Quelques jours de liberté s’offrent à moi pour pouvoir traquer mes aspes de Loire. L’automne c’est LA saison pour espérer faire de belles pêches, et surtout croiser le fer avec de très gros poissons.
Mon premier choix de spot est une belle accélération de courant qui laisse place sur la bordure à une zone de calme un peu profonde. Côté leurres, je ne réfléchis pas trop ! Eau claire et froide égal métal jig aussi appelé casting jig, par expérience en cette saison et dans ces conditions, c’est un leurre qui fonctionne particulièrement bien.
On est en pleine après-midi, grand soleil et c’est pétole ! Après une petite 1 heure à crapahuter, en revenant sur ma zone de départ, j’aperçois une chasse d’aspe monumentale comme on en voit rarement. On aurait dit une véritable chasse de thon avec les blancs qui sont collés à la surface et un groupe d’aspes qui vient foncer dans le tas. Une Orgie !
Je cours comme un dératé pour rejoindre la zone mais les 5 minutes auront suffit à ce que la fête soit finie. Les premiers lancers se soldent par un 0 pointé mais je sais que les poissons sont là ! Je ralenti mon animation en faisant tressauter juste au-dessus du fond mon Dragmetal Cast Slim 20gr coloris Real PMA0487. Premier passage et Bim ! Ils sont bien encore là les cocos.
Le changement d’animation a été sanctionné immédiatement par ce très joli aspe bien ventru. Cette attaque a activé les poissons car pendant la photo j’entends et aperçois un aspe qui chasse un peu plus haut. On se dépêche et on lance direct, contact sur une animation linéaire moyennement rapide, mais pas piqué. Je change de coloris pour mettre PHA011 (sardine). Je ferais 3 poissons de plus sur la zone avec cette simplement récupération au moulinet. Après ces 4 aspes, 1 casse et 5 décroches quasi instantanées les poissons sont éteints, normal me direz-vous.
Le début de soirée approche, sur le chemin du retour je décide de faire un dernière petite halte. Le spot étant très courant je monte un Metal X Waving Rider en 30gr coloris Aji. Le dernier lancer n’est pas forcément le meilleur mais là il valait le coût. Une arrêt brutal qui met fin à une belle après-midi et qui se solde par un joli poisson. De quoi rentrer heureux à la maison !
C’est quelques jours plus tard qu’on se retrouve avec mon pote Tic (moi c’est Tac…lol). Les conditions climatiques ne sont plus aussi idylliques car on a le droit à des trombes d’eau (à se demander ce que vous faites là), en prime un vent de 50km/h avec des rafales à 70km/h et de plein travers. Les eaux encore claires et froides, les jig métal sont vraiment intéressants car malgré le vent, on peut les lancers très loin. Leur conduite est certes handicapée dans ces conditions mais en adaptant le rythme de récupération au moulinet et le grammage du casting jig, on arrive à pêcher à peu près correctement les différentes couches d’eau.
Première zone, et premier poisson assez rapidement au MétalX Waving Rider 30gr coloris Seguro Iwashi. On se dit que la journée va être terrible, mais il va en être tout autre.
Après avoir multiplié les lancers, fait tourner les leurres, et parcouru plusieurs spots, on décide en milieu d’après midi de changer de nouveau. Arrivé sur place c’est après 15 minutes sans touche que le Tic déclenche un premier poisson sur le bas d’une coulée et toujours au métal jig. Il m’en fera 2 de plus dans la foulée, c’est le feu pour lui et moi nada. Lol !
Je décide d’insister sur le haut du radié en essayant de trouver la bonne vitesse de récupération pour que mon casting jig passe à la bonne profondeur mais toujours sur une animation très linéaire. D’un seul coup gros tamponnage, bloqué net ! le fond ? Non ça bouge ! Mais c’est lourd très lourd et ça tient le jus ! Petit silure ?
C’est un aspe massif aux dimensions et à la morphologie superbes qui se présente à moi. Un poisson d’une largeur et d’une épaisseur folle. On voit qu’ils sont vraiment en train de se gaver pour passer l’hiver et les réserves sont déjà bien faites pour certains.
Après quelques clichés pour immortaliser ce beau poisson, je reprends un second plus modeste et malgré nos efforts sur le reste de la soirée, aucun autre poisson ne sera mis au sec.
Bilan : après un premier poisson le matin, nous en ferons 5 de plus en l’espace de 30 minutes en fin d’après-midi. Il ne faut pas rater la fenêtre où ils s’alimentent. D’ailleurs nous sommes persuadés avec le copain que dans ces eaux fraîches, les aspes sont plus regroupés et la prise d’un premier poisson peut (parfois) déclencher l’activité et l’euphorie de ses congénères !
On remet le couvert le lendemain avec Tic et logiquement nous décidons de commencer sur le spot de la veille où l’on avait localisé des poissons. Nous avons le bonheur de voir un bateau sur la zone. Un peu dégoûté, on change le plan et nous voilà parti dans un vrai trek. Après plusieurs heures sans touche, le doute s’installe gentiment face à l’inactivité complète. Par rapport à la veille on a perdu pas loin de 10°C et le vent toujours aussi soutenu est vraiment glaciale. Est-ce-que cela aurait complètement calé les poissons ?
De retour au point de départ, le bateau parti on décide quand même de tenter notre chance mais sans trop y croire et on avait raison. Qu’à cela ne tiennent, il nous reste l’après midi devant nous, on prend la voiture et nous voilà reparti dans un nouveau trek sur une zone difficile d’accès mais qui va nous permettre de pêcher sur un spot au profil bien différent. La présence d’herbiers et jussie pourrait tenir du blanc et les prédateurs peut-être pas loin.
Une bonne marche dans l’eau, à travers les bois et branches, nous voilà arrivé. La détermination est toujours là mais pas les touches, persuadé qu’en plus il suffirait d’une étincelle pour allumer le feu. Après avoir fait tourner les leurres pendant plus d’1h00, on dévie légèrement notre pêche sur le brochet en bordure des herbiers. Pas plus de succès et les questions fuses. Il nous reste 2h de pêche, est-ce qu’on mise tout sur le brochet ? Je dis à mon Tic « on peut retenter quelques lancers sur les aspes avant de partir et si rien : on dégage » ! Je monte un Dragmetal Cast Slim 30gr coloris PHA0040 et remonte rapidement sur la zone typée aspe un peu plus courante, pendant ce temps là mon pote à observé quelques mouvements de poissons suspects pendant que je remontais.
Premier lancer, je récupère mon Dragmetal rapidement en linéaire et sorti de l’espace, un taquet monstrueux avec la chandelle. Bim c’est le money time ! Pendant que je suis en train de combattre le poisson, le copain arrive lance et j’entends mon Tic qui me dit « poisson aussi » ! La mèche est en train de brûler.
Après une rapide photo des nos prises qui sont superbes, je renvoi le jig métal. Pendant la récupération, le leurre de mon pote vient se mettre dans ma ligne et par chance il coulisse quand d’un coup, CRAQUE !!! Grosse châtaigne !! C’est un peu le délire, un gros fish au bout de la ligne avec le leurre de mon pote prit dans la tresse. Mais tout se passe impeccable et j’arrive un mettre un véritable golgoth devant l’appareil photo.
Un poisson épais et magnifique, un véritable « tarpon de Loire » comme on les appelle parfois. C’est vraiment le pied de pouvoir capturer de tels poissons.
Pendant que je démêle la ligne, le copain aura le temps de piquer un 4ème poissons puis un 5ème plus modestes après. L’activité s’éteint comme souvent, 15 minutes de folie et on peut rentrer. Le plus difficile est de tomber sur ces petits temps ou d’arrivé à les déclencher. Nous prenons le temps de savourer cet instant le sourire jusqu’aux oreilles après tant d’efforts, tant d’heures de pêche, à espérer tomber sur un moment comme celui-ci.
C’est le reflet des sessions à la traque des aspes en automne, il faut s’armer de patience, de détermination et ne pas ménager ces efforts. Garder confiance en sa pêche, ses leurres, adapter ses animations et ne jamais cesser d’y croire. Parfois en regardant les photos sur les réseaux sociaux, il peut paraitre facile de faire de belles pêches sur ce poisson, la réalité en est tout autre car il peut être facile de s’y casser les dents. C’est aussi en cela que la pêche de ce poisson est pour moi fascinante, car elle nécessite une forte endurance psychologique face à ces aspes aussi déroutants et énigmatiques, qu’explosifs.
A très vite pour de nouvelles traques endiablées !
Matériels utilisés au cours de ces sessions :
- Canne : Tenryu Injection SP82 MH
- Leurres : Megabass Metal X Waving Rider 30gr, Duo Dragmetal Cast Slim 20 et 30gr
- Bas de ligne : Nitlon DFC 10 LB