Historique du camp Mitsio par Thierry (gérant du Lodge)
Une plage déserte, un mouillage sécurisé, de l’eau douce nous ont permis la première année en 2009 d’assurer des bivouacs pour nos clients pêcheurs. Nous avons vite compris qu’il fallait améliorer le confort pour élargir notre clientèle. En 2010 avec l’accord des autorités locales, suivi du traditionnel… rituel avec la mise à mort d’un zébu comme offrande pour les ancêtres nous commençons les constructions du projet « Mitsio Tropical Lodge ». C’est au rythme du vent que les poutres sont acheminées et après quelques années de travail, notre écolodge avec ses bungalows spacieux, son salon confortable et sa cuisine équipée est enfin terminé. Implanté sur un terrain arboré aux allées dessinées et avec une vue panoramique, nous pouvons accueillir nos pêcheurs et leurs épouses dans de bonnes conditions sur un site éloigné.
Enfin les vacances… Départ le jeudi pour Roissy, décollage à 19h30 pour une arrivée à 9h20 le lendemain à la Réunion, suivi d’une longue attente de 3h30 pour un vol sur Nosy Bé avec la compagnie Air Austral et son service exemplaire. Une arrivée frein à bloc, un peu courte la piste d’atterrissage et toujours la même angoisse dans ce genre de voyage : les cannes sont elles bien en soute ?
Un peu de palabre (en euros !!) à la douane sans la moindre gêne mais avec le sourire puis transfert à l’hôtel Sarimanok où nous avons séjourné une nuit pour un départ le lendemain et près de 2 heures de navigation pour arriver enfin à Mitsio. Soit près de 2 jours de voyage ça se mérite une expédition de pêche exotique. Le couple d’amis Véronique et Thierry qui nous a proposé de se joindre à eux était déjà venu sur Mitsio un an auparavant et leur témoignage était bien conforme à la réalité. Mon épouse ne pêchait pas mais pouvait nous accompagner en mer, elle a quand même essayé, incitée par Zizou persuadé qu’une épouse de guide de pêche sait forcément pêcher. Son séjour lui a beaucoup plu par le côté authentique du camp et du village et la gentillesse du personnel, idéal pour le repos, la lecture et la baignade.
Après le copieux petit-déjeuner pris en compagnie d’un autre groupe de sympathiques pêcheurs du Sud de la France (des habitués), vers 8 heures direction les bateaux pour une sortie attendue. Nous étions 3 pêcheurs sur le bateau dont Véronique qui nous a montré avec brio que les femmes à la pêche sont redoutables. En compagnie de nos deux guides Cham le pilote et Zizou (et son éternel bonne humeur), la première mission de la matinée était de chercher les chasses de bonites où pouvaient se mêler les voiliers, thons jaunes et à dents de chien et bien sûr les redoutables carangues ignobilis et un petit bagarreur terrible le Speed Jack. On pêchait avec les cannes à bars El Diablo et la Furrary Racing et nous nous sommes bien amusés tous les matins pendant environ 2 heures, juste le temps d’avoir quelques bonites pour les mettre en traîne.
Cham, le guide, connaît la zone comme sa poche et après cette mise en route, direction les postes pour jigger. Nous pêchions dans des profondeurs allant de 25 à 60 mètres avec un leurre qui a fait vraiment la différence (Megabass Cut Upper en 150 gr) jusqu’à ce que notre stock fut épuisé. Et je ne dis pas ça parce que c’est mon sponsor, mon collègue et ami Thierry et Véronique son épouse peuvent le confirmer. Il faut jigger très très vite sur 10 mètres et laisser redescendre, c’est carrément épuisant la première journée. Les touches s’enchaînent très vite si les carangues sont mordeuses et parfois rien malgré des détections de fou sur des dizaines de mètres (les bateaux sont équipés de sondeurs Humminbird 1198 et 998).
Nous avons fait des journées avec une moyenne de 40 poissons, toutes les carangues sont bien entendu remises à l’eau. Nous gardions pour le camp de pêche et le village les barracudas, les vivanos bourgeois et quelques bonites. Quelques carpes rouges et thon à dents de chien furent ramenés au camp pour les repas du soir, en carpaccio ou grillé un vrai régal.
Vers 16h30 /17h, retour au Lodge pour une bonne douche et vers les 18 h direction l’apéro, l’occasion d’un « débriefing » de la journée avec les autres pêcheurs (ça chambre pas mal…) et dîner top chef tous les soirs (langouste, carpaccio, zébu, crevettes sauvages, crabe de mangrove …)
Nous vous conseillons vraiment cette destination où la pêche peut s’allier avec des excursions sur l’archipel en particulier sur une île toute proche à Ankaréa (l’ascension jusqu’au sommet est sportive mais la vue est magnifique). Dans une eau turquoise limpide, vous aurez la possibilité de voir des poissons de toutes sortes et de toutes les couleurs avec masque et tuba.
C’est une destination un peu sportive, il faut avoir une certaine condition physique, la pêche toute une journée sous 45 degrés on y déguste pas du ty punch !
On ne peut que vous conseiller de terminer votre séjour en passant de nouveau par l’hôtel Sarimanok à Nosy bé .Cette escale très confortable et sa cuisine plus que sympathique vous permettra de faire de belles visites dans les villages alentour, et de reprendre des forces pour votre retour à la maison. Dur dur le retour dans le froid !
Merci à tous le staff de Tropical Lodge Fishing et à Philippe Soulet pour de nouvelles aventures.
Daniel Nicolet guide de pêche en mer Morbihan