Voici la traduction d’un article que notre ambassadeur espagnol Toni Martinez Cardenete a publié sur son très bon blog Master Pesca.
Cet article un peu différent des articles habituels… Dans quelques jours, nous aurons en effet l’ouverture en Espagne de la saison de pêche à la truite, et je pense que c’est un bon moment pour un article comme celui-ci.
Réglementation en Espagne
Bien que je pêche la truite toute l’année en Espagne, grâce à des zones de pêches de « libre accès », il est vrai qu’encore aujourd’hui, de nombreuses zones ont une date d’ouverture et de fermeture de pêche, ce qui confère toujours à nous autres pêcheurs une certaine excitation ! Ainsi, pour la grande majorité des pêcheurs, il est temps de dépoussiérer leur matériel. Mais avant d’attaquer la pêche, une certaine préparation préalable est très importante.
…il n’y a pas de vie plus agréable que celle d’un pêcheur équilibré ; car pendant que l’avocat s’occupe de ses affaires, ou que l’homme politique évite ou trame des complots, nous sommes assis au milieu des sources, nous écoutons le chant des oiseaux, et nous nous sentons maîtres de nous-mêmes, possédés par un calme aussi serein que ces ruisseaux silencieux et argentés qui glissent si docilement sous nos yeux. Izaak Walton
Il y a peu de choses plus agréables que de lire le grand Izaak Walton avant le début d’une nouvelle saison de pêche à la truite. C’est comme un rituel, année après année… Une lecture que je recommande à tous les amoureux de la pêche à la truite ou de la pêche en général. C’est en lisant des écrits comme celui-ci que j’ai pris goût à l’écriture. Dans mon blog, j’ai pas mal d’histoires et évidemment certaines d’entre elles sont dédiées à mes truites bien-aimées.
En Espagne, il faut bien connaître les réglementations en vigueur dans chaque région. L’Aragon et la Catalogne sont mes zones de pêche habituelles et tout pêcheur qui y lance ses leurres ou ses mouches doit les lire attentivement car, chaque année, d’innombrables lois sont modifiées. Cette année, en Catalogne, la polémique est alimentée par la possibilité de privatiser de nombreux kilomètres de rivières à truites : de plus en plus d’obstacles pour le pêcheur sportif qui voit comment l’administration cherche à interdire son loisir alors que nos eaux sont décimées par les braconniers, les pêcheurs sans scrupules, les braconniers et les cormorans… Les gouvernants regardent d’un côté tandis que beaucoup d’écologistes regardent de l’autre. Face à cela, toute lutte est insuffisante, c’est pourquoi je vous recommande de vous investir dans vos associations de pêches locales. Voici donc pour tous ceux qui souhaitent obtenir des informations supplémentaires, l‘affichage des zones de pêche catalanes (qui est outil très pratique).
Du côté d’Andorre, les choses sembles un peu plus calmes. C’est une région où les pêcheurs n’ont pas une nuisance, bien au contraire même ! La région s’est même adaptée pour tirer parti du tourisme lié à la pêche et bien qu’il y ait des choses qui pourraient encore être améliorées, au moins, c’est une région où les truites et les ombles pullules ! Sans compter que les zones font sans doutes parties des plus belles des Pyrénées. Dans quelques jours, la nouvelle réglementation pour 2024 sera disponible, que vous pouvez télécharger en cliquant ICI. D’après les informations dont je dispose, il y aura peu de changements par rapport aux saisons précédentes, ce dont il faut se réjouir pour ne pas rendre nous rendre fou, nous autres pauvres pêcheurs.
Préliminaires
Lors de la préparation de notre matériel, si nous l’avons laissé dans un endroit sec pendant quelques mois, nous devons prêter attention à la canne, en particulier aux anneaux, afin qu’ils soient en parfait état et ne gâchent pas notre premier jour de l’année, à un moment où nous avons plus de chances de tromper les plus gros poissons. Le moulinet doit être parfaitement huilé, tant le mécanisme interne que le frein. Portez une attention particulière à la ligne. Si nous utilisons de la tresse, soit il est de bonne qualité, soit l’usure de la saison précédente nous obligera à la changer. Personnellement, je recommande la tresse de la marque YGK/XBRAID pour sa longue durée de vie, même en cas d’utilisation intensive.
Et que dire du bas de ligne… ! Je connais peu d’endroits où les truites ne sont pas soumises à une pression excessive ! Même le premier jour de la saison et face à des poissons « affamés » qui n’ont pas vu de leurres depuis des mois, ce ne sera pas facile si l’eau est cristalline. Personnellement, j’utilise toujours du fluorocarbone. Je ne joue pas sur ce point là non plus et je préfère toujours utiliser de la qualité, comme le DFC de chez YGK. Quant au reste du matériel, il faut vérifier les leurres, s’assurer que les hameçons soient en bon état…
L’un des « minnows » les plus utilisés pour la truite est sans aucune doute le DUO Ryuki. Il faut savoir qu’il existe une gamme d’hameçons de rechange « originaux » pour que nos Ryuki ne soient jamais sans armement, si d’aventure un poisson un peu trop combatif venait à ouvrir un triple. Et si l’on préfère changer les triples pour des hameçons simples, soit pour une question de loi, soit pour moins abîmer le poisson ou pour pêcher une zone avec moins de risque d’accrochage, il vaut mieux choisir le modèle le plus adapté au leurre et le faire à la maison tranquillement car le choix des hameçons simples est très important puisqu’ils peuvent faire varier aussi bien la nage du leurre que sa densité. De ce côté ci, Decoy propose de très bonnes options. Et n’oubliez pas les agrafes, les pinces en bon état, les lunettes polarisantes, une paire de waders non crevée et notre casquette porte-bonheur… et nous sommes presque prêts !
Une dernière étape avant le début de l’ouverture, que j’ai toujours considérée comme essentielle, est l’observation préalable de la zone de pêche. Jusqu’à la dernière minute, nous garderons un œil sur les prévisions météorologiques, mais une visite préalable de nos spots sera d’une grande aide pour voir quels sont les meilleurs endroits, car en raison des pluies hivernales et d’autres facteurs, nous pourrions avoir des surprises désagréables.
A quoi ressemble ma saison :
Chacun a ses propres défis à relever. Il y a des saisons où je me concentre sur la capture d’un gros poisson et d’autres où j’essaie d’attraper des poissons insaisissables et sauvages dans les courants des ruisseaux perdus. Mais je n’oublie jamais mes deux ou trois meilleurs spots et encore moins bien sûr les lacs de haute montagne…ma passion ! Compte tenu de ma récente double paternité, les deux dernières saisons ont été plus compliquées pour pêcher certains endroits. Cette année, j’espère pouvoir recommencer à tremper mes leurres dans certains de ces endroits que je connais si bien et essayer quelques nouvelles choses. Et essayer de nouvelles choses, j’adore ça !
Les deux leurres durs incontournables selon moi :
Sans aucun doute, compte tenu de son efficacité et de sa polyvalence, il est devenu l’une des vedettes de mes boites de leurres ! La truite peut en effet être recherchée dans presque tous les coins d’une rivière ou d’un lac, mais tout particulièrement dans les zones peu profondes qui sont si difficiles à pêcher à vue… En début de saison ou dans les eaux très froides où les truites ralentissent leur activité, un minnow flottant comme celui-ci est très souvent la clé, car ils permettent de pêcher lentement. Le gamme de coloris est parfaite en plus pour la truite, avec notamment des imitations de petits vairons (comme le coloris « Vairon ») ou d’alevins de truite (comme le coloris « Real Fario »).
La pêche à la truite avec des leurres durs suspending n’est pas seulement amusante, elle est aussi extrêmement efficace ! Dans certaines rivières, ce sont les leurres qui me donnent les meilleurs résultats. Et ce petit modèle de la gamme Megabass, le Vision JR en 98mm m’a rapporté tellement de gros poissons que je ne peux que le recommander ! En début de saison, une récupération lente avec des jerks entrecoupés de pauses est généralement dévastatrice. Et notons que les coloris naturels que l’équipe de Megabass peint sur cette taille de Visions sont tout particulièrement attrayants tant pour le poisson que pour le pêcheur….
Mes 5 astuces :
Il n’est jamais inutile de donner quelques conseils, en particulier aux débutants. Ici, personne n’est né savant et nous apprenons tous jour après jour, chacun d’entre nous. Telle est ma devise !
- En début de saison et avec les eaux froides de nombreuses rivières, n’oubliez pas d’utiliser des couleurs naturelles sur vos leurres durs (encore plus lorsque les eaux sont claires) !
- Au fur et à mesure que la saison avance et que la pression de pêche est trop forte, utilisez un bas de ligne en 100% fluorocarbone et n’ayez pas peur de descendre le plus possible en diamètre ! De nos jours, on peut s’accorder beaucoup plus de choses étant donné la qualité de certaines marques. De plus, avec une canne pas trop dure et rapide (action « fast »), on évitera la rupture de la ligne et la déchirure de la bouche de la truite.
- Selon le type de minnow ou de jerkbait que l’on va utiliser, il faut monter différents types d’agrafes. Celles qui ont un profil plus arrondi, comme la Decoy Round snap, sont idéales pour les jerkbaits suspending, car elles favorisent les mouvements du leurres. En revanche, si vous pêchez avec des minnows de façon plus linéaire, une agrafe comme la V Snap, également de chez Decoy, est préférable, car elles évitent de déstabiliser la nage du leurre.
- Si vous êtes un adepte de la pêche à la cuillère pour une prospection rapide (« power fishing »), essayez donc de prospecter avec un jerkbait minnow flottant de type Ryuki 50F !
- Pour les plus grosses truites, n’ayez pas peur de lancer un leurre dur de bonne taille car elles sont extrêmement agressives et n’attaquent pas seulement par faim mais aussi par territorialité. N’ayez donc pas peur pêcher avec des leurres de plus de 10cm si les milieux dans lesquels vous le pêchez le permettent ! Parfois, ces tailles suffisent à déclencher un poisson.
J’espère que vous avez aimé l’article et que vous avez passé une belle ouverture. N’oubliez pas une chose : c’est de profiter de ce loisir ! Ne soyez pas trop obsédés par la capture de poissons… le plus important est d’être en train de pêcher et de profiter de tout ce qui nous entoure : ressentir le plaisir de faire nager nos leurres avec une bonne canne… avoir la chance de lancer un nouveau coloris que les poissons n’ont pas encore vu… écouter le chant des oiseaux du bord de la rivière… l’écoulement agréable de l’eau… Tout, absolument tout ! Nous sommes des privilégiés…!