Le début de saison est souvent synonyme d’eaux froides et parfois de débit important, 2018 n’a pas échappé à la règle, en tout cas en ce qui concerne ma région Rhône-Alpes-Auvergne. Dans ces conditions, il est généralement difficile de faire mordre les truites aux leurres puisque nous allons avoir à faire à des poissons qui auront du mal à quitter leurs caches ou fond de veine d’eau pour venir saisir notre poisson nageur ou leurre souple ! Ainsi, il est possible de constater l’évolution de la température de l’eau en adéquation avec l’augmentation de la capacité des truites à se déplacer pour attaquer. Plus les journées ensoleillées passent, plus les truites vont être capables d’effectuer un « effort d’attaque ».
Dans ces conditions, la règle du jeu va être de tout faire pour faciliter l’attaque et pour cela il va falloir réussir à faire augmenter la durée de passage dans les potentielles « zones d’attaque » ou « strike zone ». A cette époque, celles-ci sont souvent situées en fin de platière, là où le courant faibli et où le moindre bloc de roche constitue la cache idéale pour la fainéante truite de début de saison qui veut voir la moindre source de nourriture défiler sous son nez grâce au courant sans avoir à lutter contre ce dernier.
Ne vous faites pas d’illusions, la truite a vu votre leurre passer dans la veine d’eau, si elle ne l’a pas attaqué, c’est bien souvent une question de vitesse de passage et de temps de latence (temps de pause) dans la « strike zone ». C’est dans le réglage de ce temps de latence que les différentes densités de poissons nageurs prennent tout leur sens. En effet, pour que notre leurre soit capable de tenir une pause dans une zone peu profonde sans s’échouer rapidement sur le fond, il doit être flottant, ainsi pour réussir à pêcher lentement une zone peu profonde, il est préférable de choisir un « floating ». Trois leurres flottants sont particulièrement sortis du lot : le DUO ryuki 50F, le DUO ryuki 70F et le realis rozante 63.
Nous étions parfois confrontés à des zones plus profondes (50 cm à 2 m), dans ces conditions, si l’on décide d’utiliser un modèle flottant pour faire une pause derrière un obstacle, votre poisson nageur va remonter et ainsi sortir de la zone d’attaque, diminuant ainsi vos chances de réussite. Même chose avec un coulant, la faiblesse du courant va amener votre leurre à se déposer sur le fond rendant toute attaque quasiment impossible. Ainsi, sur ces postes, nous avons utilisé des leurres de type « suspending ». Leurs caractéristiques permettant de rester immobile à la bonne profondeur vous donnent l’occasion d’arrêter votre leurre dans la zone de tenue potentielle de la truite… Redoutable ! Je vous recommande un leurre en particulier de chez megabass, le Live X margay Step cat, imprévisible après quelques coups de scions, vous pourrez le stopper proche des potentielles caches.
En ce qui concerne les veines d’eau un peu plus fortes, mon idée est principalement de me dire que chaque courant puissant habite une zone plus calme comme un remous derrière un rocher ou une couche d’eau calme sous le courant. Pour atteindre ces différentes zones de tenue, il vous faut un poisson nageur qui tienne sa nage dans les courants les plus puissants, à ce jeu là, les ryuki S « SINKING » 50, 60, 70, 80, 95 ou 110 n’ont plus à faire leurs preuves. Il ne vous reste qu’à piocher les couleurs et les tailles les plus intéressantes pour votre rivière… Si vous cherchez un poisson nageur coulant plus doucement que les DUO ryuki, sachez qu’il existe une gamme nommée « Rigge flat » de la marque zip bait qui est plus adaptée à des courant plus lents … Toutefois, comme les ryuki, ce sera des leurres à « manier » dans les flots.
Enfin, les récents jours de beau temps semblent avoir changé la donne (dans ma région en tout cas), si jusque là les truites semblaient prendre uniquement sur les pauses, les dernières sessions m’ont montré qu’elles étaient désormais prêtes à intercepter un leurre ramené de façon continue (en particulier sur les coups du soir), en linéaire, de la plus simple façon possible. Pour ce type de pêche, une référence sort particulièrement du lot, le k-ten BKS de chez Tackle house en taille 75 ou en taille 90.
Les différentes densités de poissons nageurs ne sont donc pas anodines et il convient de bien comprendre comment jongler de l’une à l’autre en fonction de la façon dont on veut pêcher. Evidemment cela est à mettre en lien avec le contexte météorologique du moment et l’activité des poissons de votre rivière… Ce début de saison à la truite a été plus qu’intéressant mais je commence désormais à me tourner vers le brochet (faux truiteur que je suis !), je vous souhaite bonne continuation et vous invite à me contacter via les réseaux sociaux ou en commentaire ci-dessous si cela vous intéresse !
A bientôt,
Tom.