Ce sera le dernier poisson de la journée. Entre temps, on croise le bateau des organisateurs qui nous rassurent, le sandre est reparti en pleine forme.
Pour la dernière heure de la manche, on retourne sur la plage du matin, on retrouve des poissons un petit peu plus creux, dans 11-12 mètres. Il y a beaucoup de monde à cet endroit pour ne pas être en retard au pointage final et on verra prendre seulement un poisson non maillé, c’est d’ailleurs le seul poisson que l’on verra prendre de toute la manche.
Le temps de remettre le bateau sur la remorque et de discuter avec quelques équipes, on peut dire qu’il ne s’est pas fait beaucoup de fishs. On attend maintenant la remise des prix pour connaître notre place.
Au final, il s’est pris seulement 16 poissons maillés, 10 sandres, 4 brochets et 2 perches par 14 équipages. Notre sandre nous permet de monter sur la 3ème marche du podium, on est super content ! Pour la première date, ça démarre bien. On ne pourra pas être à Thoirette le 3 juillet, donc rendez vous le 28 août à Saint-Jean de Losne.
On tient à remercier les organisateurs de cet évènement pour leur sympathie et pour le boulot qu’il y a derrière. Ainsi que pour la réanimation de notre poisson !
Compte rendu complet sur leur site www.driftkingfishing.com
A très bientôt !