Il y a quelques mois, je vous annonçais à travers un précédent article (ici), l’arrivée sur le marché du nouvel Asturie Silent. Un leurre qui me tenait personnellement à cœur et qui confirme les premières observations et attentes que nous avions.
Je ne vais pas refaire le détail technique de ce leurre, mais si on veut faire simple et court, c’est un Asturie 110 que vous connaissez tous, dont les billes sont fixées dans leurs logements afin de ne plus claquer. Comme son nom l’indique, cette version n’a aucune sonorité, une caractéristique qui peut parfois faire toute la différence, voir totalement pour ce qui me concerne.
Le retour terrain valant mieux qu’un long discours, et comme nous sommes dans la meilleure période pour utiliser les leurres de surface aussi bien en mer qu’en eau douce, autant vous donner quelques infos sur cet Asturie Silent.
L’Asturie Silent en mer :
La mer n’étant pas vraiment mon terrain de jeu, autant laisser la parole à un spécialiste, membre de l’équipe et ami Ludovic Bigot.
L’Asturie Silent est un leurre que j’ai commencé à utiliser en toute fin de saison dernière. J’ai eu les premières attaques dès les premières sorties, même si le leurre n’était pas le plus adéquat pour l’eau souvent chargée de fin de saison. C’est un leurre que je réserve pour les pêches aux conditions « difficiles ».
Ma première utilisation : dans une eau très calme et claire. Avec un coloris adapté comme le cabot ou le white coton (des coloris plutôt translucides), il est suffisamment discret pour ces conditions ou bien souvent il faut juste déplacer un peu d’eau et ne pas faire trop de bruit pour attirer les prédateurs.
Deuxième utilisation: sur des poissons éduqués. Si je pêche une zone avec une forte pression de pêche, il peut être la solution. Soit je démarre avec un leurre « classique » et je change si je n’ai pas d’attaques (ou si les poissons montent mais ne prennent pas), soit je démarre directement avec lui pour ne pas effaroucher les poissons qui connaissent la musique.
C’est un leurre qui peut également être utilisé dans très peu d’eau. Le fait qu’il soit dépourvu de sonorité sera beaucoup plus « naturel » qu’un leurre bruyant, et seule la silhouette du leurre suffira à faire monter les poissons.
Par contre, si l’eau est chargée, je préférerais opter pour son cousin à bille. Ce sera le cas également si je pêche dans une zone de fort courant et que le leurre utilisé doit faire beaucoup de bruit pour être repéré.
Si vous souhaitez le monter en hameçons simple, je vous recommande les Decoy single 33 Castin pike en taille 1/0.
L’Asturie Silent en eau douce :
Cela faisait plusieurs saisons que j’utilisais ma version de l’Asturie 110 modifiée par mes soins pour être silencieuse, avec clairement des résultats incontestables sur les aspes. Cette version définitive porte les mêmes gênes et c’est tant mieux.
Que ce leurre soit efficace sur les aspes n’est pas anodin. Cette espèce s’éduque très vite et les sollicitations récurrentes, en particulier avec des leurres à billes, peuvent être rédhibitoires.
C’est donc un leurre très intéressant pour prospecter les zones très régulièrement pêchées, mais pas uniquement ! L’absence de billes éveille moins la méfiance des poissons et c’est pourquoi je commence systématiquement mes approches avec un leurre silencieux, avant d’éventuellement finir par des leurres plus agressifs. Un leurre silencieux va par nature moins saturer en bruit une zone et risque donc de moins « caler » les poissons. Cet Asturie permet à la fois de peigner rapidement des zones, mais aussi de rentrer quelques poissons supplémentaires en particulier après quelques prises au même endroit.
En eau douce, et particulièrement en rivière ou fleuve, les profondeurs sont souvent plus faibles et les poissons n’ont aucun mal à percevoir la présence de votre leurre pour venir s’en saisir, même juste par déplacement d’eau et les vibrations produites à la surface de l’eau. Il a conservé cette capacité à être animé énergiquement ce qui malgré l’absence de billes le rend facilement détectable dans ces types de milieux.
Évidemment les eaux claires lui sont favorables mais c’est globalement le cas pour l’ensemble des leurres de surface. Ceci étant, c’est souvent dans des eaux légèrement piquées sans être turbides non plus, que j’ai eu d’excellents résultats. De loin mon coloris préféré est le « White Coton », c’est le plus régulier en particulier quand il y a du soleil. J’aime bien aussi utiliser le dos jaune « Yellow » et le classique « Blanc » sur les extrémités de la journée ainsi que les jours de plafond bas.
Côté résultats, cet Asturie Silent est exceptionnel en début de saison de Mai à Juin sur les Aspes. Au cœur de l’été je l’utilise plus pour dénicher les brocs en bordure d’herbiers dans peu d’eau. En fin d’été et début d’automne, les aspes commencent à re-croquer plus gros et il redevient à nouveau un super atout pour les faire craquer.
Pour conclure, ce qui fait la force de cet Asturie Silent, c’est sa faculté à déclencher les poissons difficiles en particulier quand les conditions ne nous sont pas favorables. C’est un leurre devenu indispensable pour moi mais qui peut aussi s’avérer être un véritable joker pour vos pêches en mer ou en eau douce.
Pour ne rien gâcher, il a toutes les qualités de performance d’un Asturie classique sur les distances de lancers, la capacité à nager vite et de manière erratique, et supporte les courants, clapots. Ces 2 leurres sont très similaires et en même temps tellement différent qu’ils sont à mon sens très complémentaires.
Petite précision: les conditions en ce début de saison n’ont pas forcément été favorables aux pêches de surface avec des niveaux élevés, beaucoup de turbidité avec des crues successives, mais malgré la difficulté pour faire monter les poissons en surface, l’Asturie Silent a su tirer son épingle de jeu. En espérant que les conditions s’améliorent pour les pêches aux leurres de surface, mais nous sommes sur la bonne voie et il me tarde de me faire intercepter en plein jus à longue distance !
Tony Doury