Pendant que certains préparent religieusement le matériel pour la truite, la vie dans les étangs reprend peu à peu. Cette année, l hiver aura été rude avec une longue période de gel, jusqu’à 15cm de glace sur la surface de nos étangs régionaux ! Nous sommes à la mi-février, les brochets vont se regrouper sur les zones peu profondes et la plupart des secteurs à sandres sont fermés : il est temps d’aller arpenter les berges des étangs… (ndlr : on parle ici de secteurs privés et encore ouverts à la pêche).
En fonction de leur exposition au soleil et au vent, certains plan d’eau vont se réchauffer un petit peu plus vite que d’autres. Depuis plusieurs années, j’ai remarqué qu’il y avait deux facteurs déterminants pour réussir à déjouer la méfiance de quelques black bass à cette saison : le fourrage et la végétation.
En sortie d’hiver n’oublions pas que l’eau est souvent très très claire, sa température n’ excède pas à ce moment précis les 6°C et même si les journées sont ensoleillées, ces quelques degrés gagnés peuvent vite être balayés par un gros vent du nord bien froid !!! Une fois les étangs « témoins » ciblés (ceux qui seront les mieux exposés, qui se réchaufferont les plus vite), il faudra avoir un œil constant sur « la chaine météo » afin d’anticiper vos sorties. J’ai remarqué qu’à cette époque de l’année et sous nos latitude, il faut en moyenne 3 à 4 jours de plein soleil sans gelée nocturne pour voir apparaître quelques poissons.
Ce sont souvent des poissons de belle taille (régulièrement les plus gros du plan d’eau) qui prennent les premiers rayon du soleil. Leur peau est marquée par le froid, amaigris, ils se postent souvent dans très peu d’eau, ras la bordure ou nagent très lentement sans avoir une réelle curiosité pour quoique ce soit !
Une faible hauteur d’eau et un couvert végétal quel qu’il soit devra attirer votre attention. Un MUST pour moi : les herbiers résiduels situés à quelques mètres de la berge, au départ d’une petite cassure partageant l’eau claire de bordure et l’eau teinté du large. Un poisson aguerrit saura mettre à profit un tel profil pour prendre des degrés/jours et s’alimenter en mode opportuniste !
Quelques jours de chaleur de plus et la végétation pousse à grande vitesse : le « jaune sale » laisse place au vert luisant. Les poissons sont de plus en plus nombreux à se découvrir. Il n’y a parfois pas assez de place sur la bordure pour tout le monde. Les bonnes plages bien exposées sont déjà occupées obligeant les autres poissons à se montrer !
Les poissons ne se déplaceront guère pour aller cueillir votre leurre, ils sont encore trop faibles et ne veulent pas dépenser trop d’énergie. Pour bien faire je commence par réaliser un premier tour de plan d’eau afin de repérer les éventuelles micro-zones où se trouve chaque poisson. Doucement et surement je mémorise chaque zone, chaque structure où j’aperçois un poisson prenant le chaud. Puis j’attaque mon deuxième tour avec minutie afin d’avoir une présentation optimale de mon leurre. Pour ces poissons ci, il faut impérativement arriver à poser le leurre (ici un leurre souple de petite taille ou micro-jig) à une cinquantaine de centimètres du Bass et si possible dans son champ de vision. Animation de faible amplitude ou simplement « do nothing » seront vos meilleures armes pour décider ce poisson qui viendra se saisir de votre leurre au ralentit !
Ces blacks seront donc à l’affût de la nourriture la plus facile à capturer et leur rapportant un maximum de calories. Vous aurez peut être la chance en ce début de saison de tomber sur de la progéniture de petites grenouilles…
Sur certains étangs les rayons du soleil auront également fait sortir les gardons et ablettes des profondeurs. Regroupés et frétillant dans tous les sens près de la surface, ils seront un menu de premier choix pour les poissons les plus déterminés. Il ne sera alors pas rare de voir quelques petites chasses aux heures les plus chaudes de la journée entre 12 h et 15 h. Sur les poissons plus agressifs il existe au moins deux patterns que vous devrez essayer : le jerkbait (ma préférence au Vision 95 ou Flap Slap de Megabass) permettant de faire miroiter les flancs entre-couper de pauses, et le lipless (non bruiteur, type Vibration X de Megabass) plus agressif venant « trancher » le banc de fourrage en deux !! Ce dernier a également ma préférence lorsqu’il faut ratisser les herbiers résiduels de bord de cassure (Cf quelques lignes plus haut).
Il faut également être opportuniste et si un petit vent chaud vient rider la surface de l’eau ruinant votre pêche à vue, profitez de ce moment pour aller découper la boule de fourrage avec un petit spinnerbait compact ! Lentement ramené sous la blanchaille un petit one up spin de Sawamura saura provoquer quelques poissons bonus !
Maintenant vous savez qu’il faut :
- choisir les bons plan d’eau de début de saison, les mieux exposés.
- scruter les moindres variations climatiques – une période d’ ensoleillement de 3 ou 4 jours minimum est nécessaire.
- repérer méticuleusement chaque micro spot où les poissons viendront chercher les premiers degrés/jours.
- pêcher lentement sur les poissons visibles.
- être opportuniste si une manne de nourriture naturelle se présente (banc de vifs, éclosion de têtards etc…).
- ne pas négliger un petit vent surtout s’il est du sud !
La pêche de début de saison n’est pas forcément la plus facile ni la plus intéressante (les bass n’ont quasiment pas de défense à cette période de l’année) mais elle vous permet de vous remettre en selle et parfois de prendre un gros poisson que vous ne reverrez plus du tout en pleine saison…….