Depuis le début de l’année, on attendait ce mois de juin, synonyme pour Kevin, Benoit et moi-même de vacances et de pêche en Espagne. L’Espagne, j’y suis allé pêché assez régulièrement ces 10 dernières années, tant en eau douce qu’en mer. J’apprécie beaucoup ce pays, ses paysages et son mode de vie mais bien sûr aussi ses richesses halieutiques. Habituellement j’y allais un peu « à l’arrache », en préparant mon voyage à coup de google earth et de bout de conversations glanées sur les forums locaux ventant le potentiel de tel lac ou de telle rivière. Si par le passé j’ai eu quelques coups de pouce de pêcheurs espagnols, bien souvent rencontrés sur place au bord de l’eau, cette fois nous avons eu le droit à un vrai guidage 4 étoiles. En effet, depuis mon précédent voyage j’ai eu la chance de rencontrer Joseba et Pete, des pêcheurs passionnés sponsorisés par la société Kelman qui assure la distribution des produits Ultimate Fishing en Espagne et au Portugal. Ces gars là, c’est de la crème, aussi sympas que passionnés et doués une canne à la main… Joseba et Pete nous ont proposé de prendre en main notre voyage et de nous accompagner dans nos pérégrinations halieutiques que nous voulions aussi diversifiées que possible, nous avons bien sûr accepté.
Commençons donc le compte-rendu de ce séjour par la partie la plus courte qui était destinée à la pêche des carnassiers en eau douce. Après une dizaine d’heures de route, une nuit sous la tente et une voiture dont le moteur aura rendu l’âme, on arrive en fin de matinée à Vitoria Gasteiz, dans le pays basque espagnol, la première étape de notre séjour. Joseba nous y rejoint rapidement en compagnie de Fernando, un de ses amis spécialiste de la pêche des carnassiers et connaisseur des spots de la région. Le temps de laisser les affaires dans un appart loué pour la nuit suivante et on prend la route en direction du lac d’Ullíbarri-Gamboa réputé pour ses eaux claires ainsi que sa belle densité de brochets et de perches pouvant atteindre de très belles tailles.
Quelques pas au bord du lac suffisent pour qu’on croise un banc de grosses perches qui évolue à une dizaine de mètres du bord derrière une boule d’alevins. Kévin est le plus prompt et leur propose un petit SPP 44 S qui se fait gaufrer dès les premiers pops, la perche se décroche à quelques mètres du bord. C’est reparti aussitôt et une autre perche, grosse comme un vache, aspire le popper. On hallucine, c’est quoi ce lac de fou ! Manque de bol, celle-ci aussi va se décrocher et mettre le banc en alerte. Les perches évoluent désormais plus loin sur la zone de shallow et se contentent de suivre les leurres, j’arriverai à en prendre une au hazedong 5 pouces sur vj 36 avant qu’on ne les perde définitivement.
Changement de spot, on se déplace vers une zone où le cassant est plus prononcé et où on espère trouver des brochets, « curieusement absents du premier spot » selon Fernando. Point de brochet ici non plus mais Joseba qui fait ses premières armes en eau douce nous montre qu’un bon pêcheur en mer peut très vite s’acclimater à la fresh. Il commence par une belle perche au One Up Shad 5 coloris 63 (à avoir absolument si vous allez pêcher ce lac) monté sur une sv 67 en 7 g… première perche pour notre ami, direct une pizza.
Notre qualité d’invités nous pousse à laisser notre hôte prendre les devants et nous lui laissons le privilège de prendre de l’avance…
Non, soyons honnêtes, on fait ce qu’on peut mais c’est Joseba qui prend des touches et des poissons. Le second va d’ailleurs interloquer notre pêcheur. Mais comment un poisson de cette taille peut-il mettre une si belle touche et tirer aussi peu ensuite ?
Félicitations Joseba, tu viens de prendre ton premier Sandre 😆
C’est vrai que pour un pêcheur en mer habitué aux combats puissants, c’est assez déroutant de prendre un poisson qui offre aussi peu de résistance. On comprendra d’autant plus ce que ressent Joseba quand on ira pêcher en mer quelques jours plus tard avec lui et qu’il nous fera découvrir un adversaire qui à l’inverse du sandre étonne par le rapport poids puissance hallucinant qu’il développe (cf partie 2 de l’article à découvrir bientôt sur le site).
Bref, une nouvelle espèce de plus pour notre ami et une fois encore, pour un premier ça maille largement. One Up Shad 5 pouces, en coloris 80 sur tête rolling 20 g.
On insiste un peu sur le spot mais les touches s’estompent et toujours pas un broc à l’horizon. Pourtant le vent monte et ces conditions ça nous cause bien pour leurrer les pike… mais selon Fernando, sur ce lac, ce n’est pas bon. Au contraire, moins il y a de vent et plus l’activité des brochets est au rdv ! Je dois vous avouer que bien que nous parlions à un spécialiste des carnassiers et un connaisseur de l’endroit on est assez sceptiques. Quoi qu’il en soit, il est temps de bouger et d’aller voir un autre spot. On s’arrête en chemin pour boire quelques cervezas, faire un peu mieux connaissance avec nos « guides » et se raconter des histoires de pêche illustrées par les photos stockées sur nos téléphones respectifs… pour tout vous dire, on traîne un peu en terrasse au soleil à discuter et on ne repart que pour le coup du soir.
Le vent est encore monté, ça caille sévère (j’aurai vraiment du prendre ma veste dans la voiture) et les brocs ne se montrent toujours pas. J’en décrocherai quand même un qui paraissait correct en pêchant au one up blanc mais ça sera la seule touche de pike de cette journée ; journée que Benoit se charge de conclure par une nouvelle belle perche, toujours au One Up 5 pouces en coloris 63.
Retour à Vitoria, grosse bouffe et on va dormir une paire d’heures avant de remettre ça sur le même lac dès le lever de soleil.
Il est 6 h du matin et le vent est tombé, Fernando semble beaucoup plus confiant sur notre chance de prendre des brocs et les résultats de la matinée vont lui donner raison. On enchaîne les poissons, les touches et les ratés.
Pas de monstres mais les touches et les prises sont nombreuses, on ne boude pas notre plaisir. Les leurres de la matinée, One Up Shad 5 et 6 pouces et One Up Slug 5 pouces en texan à proximité des herbiers. La couleur 71 et d’autres à base de chartreuse ont eu la faveur des brochets.
Avant de quitter ce lac, nous sommes retournés sur le poste à perche de la veille. Les grosses perches chassaient dans tous les sens, pas toujours à portée de lancer. On a passé des dizaines de leurres sans réussir à les toucher. Seul Ben parviendra à en leurrer une au one up slug 5 pouces en weightless. Cette fois c’est le coloris 91 qui a eu la faveur de la belle zébrée.
Il est déjà temps de quitter ce lac au cadre magnifique qui nous aura laissé de bons souvenir et le sentiment qu’avec un peu plus de temps et de meilleures conditions, il doit pouvoir s’y faire des pêches monstrueuses. Je pense qu’on y reviendra un jour, mais pour le moment changement de décor et de cible on prend la route de la Castilla Y León et du barrage de Sobrón sur l’Ebre où on va essayer de prendre du black bass.
Les conditions sont une fois de plus difficiles, le vent est fort, les orages menacent et l’eau est marron alors qu’habituellement ici on pêche à vue dans une eau ultra claire… bref, c’est pas terrible. Mais on a un petit joker en la personne de Fernando car ce que je ne vous ai pas encore dit c’est que le bonhomme est l’un des tous meilleurs compétiteurs du circuit bass espagnol et a même dans sa besace un titre de champion d’Espagne depuis le bord, ajoutons à ça qu’il connait pas mal la zone… ça fait quand même des cordes à notre arc malgré les conditions difficiles.
Je profite de l’occasion de cet article pour remercier chaleureusement Fernando qui a été particulièrement patient et tolérant avec nous. Pour un mec de son niveau (il faut voir comment il pose son leurre à 10 m, sans le moindre bruit et avec une précision chirurgicale bravant le vent de travers), faire pêcher 4 gars comme nous qui manquons d’expérience sur ce poisson (ou qui n’en avons aucune pour certains) doit être assez déconcertant, pour ne pas dire frustrant. En réalité Fernando a été royal, il n’a presque pas pêché et nous a briefé sur les postes exacts où lancer, sur les types d’animations et les leurres à utiliser.
Grace à lui j’ai pu prendre 2 très beaux bass et en ai décroché un troisième du même gabarit.
Fernando nous a consacré plus de temps qu’il n’en a passé à pêcher mais a lui aussi pu toucher du mucus.
Encore un grand merci à toi, tu es le bienvenue en Bretagne quand tu veux pour qu’on inverse les rôles.
Notre journée s’achève avec un retour du soleil mais il est temps de reprendre la voiture et de changer une nouvelle fois de région pour rejoindre la Cantabrie où après un bref coup du soir à la mouche sur les truites nous entamerons la partie salée du programme.
Notez que nous sommes en train de préparer une belle vidéo de ce trip, on a un disque dur rempli d’images de poissons, d’ambiances et de combats. Laissez-nous un peu de temps et vous pourrez découvrir tout ça en vidéo. D’ailleurs pour être sûr de ne pas la rater, je vous conseille de vous abonner à notre chaîne youtube afin d’être tenus au courant dès sa sortie.
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