Le week-end dernier se tenait l’Open Labrax des Glénan, seconde étape de la Labrax Cup 2012. N’ayant pas pu participer à la première manche pour cause de tournage d’un dvd sur le carnassier (qui promet d’envoyer du lourd, je vous en reparlerai bientôt), c’était la première de l’année sur le circuit pour notre équipe.
David Padet, mon coéquipier pour cette épreuve, arrive jeudi soir en compagnie de Nico Dumond aka « le patron » et de Cédric Mouchel, une équipe de copains qui concourent sous les couleurs Pure Fishing / Navicom.
Bonne soirée avec les copains le jeudi soir, on récupère Jean Philippe Jacqueline et Charles Thomas (une des deux autres équipes Ultimate Fishing) au passage, ils rentrent des glénan (qui ne prennent toujours pas de S) et même si la pêche parait difficile, ils sont assez confiants sur 2 zones où ils ont trouvé du poisson actif aussi rapidement qu’ils les ont abandonnés afin de ne pas procéder à la campagne de vaccination avec 48 h d’avance. « 3 lancers, 1 fish, c’est validé, on dégage ! » De nombreuses autres équipes étaient sur l’eau dès le jeudi et à en croire les échos, cette édition s’annonce bien plus compliquée que les précédentes. Les poissons semblent absents de la plupart des spots habituels.
Un gros coup de vent le vendredi nous pousse à abandonner l’idée du préfishing, on file en eau douce. La journée se déroule pour le mieux, bonne ambiance en freshwater et le moins que l’on puisse dire c’est que tout le monde semble se réserver pour le lendemain. 3 heures de pêche du brochet et 1 h de pêche de la truite – 5 pêcheurs… bilan : capot général !
Le point positif de cette journée « off » c’est qu’on a le temps de préparer tout le matos et de passer des bons moments ensemble sans avoir à courir partout.
Samedi matin, on passe aux choses sérieuses, le départ de la compétition est donné à 8 h et on file sur une langue de sable peu profonde entourée d’herbiers. Hubert Calvar, guide de pêche sur les glénan, nous a refilé ce spot vraiment régulier il y a quelques semaines. Les dérives font environ 80 m et ça croque surtout sur les 30 derniers. Le soucis c’est la taille des poissons, un jour ça maille légèrement, le lendemain il faut vraiment faire du tri. Notre objectif, c’est le double quota. On sait que ça va être plus difficile cette année et que peu d’équipes le réaliseront, alors la taille des poissons on verra après. Charles et JP nous devancent de quelques secondes sur le spot et nous les voyons déjà remplir le vivier (Nico Dumond emploie le terme de vestiaire… sans qu’on sache vraiment pourquoi) quand nous arrivons, ça sent bon !
Je place le bateau, One Up Shad 4 au bout des gaules (c’est là dessus que ça croque depuis 2 mois) et c’est parti, je lance… une anim’… boooom ! Grosse claque à la descente, le poisson prend plein travers, sort du sable et fait 6 valses avec un pied de laminaire… perdu ! Cassé ! Changement de canne… Ça commence bien. David m’annonce une vieille afin que je ne me déconcentre pas… enfin une vieille qui mord plein sable et qui prend plein travers sur 10 m pour aller se caler dans les laminaires ça existe peut être chez les normands mais ici ça s’appelle un bar. Passons…
On termine la dérive en rentrant un poisson de 40/41 qui me rappelle les séries noires que j’ai vécues sur tous mes Open des Glénan jusqu’à présent… Pierre Steboun, Julien Jégou, Bruno Pebe, Antoine Nouvel et Tony Niedzwiedz (c’est donc bien la 6ème édition) pourront en témoigner. On recale la seconde dérive un peu mieux pour bien finir dans le hot spot en corrigeant la trace affichée par le HDS 8 (merci au passage à la société MC Technologies pour leur soutien dans notre aventure de compétitions et la qualité de leurs produits).
JP et Charles sont à un peu plus de 50 m (la distance minimale exigée entre 2 bateaux) et prennent la dérive en parallèle… il faut parler fort car le vent s’en mêle mais on arrive à communiquer. C’est bizare que ça ne croque pas d’avantage… je suis sûr du leurre (One Up Shad 4 coloris 63) ça fait un mois que c’est comme ça, il n’y a pas de raison que ça change… du coup j’essaye de varier les animations. Je tente en surgrammant (15 g dans 3 m d’eau) et en ramenant à bloc au moulinet… cartouche ! C’est pendu et ça maille, j’avise David qui en fait de même… pendu également… et hop 2 fishs dans l’épuisette (je me demande au passage si Nico Dumond à aussi un mot à lui pour cet ustensile)… On fait passer l’info à JP et Charles… le résultat ne se fait pas attendre. Le carbone plie pour eux aussi.
Pendant la compétition nous avons essentiellement pêché des zones de sable riches en lançons, le fait d’associer au one up shad une tête très longue comme la SV 67 Ultimate Spec de Decoy transforme et allonge l’allure globale du leurre pour le faire finalement ressembler à ces fameux lançons.
On se refait 3 ou 4 dérives avant que ça ne se calme définitivement… la zone est petite et à 2 bateaux on plie assez vite l’affaire. Il y a 7 poissons dans chaque vivier… il est temps de passer à la mesure. Pour nous ça se passe pas mal… il y en a 3 de maillés, le sort des précédentes éditions est conjuré. Pour JP et Charles par contre ça ressemble à ce que j’ai vécu trop souvent aux glénan sur des pêches fines… 7 poissons / 0 maillés.
On va valider tandis que les copains changent de zone. Verdict : 44 / 45 / 48 (pour rappel la maille en compétition est à 42 cm, ce qui correspond à la taille de maturité sexuelle du bar), ça commence pas mal pour nous. Le temps d’entamer une autre dérive et le téléphone sonne… c’est JP qui est à l’autre bout du fil… il viennent d’entamer une autre zone et de prendre un poisson maillé dès le 2ème lancé. On file donc sur C***** ********e (une autre zone que nous a conseillé Hubert Calvar que je remercie et que je conseille vivement à toutes les personnes qui rêvent d’un guidage pêche sur les glénan) pour retrouver notre Charles et notre JP pendus à un second poisson.
Le temps de comprendre comment ça se danse, ils rentrent le troisième et le quatrième… il faut dire qu’à cet endroit le réseau ne passe pas bien et qu’avec JP on a eu un petit bug de communication. J’ai compris qu’ils rentraient les poissons au madshad 100 sur tête noise et multishad et j’ai cru entendre « bleu » alors qu’il me disait « ayu ».
Le Madshad 100 est un petit shad très efficace quand il s’agit de rentrer du poisson en nombre. On l’associe généralement à des têtes plombées de 15 à 30 g et on apprécie particulièrement la combo avec la Noise 17,5 g de chez Xorus (sur la photo ci-dessus) et la multi shad 25 g de la même marque.
Du coup je me suis empressé d’enlever le madshad ayu qui ornait ma tête plombée pour le remplacer par un bleu… ça n’a pas marché. David va faire parler l’expérience de la « shad academy » (le temps où il était équipier de Fred Lavion) pour nous rentrer un quatrième poisson au One Up Shad 5 sur tête plombée SV 67 Ultimate Spec 20 g (développée par Hubert Calvar, homme décidément providentiel du week-end)… puis ça se calme.
Commence alors un festival de coups de fil entre nous et Nico et Cécé. De temps en temps une malheureuse petite barre dans les 5 que compte l’échelle du réseau de téléphonie daigne s’afficher… On finit par comprendre qu’ils en ont « 8 au vestiaire et que c’est farci, y’a qu’à mettre ! » C’est génial ça devrait nous aider à rentrer le cinquième, le problème c’est qu’on ne sait pas où ils sont, ils passaient sous un tunnel à chaque fois qu’ils voulaient nous le dire. Au vingtième appel, je crois comprendre « est » et « penfret »… on file là bas après être passé valider notre 4ème bar (43). Coup de bol, cette fois j’ai bien compris… on identifie rapidement le silver et son moteur électrique à l’avant… pas de doute c’est bien les potos. Il est 11 h, la manche se termine à 17 h et il ne nous manque qu’un poisson, on est dans une zone où ça semble être farci pour reprendre les termes de Cécé… « On est pas mal ! »
Le soucis c’est que ça continue de croquer chez Nico et Cécé mais que chez JP et Charles (à qui on a relayé l’info) et chez nous… c’est pas fameux. Nos normands se payent même le luxe de nous sortir un 79 cm sous le nez… Il y a un problème ! Coup de fil à Nico Dumond… il pêche à la brindille…. tcchhhh… ça coupe! Bon c’est pas grave on le connait le Nico, la « brindille » c’est le lançon gulp et quand Nico pêche avec c’est sur une poggy head berkley en 17 g (pas 14, pas 21 sinon ça ne nage pas… il nous l’a assez répété la veille).
Je vais vous faire un aveu (Yannick, si tu lis ce report, je te conseille de passer directement au paragraphe suivant), la gamme Ultimate Fishing est monstrueuse et on a vraiment de quoi faire pour être très efficaces sans aller piocher chez la concurrence et en compétition comme en loisir nos boîtes sont constituées à plus de 95 % avec les produits de la marque. Il y a 3 exceptions à cette sélection 100 % Ultimate : le minnow gulp, le lançon gulp et l’anguille gulp ! De fait, David monte une brindille et shoote de tous les côtés en maniant énergiquement son lançon en bon normand qu’il est. Nous n’avons pas de poggy head, une SV 34 de chez Decoy fait parfaitement l’affaire et nous respectons presque scrupuleusement les indications du patron : 18 g en lieu et place des 17 conseillés ! Le miracle s’opère… ça rentre (47 cm).
Le quota est bouclé… il n’est même pas midi. Dans la foulée, j’enregistre une grosse touche en pêchant derrière le bateau en diagonale avec un one up shad 4 sur SV 67 20 g alors qu’on passe dans une belle détection.
Je vous passe les détails des rushs de malades et de l’euphorie du 6ème poisson bien costaud qui nous ferait virer le 43… c’est un pagre d’un peu plus de 2 kg qui se présente dans l’épuisette. Pendant ce temps JP et Charles rentrent à leur tour le cinquième et les 3 équipes d’amis se relayent aux commissaire de Pruneniou Braz pour entériner les 3 quotas.
La fin de manche est un peu moins prolifique, avec David nous reprenons 2 poissons maillés sans pour autant réussir à améliorer notre score tandis que Charles et JP en prennent 3 et glanent une dizaine de cm au passage. Pour cécé et Nico c’est statut quo mais ils ont déjà un joli quota porté par un des plus gros poissons de la manche. Le principal est fait pour les 3 équipes de potes. Au classement intermédiaire, Cécé et Nico sont 5èmes, JP et Charles 6èmes et nous 14èmes avec un des plus petits quotas de la première manche… mais le quota quand même. Nous sommes encore tous dans la course pour l’objectif « top 10″ et nous savons qu’un autre quota le lendemain nous en ouvrira les portes. Yvan et Richard Crenn, l’autre équipe Ultimate Fishing, triples vainqueurs consécutifs de l’Open des Glénan semblent avoir eu plus de mal que d’habitude à trouver des gros poissons, ils sont 7èmes et nous annoncent une grosse prise de risque le lendemain pour tenter de rallier le podium.
Dimanche matin, même programme… on commence par la zone finesse qui malheureusement ne nous rapporte rien qui maille. Idem pour Charles et JP et pour Nico et Cécé… On se disperse et on reste en stand by téléphone. Pour notre part on teste plusieurs dérives avant d’arriver sur la passe ouest de Saint Nicolas où quelques poissons actifs réagissent à un super x-layer ayu manié énergiquement… On en met 5 dans le vivier mais 1 seul d’entre eux pourra être comptabilisé (43 cm).
Quand vous voulez pêcher à la volée entre 2 eaux au Super X Layer, je vous conseille de le monter face plate en bas, ça lui donne une nage plus planante qui plait beaucoup aux bars.
Alors qu’on attaque la seconde dérive, le téléphone sonne (oui encore, ça fait partie du jeu en compet’), c’est JP… ça s’active sur le spot à madshad AYU. On fonce ! Cette fois pas de conneries de couleur. JP et Charles prennent leur second, puis troisième, puis quatrième puis cinquième bar maillé en quelques dizaines de minutes… Nous rien ! C’est à croire que les poissons suivent leur bateau, ils changent les axes de dérives et prennent du fish quasiment à chaque passe. Nous non ! Pas une détection, pas une touche ! C’est rageant ! Une fois leur quota acquis ils nous disent qu’ « ils sont là… juste devant la pierre ». On y passe, « ah oui ils sont là ! » ai-je le temps de dire à David avant de me faire punir et de casser. La dérive suivante, plus de détection la pierre est vide… peut être à cause du poisson que je viens de casser qui aura alerté ses copains.
Bon… on a 1 poisson, on fait quoi ? Il reste 5 h de pêche, il y a du poisson ici… Nouveau coup de fil à JP pour valider le madshad 100 ayu sur 25 g avec lequel nous galérons depuis 40 minutes…. C’est bien avec ça qu’ils les ont pris… allez on insiste !
Petit à petit… mais vraiment petit à petit, on va rentrer nos poissons. Celui de la délivrance arrive en bout de course alors que David se souvient des conseils de Bruno et opte pour un one up shad 5 #65 (« quand il y a de la lumière et que les poissons sont difficiles, mets du 65″ disait Bruno).
Le coloris 65 est un des nouveaux à la gamme. Très efficace sur le bar, il ne faut pas hésiter à l’utiliser quand il y a du soleil. Notez qu’ici aussi on a pris le parti de l’associer à une SV 67 pour allonger la forme de l’ensemble et la rapprocher de celle d’un lançon.
Ouf Quota ! (43 / 43 /44 /46 /44). On termine en roue libre avec un 54 qui craque également pour un One Up Shad 5 en coloris 65 et nous apporte un peu de bonus. De leur côté, Charles et JP on trouvé un autre spot actif et jouent du madshad pour remplacer une partie de leur vivier par des poissons de plus de 60 cm.
Au final on termine en 9ème position, juste devant nos potes de la Seabass Factory et juste derrière ceux de la Team Bigoud. Nico et Cécé ont eux aussi rentré le quota et se placent 7èmes tandis que Charles et JP s’emparent d’une très belle 4ème place. La compétition est remportée par Yoann Houssais et Nicolas Jeanne qui ont bataillé pour boucler les quotas mais ont une fois de plus montré leur capacité à trouver des poissons de belle taille.
Un grand merci aux bénévoles de l’APSFG pour cette organisation au top ainsi qu’à nos sponsors Ultimate Fishing et MC Technologies qui nous aident à participer à ces belles épreuves en mettant à notre disposition du matériel de très bonne qualité.