Développé au cours de trois longues saisons d’efforts incessants, le Megabass Great Hunting Humpack est enfin prêt à faire ses débuts. Il est disponible en taille 64 mm (8,3 g) ou en taille 51 mm (5,1 g). N’ayant pas eu l’occasion de le tester (Megabass l’a gardé secret trop longtemps pour qu’on puisse avoir des échantillons à tester lors de la saison dernière), je ne vais pas vous donner mon avis personnel mais plutôt vous présenter ce qui a suscité mon intérêt dans la présentation qu’en a fait Megabass ainsi que dans les témoignages que j’ai pu lire de la part de ses concepteurs ainsi que de certains pêcheurs qui en ont testé les prototypes pendant 3 saisons.
Pour créer la série des Great Hunting Humpback, Megabass a repris une partie de la forme qu’on retrouve sur leurs précédents petits minnow de la gamme great hunting (classiques et flat side). On retrouve tout de suite certaines proportions et une sorte d’identité conforme à la série. Cela dit la forme générale a été assez largement affinée dans le but de pousser encore plus loin l’illusion de changement de forme provoquée par le rolling très marqué du leurre lors des récupérations linéaires. Cet « appel visuel » était l’un des gros points forts de la série G.H. et Megabass a essayé de pousser cela encore plus loin avec le Humpback. La seconde idée qui a accompagné la création de ce poisson nageur était de déplacer le centre de gravité très en arrière du leurre pour favoriser la distance et la précision des lancers mais surtout de lui permettre de couler rapidement dans la couche d’eau lors des pauses.
Ici le but est principalement de minimiser la portance du leurre quand il est balayé par un courant de travers. En positionnant son centre de gravité à l’arrière du leurre, le Humpback coule plus vite et subit beaucoup moins les effets du courant que la plupart des autres leurres de la même taille. Megabass a considéré que le pêcheur arrête souvent la récupération de son leurre pour le laisser couler dans une zone plus profonde qu’il pense propice et qu’il était donc important de s’assurer que le courant ne chasse pas notre leurre de ces zones où nous voulons justement insister. Les pêcheurs qui l’ont testé soulignent sa faculté à être « piloté » plus facilement que la plupart de ses concurrents dans les zones où les courants et les profondeurs subissent beaucoup de variations.
Des témoignages que j’ai pu lire, j’ai retenu le retour d’expérience de Masakazu Fukuyama qui a suivi les essais de tous les prototypes pendant 3 saisons. Il considère ce leurre comme une exception dans ses boîtes car il l’utilise avec autant de facilité et de confiance dans le cadre de pêches vers l’amont que de pêches vers l’aval. Il dit ne pas avoir trouvé d’axe où le courant met le Humpack en difficulté et insiste donc sur la polyvalence et l’adaptabilité du leurre à toutes les situations de courants.
Yuki Nagashima pour sa part parle moins de l’axe que de la puissance des courants. Selon lui c’est un leurre pour les courants puissants et c’est clairement dans ce cadre là qu’il le conseille. À Hokkaido (où pêche Yuki Nagashima) souvent même les grosses truites ne répondront qu’aux petits leurres. Dans ce leurre, Megabass a combiné une densité plus élevée avec un décalage de l’équilibre vers la queue. Comme son nom l’indique le Humpback (ndlr : nom anglais de la baleine à bosse) est un leurre au corps très haut créant un effet flash qui plaît beaucoup aux poissons. Yuki Nagashima dit n’avoir jamais vu une telle efficacité des effets flashs auparavant. Selon lui, l’action du leurre, sa stabilité et la facilité de l’animer ont bénéficié de nettes améliorations tout au long de ces 3 ans d’essais, facilitant ainsi l’utilisation de ce leurre dans des scénarios très variés… du moment que le courant soit puissant.
Tomonori Kobayashi quant-à-lui nous parle surtout du modèle 64 mm qui correspond parfaitement à ses besoins de pêche en grande rivière. Le poids lourd et positionné vers l’arrière du G.H. Humpback 64 mm permet de longs lancers vers des zones que les autres minnows ne pourraient jamais atteindre. Tomonori Kobayashi met en avant la facilité à animer le leurre en twitchs ou en jerks pour obtenir une action faite de flashs et d’accélérations qui déclenche souvent l’attaque des truites difficiles. Il nous conseille lui aussi le Humpback dans les cours d’eau plus rapides et les zones plus profondes, car ce leurre atteint la profondeur plus rapidement que les poissons nageurs coulants conventionnels. Il insiste enfin sur la solidité du leurre qui résiste bien aux chocs accidentels.
Ces 3 pêcheurs spécialistes de la pêche de la truite et qui ont porté le projet de ce leurre pendant 3 ans de tests nous font une présentation particulièrement prometteuse de ce leurre pour les zones à fort débit ainsi que pour les conditions où il est nécessaire d’aller chercher les truites en profondeur dans des zones restreintes. Bref, des conditions classiques de début de saison chez nous. J’en termine ici avec cette présentation rapide de ce leurre avec lequel je vais pêcher pour la première fois moi aussi dans quelques semaines.
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