Etant bien occupé par mes études, je suis souvent victime de mon envie de pêcher quotidienne, difficile pour moi d’enchaîner plusieurs jours sans être au bord de l’eau et sans trembler des mains. Bon d’accord, j’exagère un peu, mais il y a une grande part de vérité la dedans, dès qu’un créneau se dégage, j’ai tendance à foncer au bord de l’eau. Avec mon frère nous avons la chance d’avoir un bateau confortable. Cependant, les créneaux que je réussis à dégager la semaine ne sont jamais assez longs pour que j’ai le temps de le sortir du garage… Combinez à cela le fait que les niveaux de beaucoup de barrages sont extrêmement bas et vous avez tout les ingrédients pour n’avoir qu’une seule chose à faire : pêcher du bord !
Il en effet possible, même lorsque l’on recherche le sandre, de bien s’amuser sans bateau mais cela nécessite quand même quelques ajustements au niveau du matériel. Tout d’abord, le choix de la canne, car bien que ce ne soit pas la canne qui fasse le pêcheur, quand on pêche du bord, c’est un facteur de réussite déterminant. Quelles caractéristiques doit-on réclamer ?
-> Une longueur d’environ 210-220 cm, car c’est cette longueur qui va donner de l’amplitude lors des phases d’animation, qui va vous permettre de pouvoir décoller le poisson du fond durant un combat lointain ou encore d’avoir un meilleur contrôle de votre leurre en cas de longs lancers.
-> Une extrême sensibilité, c’est en quelque sorte ce point qui vous sert d’écho-sondeur, votre canne doit vous permettre de reconnaître le type de substrat auquel vous avez à faire (vase,rochers), de sentir la différence entre un poisson qui a touché votre fil ou une vraie touche, mais aussi tout simplement de sentir la touche car bien que cela soit possible avec toute les cannes en conditions calme, la chose ce complique avec le vent.
-> et enfin, une certaine raideur, car par exemple, lorsque l’ont touche un poisson 20 mètres devant soi et cela dans une profondeur de 10 mètres, il va falloir que votre ferrage ait une certaine puissance pour réussir à piquer le poisson, en particulier sur les gros sujets… Cependant, une raideur trop importante entraîne aussi des décrochés, il faut donc un juste milieux !
J’utilise depuis maintenant deux mois la nouvelle Megabass french destroyer F7 et elle combine avec excellence tout les points cités ci-dessus (longueur de 218 cm, plage de puissance de 10,5-35 g et action nerveuse).
Côté moulinet, le ratio est une histoire de goût et d’animation souhaitée, personnellement j’aime avoir un ratio important (au moins 75 cm par tour de manivelle) car je préfère effectuer des animations relativement amples qui sont à mes yeux les plus payantes. Je ne pense pas que la recherche du sandre nécessite un frein particulier, ce poisson est bien connu pour sa capacité à mettre de belles touches mais pas vraiment pour faire des combats musclés…
Je le garnis avec de la tresse en 30 lb, tout simplement car je veux proscrire totalement les casses liées à une tresse trop fine et que l’absence de courant en lac de barrage n’impose pas une finesse particulière. Rien de plus rageant qu’une casse sur un beau spécimen. J’utilise la G-soul X8 de chez YGK en PE 1.5 (30 lb), souple et silencieuse, elle présente l’avantage d’être verte fluo et de le rester, très intéressant pour garder un contrôle visuel de la ligne. Niveau fluorocarbone, un bas de ligne de 3 mètres en 25 ou 27 centième permet de proscrire les casses et de pouvoir appliquer une certaine autorité lors des combats.
Maintenant, qu’est ce que je mets dans mes boîtes ?
Pour ne pas se perdre dans l’achat impulsif et illogique, il est nécessaire d’avoir un fil conducteur dans nos choix. Pour moi, ce fameux fil conducteur est le type vibration. Je m’explique, les deux leurres ci-dessous non pas la même signature vibratoire car ils n’ont pas la même densité de plastique, pas la même épaisseur et pas la même caudale et donc pas la même nage. Dans des milieux si silencieux et si obscurs que sont les lacs de barrage, il y a de fortes chances que les carnassiers perçoivent de loin ces différences de vibrations, ce qui explique certainement en grande partie la réussite ponctuelle de certains leurres par rapport aux autres et inversement. Il faut bien garder en tête que les poissons possèdent d’autres sens que la vue et l’odorat, ils sont capable de ressentir les mouvements d’eau dans leur environnement grâce à ce qui s’appelle la « ligne latérale ».
Il est bien difficile de comprendre pourquoi les sandres se mettent parfois à préférer un type de vibration par rapport à un autre… L’important est de le remarquer le plus rapidement possible pour en tirer profit lors de la pêche. Ainsi un choix organisé vous permet de rechercher différentes signatures vibratoires et de savoir pourquoi vous passez d’un modèle de leurre à l’autre … Il ne reste qu’à élargir votre panel de couleurs lorsqu’un modèle vous apporte des résultats afin d’augmenter la qualité et la quantité des touches.
Bien sûr, aussi faut-il être sûr de bien pêcher un secteur habité par des sandres, ils semblent parfois se déplacer d’un jour à l’autre, seule l’expérience et le temps passé au bord de l’eau pourront vous aider sur ce point !
Si je devais faire un sélection de 5 modèles je donnerais les suivants :
Plombé lourd ou léger, c’est le premier à mettre au bout de sa ligne lorsque l’on veut « prendre la température ».
Le Hazedong shad 4.2 de Megabass :
Particulièrement adapté à des pêches légères quand les poissons sont dans peu d’eau …
Le knife back shad de Megabass :
Un shad solide, dense, qui brasse beaucoup d’eau, à plomber avec un minimum de 10 g. Typiquement le genre de leurre souple que l’on réserve au brochet, et pourtant…
Si vous êtes certains que sur votre spot les sandres se nourrissent de gros poissons blancs comme des brèmes, il peut être judicieux de monter en taille lors des phases d’activité…
Ce leurre ne retient pas l’eau, un peu comme un leurre de type finesse. Cela permet d’utiliser des plombées légères dans des profondeurs importantes ou en condition venteuse. Une vibration totalement différente d’un shad qui est parfois nettement plus efficace !
Ne négligez jamais l’importance de la plombée de vos leurres, une différence de quelques grammes fait parfois une véritable différence entre vous et le pêcheur d’à côté qui cartonne alors qu’il pêche au même endroit avec le même leurre !
Pour ceux qui débutent la pêche du sandre, l’animation « de base » pour les pêches en linéaire est :
1-Lancer et laisser descendre son leurre sur le fond.
2- tendre la ligne jusqu’à sentir le leurre.
3- Effectuer une tirée vers le haut avec la pointe de la canne afin de décoller le leurre.
4- Récupérer rapidement le mou créé par la re-descente du leurre afin de garder le contact avec ce dernier.
5- Laisser planer votre leurre en gardant la tension jusqu’à retoucher le fond (la touche arrive presque toujours à ce moment là)
5- Recommencer
Le plus important est de toujours garder une bannière un minimum tendue afin de savoir ce qu’il se passe de l’autre côté du fil, sans cela, impossible de détecter une potentielle « touche » !
Enfin, vous pouvez également rajouter un ou deux leurres durs dans vos boites, quand les poissons sont dans peu d’eau, ils réservent parfois de belles surprises !
La pêche moderne a un peu étouffé ces pêches du bord, qui sont quand même, il faut le dire, parfois longues et difficiles. Cependant celles ci sont la base de notre loisir, et aujourd’hui beaucoup pensent que sans bass boat, échosondeur et moteur électrique il est impossible d’attraper du sandre. Pourtant cela donne l’avantage de la discrétion d’approche et de la mobilité ce qui sont des avantages énormes ! Et quel plaisir de retrouver les copains au bord de l’eau sans avoir à se téléphoner, parce qu’au final dès que l’on sort du boulot et des cours on fonce tous au bord de l’eau !
A bientôt !