Force est de constater que ces temps de « reconfinement » mettent les nerfs de tous les pêcheurs à l’épreuve. L’essentiel est d’en tirer le positif, pour ma part je me suis fait un retour sur images des sandres pris dans des canaux « grands gabarits » tout au long de cette année. J’aimerais vous partager, dans les lignes qui suivent, les montages, techniques et leurres qui sortent des habitudes (pour certains) sur ce poisson toujours bien présent et souvent bien furtif, et qui sauront faire la différence sur nos pêches « conventionnelles ».
Mon début de saison sur le sandre ne commence que pendant la première quinzaine de juin. Les sandres, comme vous le savez, gardent les nids en amont de ces dates, et les pêcher à ce moment détruit tout simplement les chances de multiplication de cette espèce. D’autant plus que cette dernière n’est pas moins mordeuse juste après cette période.
Début de saison : Carolina light !
Une des informations récupérées à cette période est que les sandres se tiennent très proche des bancs… de brèmes ! c’est assez notable car, dans ces canaux, ils ne le font pas forcement le reste de l’année. Je me suis laissé imaginer que l’agitation de ces plaquettes à ce moment de l’année dans les grands canaux soulèvent beaucoup de sédiments, et débusquent ce qui s’y trouvent. Les sandres l’ont compris et savent en tirer avantage.
La technique qui aura été la plus efficace pour moi à cet instant a été le Carolina rig, car ils ramasseront tout ce qui peut ressembler à une proie collée au fond. Mais attention le sandre est subtile, et un mauvais montage emmène vite à l’échec… Pour moi, pas de plombée au dessus de 3.5 grs ! Ce poisson, si l’on parle des sujets de plus de 50 cm, est récalcitrant aux plombs qui tapent. Ce n’est pas une règle mais on y est presque ! Le choix des accessoires est primordial, je minimise les tailles et assombrie les couleurs. J’ai choisi à ce titre dans notre catalogue le plomb balle DECOY DS5 dans les versions 2.5 et 3.5 grs coulissant sur le bas de ligne relié à un émerillon Rolling DECOY DR1 taille 10. Ne vous fiez pas à sa taille c’est du bien costaud ! Je protège bien évidemment le nœud par un versatile keeper.
Au choix des leurres et pour n’en citer qu’un, mention spéciale au MADNESS Madfin 6″, sa morphologie et sa souplesse se prête vraiment bien à ce type de technique. Montez sur un DECOY Worm17 taille 3/0 avec 30 cm de bas de ligne sous le plomb balle, animez en frottant lentement au raz du fond. Les arrêts sont souvent payants, il faut en abuser, l’attractant de ce leurre fera le boulot sur un sandre mettant son nez dessus.
Pêche d’été : agressez les !
Dans nos canaux en été, les proies potentiels se multiplient et se tiennent dans toutes les couches d’eau, la température de cette dernière est d’ailleurs assez haute. Les sandres se tiennent naturellement au frais, à l’ombre, et certainement proche d’un apport en oxygène. Il n’est pas exceptionnelle de piquer un spécimen en pleine journée en cherchant les zébrées sous un pont ou les palplanches, mais la luminosité les gêne. Par contre, très tôt le matin et tard le soir, leur activité se condensent sur ces petites périodes, et c’est tout bon pour nous !
Mais comment inciter ses poissons à taper nos leurres plutôt que dans ce frigo géant ? La réponse nous est vite apparue sous la forme du chatterbait ! D’autres types de leurre comme les crankbaits et autres metal jigs sauront faire prendre des touches mais c’est bien au chatter que le jeu est intense, j’ai rarement pris des touches aussi fortes ! Les pêcheurs de brochets le connaissent ce combo : MEGABASS Wild Header et X-layer Curly 7« . Pourquoi 7 » ? Simplement pour inciter le sandre a aspirer plus fort une proie ressentie plus conséquente ! Les Wild headers font tout de même 14 grs…
Imaginez les signaux qu’envoie ce montage entre sa longueur et sa vibration… Au niveau de l’animation, des tirées franches plus ou moins longues selon l’humeur du jour. On suivra d’un accompagnement du leurre sur le fond en maintenant le mouvement de lever au ralenti, afin de déposer doucement la plombée. Accrochez vous à vos cannes à ce moment précis !
Début d’automne : Gobie ! gobie ! gobie !
Le MEGABASS Dark sleeper s’est fait une place dans les boites de l’équipe et à juste titre, son profil rondouillard et sa caudale godillante imite efficacement les gobies et blennies de nos eaux. Ce constat s’applique bien sûr aux grands gabarits du nord, où le gobie s’est plus qu’installé ! Autant il est efficace le reste de l’année, l’automne est le coup de feu pour les sandres ( et les perches ! ) au grand plateau repas qui s’offre à eux .
Cet engouement pour cette proie à cette période doit pouvoir s’expliquer par le mode de reproduction du gobie. Ce petit poisson, bien qu’en nombre, est vif et vit le plus clair du temps caché. Une proie bien compliquée. Sa fraie débute au printemps et se finit à l’automne, à ce moment les populations se déplacent et la majorité des mâles reproducteurs meurent…
C’est, j’imagine, sur cette période que les sandres et perches s’adaptent et ciblent les gobies, plus vulnérables. Hypothèse appuyée par la technique que nous avons utilisé : un lancer sur une structure ou une zone encombrée, contact avec le fond (quand il a le temps de toucher le fond !), et séances de bonds avec de jolies pauses. Bien sûr le coloris gobie est tout indiqué, mais de jolis poissons ont aussi été pris sur les haze, wakasagi et clear chart (de nouveaux coloris arrivent…). J’ai employé quasi systématiquement les plus faibles grammages de chaque gamme de taille, car peu voir pas de courant dans ces canaux : l’effet planant sera parfait ! Soyez attentif, car les grosses perches sont très friandes de ce type de proie, et leurs touches sont parfois bien subtiles…
En attendant d’être relaché…
3 techniques différentes qui complèteront vos shads et finesses lors de vos sessions sandres, pour parer au mieux sur nos canaux nordistes. Il n’y a plus qu’à attendre le déconfinement pour finir sur des poissons d’hiver, cherchant des proies un peu plus conséquentes. Quoi que à l’heure ou j’écris, nous sommes loin des grands froids de l’hiver…
Pour ma part, cela se jouera au MEGABASS Hazedong 5.2 et Madness Madfin 6″ ( et oui encore ! ) sur les nouvelles tailles des DECOY VJ76 que j’affectionne particulièrement ainsi que les nouvelles Têtes VJ30 de cette même marque. Bien sûr, il y aura comme tout au long de cette année un montage ou deux qui sortiront de la normalité, d’ailleurs pensez verticale ! Cette technique n’est pas réservée qu’aux pêcheurs embarqués et a largement fait ses preuves sur les sandres ! Ciblez les fosses et les dessous de quai…
Merci de m’avoir lu et ( j’espère ! ) à bientôt au bord de l’eau !
Prenez soin de vous !