Comme expliqué dans la première partie, dans cette série d’article il me tient à coeur de ne pas uniquement vous parler de pêche mais aussi de la nature qui m’entoure, c’est dans cette démarche que je vais commencer cette deuxième partie par un peu de plongée sur l’un des spots les plus réputés de la planète ! J’aimerais juste avant cela faire un point sur une question que l’on me pose régulièrement, à savoir, suis-je impacté par les incendies qui frappent l’Australie ?
Comme vous pouvez le voir ci dessus, je suis très loin de ce désastre …
La Grande Barrière de corail !
Adepte d’apnée et de plongée, je ne pouvais rater l’opportunité d’aller faire un tour sur ce grand récif. En effet, de nombreux bateaux partent chaque jour du port de Cairns en direction du « Great reef » ; un peu apeuré par l’impact de toute cette foule sur les coraux j’ai longtemps hésité à réserver une place pour cette expédition. Cependant, devant la difficulté à trouver de plus petits bateaux j’ai décidé de me faire mon propre point de vue sur ce type de tourisme. Ainsi j’ai embarqué avec une vingtaine d’autres personnes pour une journée détente et découverte de la plongée en bouteille. Après 1 heure de trajet nous arrivons vers le premier site, la beauté de la zone me donne des frissons et je suis impatient d’observer tout cela de l’autre côté du miroir.
Je laisse les photos décrire le reste de la journée …
Pour résumer cette sortie, je dirais que le staff du bateau a bien fait son travail de prévention en terme de préservation du récif. Il fut ensuite libre à chacun de prendre ses responsabilités et j’ai eu la sensation que de façon générale, tout le monde a joué le jeu en faisant en sorte de ne toucher qu’avec « les yeux ». Cependant, bien que tout reste extrêmement beau, j’ai été un peu attristé du manque de couleur des coraux et de l’importante portion morte et blanchie …
Quatrième semaine : Quelques jours au lac Tinaroo !
Le barramundi n’est pas vraiment une espèce que je comptais particulièrement ciblée mais la passion pour ce poisson est telle dans la région que je me suis laissé prendre au jeu. Ainsi, comme vous avez pu le lire dans la partie précédente, j’ai commencé à le traquer ce qui m’a permis d’en prendre deux. Ceux qui me connaissent savent que j’ai une légère obsession pour la pêche de gros spécimens. Ainsi je me suis renseigné sur les meilleurs spots dans la région et un lac est revenu à plusieurs reprises, le « Tinaroo lake ». Le barramundi est un poisson qui vit en eau douce et en mer, et a besoin de migrer en estuaire pour se reproduire, les poissons de ce lac sont donc issus de lâchers effectués depuis plusieurs années et la pêche sur le lac est soumise à l’achat d’un permis finançant le rempoissonnement. D’après mes informations, la pêche y est plutôt dure, surtout du bord, mais les chances de capturer un vrai gros sont plus importantes qu’ailleurs. Nous sommes donc partis pour un petit road trip de deux jours avec l’objectif de prendre peu de touches, mais la bonne.
Arrivé sur place en fin de journée après 1 heure 30 de route, nous déplions la tente et préparons les affaires, je ne commencerais la prospection que le lendemain matin. Les paysages sont fantastiques, de grandes forêts d’arbres immergés recouvrent le fond de certaines baies et un léger vent balaye celles-ci. En france on dirait que c’est un bon temps à brochets !
Je commence donc à pêcher au swimbait et aux leurres de surface, tentant de passer le plus proche possible des troncs d’arbres atteignables du bord, mais après plusieurs heures, aucun signe de carnassiers à l’horizon… Je change donc mon approche et tente de passer plus creux, au chatterbait notamment, bien m’en a pris puisque au bout d’une dizaine de lancés je prends une violente touche ! Ce n’est pas gros mais c’est l’espèce recherchée, je suis aux anges !
Enjoué par cette réussite, je continue de pêcher plus creux, mais la suite sera très calme puisque je ne prendrais qu’une seule autre touche en pêchant au sling shad 7 en texan. Touche que je rate et qui sera la dernière de la journée et même du séjour… Difficile, comme prévu, il faudra revenir et pourquoi pas louer un kayak. Cependant, la jungle environnante est d’une grande beauté et je me régale à observer la faune environnante : cacatoés, ornithorynques et autre marsupiaux.
5ème semaine : Cap au nord vers la ville de Cooktown
Quelques jours de repos après notre retour du lac, je ne tiens plus en place et décide de partir seul pêcher quelques jours plusieurs centaines de kilomètres au nord. J’ai repéré une aire de free camping au bord de la mer à proximité de plages et pointes de roches.
Le trajet fût long mais les paysages vraiment splendides passant de la jungle à une sorte de savane que les australiens nomment le bush. En prenant la route, il est possible de se rendre compte de la faune locale de la pire des façons : en regardant les cadavres au bord de la route. J’ai arrêté de compter les wallaby et autres marsupiaux morts sur le bas côté. Au bout de 4 heures de route et 30 minutes de 4×4 j’arrive à destination : l’Archer point, dans le parc naturel de l’Annan River.
La zone est magnifique : l’eau transparente permet de deviner les nombreux enrochements noyés formant des tâches sombres sur les plages blanches ou sur le bout des pointes de roches.
Pour couronner tout cela, je suis presque seul puisque mis à part une famille de pêcheurs qui a fait halte ici, je n’ai croisé personne depuis plusieurs kilomètres. Cette famille partant dès le lendemain matin, je me retrouve seul à vivre pendant 48 heures avec le soleil, me levant tôt et me couchant également tôt.
J’ai occupé mes journées à me promener le long de la côte et à enchaîner les poissons de roches et d’estuaires au leurre dur … La belle vie !
La deuxième nuit fût particulière, en effet, la famille dormant sur la même plage que moi étant partie, je me retrouve seul au fond de cette réserve naturelle. Enfin pas vraiment seul, une meute de Dingos (Canis lupus familiaris) viendra m’accompagner en rodant autour de ma tente toute la nuit. Un peu stressant mais en même temps étrangement excitant, comme si cette sensation me rendais encore plus « vivant ». `
Lors de ma supposée dernière journée j’ai fais la rencontre de deux pêcheurs belges, Simon et Jeremie. Ils m’ont expliqué qu’ils pêchent depuis peu mais que la veille, en utilisant des morceaux de poissons, ils ont fait mordre des requins. Je décide donc de passer la soirée avec eux. Le montage est simple, un plomb coulissant venant buter sur un émerillon de grosse taille et un bas de ligne de gros diamètre se terminant par un gros hameçon simple.
Dès la fin de journée, les touches s’enchainent mais la présence de grosses roches nous empêchent de sortir les poissons qui finissent par casser la ligne… Il faudra attendre la nuit pour sortir un premier poisson, un joli mérou d’une soixantaine de centimètres, mais ce n’est pas ce que nous recherchons. Au fur et à mesure, le nombre de touches diminue, mais un dernier départ nous permet enfin de faire venir un requin au bord de la digue sur laquelle nous nous trouvons. Cette nuit les vagues sont puissantes, et avec la présence de crocodiles marins, impossible d’aller chercher le poisson dans l’eau.
Nous attendons donc une vague pour faire passer le Golgoth derrière une roche pour ensuite lui attacher un lasso autour de la queue et le sortir. L’opération est compliquée mais le travail d’équipe paie.
Nous avons conscience que la survie du requin dépend de la rapidité de nos gestes, ainsi, toujours en équipe, nous faisons au plus vite pour le décrocher et faire une ou deux photos. Nous déposons ensuite l’animal de l’autre côté de la digue, moins exposé au vent, et il repart en un éclair, quel souvenir !
Le lendemain matin, après une dernière dose de levé de soleil, il est temps pour moi de rentrer à Cairns. J’aurais vécu sur cette « archer point » d’incroyables moments de pêche, de camaraderie mais aussi de solitude et de rapprochement avec la nature… Vivement la prochaine escapade et merci les gars !
L’estuaire de la Barron River
Tout proche de Cairns s’écoule un fleuve de petite taille nommé la « Barron River », son estuaire se trouvant à une vingtaine de minute de route de l’auberge de jeunesse où je vis (et travaille en ce moment), je m’y rends régulièrement à différentes marées et horaires afin d’essayer de comprendre quels sont les bons moments pour pêcher les barramundis en estuaire. Les essais de jour sont peu concluant mis à part sur les flathead !
J’ai donc tenté ma chance de nuit sur trois sorties, une à la tombée de la nuit en début de marée descendante qui se sera soldé par la prise d’un barramundi correct. Une autre entre 2 heures et 5 heures du matin en tout début de marrée montante qui fut formidable avec la prise de deux barramundi dont mon nouveau record pour un poisson de presque 90 centimètres.
La dernière fut également en début de marée montante mais plus tôt dans la nuit, sans résultat cette fois-ci. Ne prenant jamais de touches en pêchant vite et de façon agressive, j’ai retenté de pêcher comme je l’avais fait pour pendre mon premier barramundi (voir partie 1), c’est à dire une pêche très lente au jerkbait (zip baits system minnow 123f). Je n’ai pris des touches que de cette façon, tout les autres tentatives furent vaines…
Cette pêche de nuit est particulièrement excitante de part la possibilité de capture qui semble plus importante mais aussi de part son caractère angoissant, en effet, de nombreux crocodiles marins de tailles supérieures à 4 mètres rodent dans l’estuaire. D’après les locaux, la nuit est particulièrement dangereuse car ces animaux voient très bien dans le noir et en profitent pour chasser à ce moment là. Effrayés par le feux, on m’a recommandé de toujours en faire un derrière moi lorsque je pêche. N’ayant pas envie de devoir surveiller un feu, je me contente de poser par terre une lampe puissante fabriquée par ledlenser, la ML 6. Celle-ci me permet d’avoir une source de lumière à proximité de mon matériel pendant que je pêche avec une frontale (LAMPE MH 8). Le mental est mis à l’épreuve mais quelle satisfaction de ferrer ces magnifiques poissons dans la nuit !
La daintree forest : pêcher l’un des plus vieux écosystème du monde …
Loins de nos familles, nous avons décidé avec trois de mes amies de partir pour camper le soir de noël. Ainsi, nous nous sommes rendus au nord de Cairns au coeur de la daintree forest, l’une des plus anciennes de notre planète…
Un lieu magique préservé de l’humain qui nécessite l’aide d’un petit ferry pour accéder à l’unique route terreuse traversant cette énorme jungle.
Après une nuit sur la plage à discuter autour du feu en partageant blagues et shamallow, nous avons effectué une trentaine de kilomètres en 4×4 pour accéder à une magnifique cascade. La rivière semblant poissonneuse, je ne résiste à l’envie de sortir ma canne et propulse mon petit BKS 75 dans les courants.
Chaque bon passage se solde par une attaque de perche de jungle et après une petite demi-heure de pêche je finis par en piquer une d’un peu plus de 40 centimètres ce qui est un vieux poisson pour l’espèce !
À l’heure ou j’écris ces lignes, je viens d’acheter un kayak qui me permettra de m’aventurer un peu plus loins en mer ou encore d’aller chercher les gros barramundi du lac Tinaroo qui m’ont boudé lors de mon premier passage… Je me rends dans quelques jours au nord de Cairns direction Mareeba et le travail en ferme. Je serais proche du lac et espère pouvoir y accorder le temps qu’il faut pour capturer un barramundi géant ! Après cela, il sera temps de partir dans le sud, direction l’objectif du voyage : le Murray cod !
N’hésitez pas à me suivre sur instagram ou je poste de façon régulière (tom_couchoud_ultimatefishing).
A bientôt,
Tom.