Dans le 1er article il était question de pêches de petits poissons, maintenant nous allons rentrer dans la partie un peu plus musclée, dans les conditions difficiles et dans des sessions où l’important n’est pas juste de piquer le poisson mais de le sortir sans casser la canne…. Je commencerais par vous raconter une anecdote de mon précédent voyage en Guadeloupe, une histoire de Tarpon. A l’époque j’avais 11 ans et je faisais mes débuts dans la pêche, un soir relativement venteux, je pêchais avec un morceau de poisson accroché derrière une bulle d’eau… Alors que je discutais avec un local, un joli tarpon c’était emparé de mon « vif » en nous gratifiant d’un saut magistral qui s’était suivi d’un combat d’une quarantaine de minutes au bout duquel j’avais décroché le poisson. Autant vous dire que cette histoire m’a hanté et que l’idée de prendre ma revanche était l’une des principales raisons de notre voyage. Seulement, comme je vous l’ai raconté, il ne me restait qu’une canne, une 7-28 g, pas terrible pour affronter un poisson comme le tarpon … Mais on y a cru et on l’a tenté !
10ième jour, On trouve enfin les Tarpons !
Un peu lassé des orphies, on se dit que pour changer d’espèce, il serait bien de changer de spot. On décide donc de pêcher sur la digue d’un port où l’on avait vu des pêcheurs. Il est à peu près 18 h et une multitude de bancs de petits poissons sont de passage à la sortie du port, on se dit que l’on est au bon endroit ! Quelques minutes plus tard, une chasse éclate, elle sera courte… On se demande quel poisson se cachait là dessous, en tout cas c’était gros ! Je passe donc au stickbait afin de couvrir un maximum de terrain. J’enregistre plusieurs touches ultra violentes où mon leurre se fait éjecter de la surface, pas moyen de piquer ces poissons !
Il est 19h30 et la nuit est tombée, la pêche devient moins agréable, nous reviendrons demain …
11ième jour, on comprend un peu plus le fonctionnement des poissons portuaires !
Nous sommes de retour sur notre digue, sauf qu’il est 16 h cette fois-ci. Nous ne verrons pas l’écaille d’un prédateur jusqu’à 18 h, heure à laquelle le poisson fourrage sort et rentre du port. A ce moment là, on observait tous ces bancs de poissons et c’est alors que l’on a pu distinguer de grandes ombres se balader dessous … Pas de doute ce sont des Tarpons et ils sont beaux ! Le plus petit devait bien faire ses 80 centimètres, l’excitation est à son comble ! Malheureusement je ne ferais pas mieux que la veille, de belles attaques mais toujours pas de fish … C’est pas grave, nous avons compris que cela ne sert à rien de venir trop tôt, tout se joue entre 18 h et 19 h. L’étau se resserre et demain nous serons en place !
12ième jour, Libération !
Toujours le même refrain, on est sur la digue et on attend les petits poissons. J’en profite pour discuter avec un local qui pêche AUX LEURRES !!! En effet c’est assez rare en Guadeloupe où la pêche n’est pas juste un loisir, elle permet aux gens de se nourrir et donc la technique la plus rentable pour eux est bien souvent le filet ou d’autres pièges en tout genre … Bref, quand je lui dit que je cherche à prendre un tarpon il rigole en m’expliquant que ma canne est trop petite et que de toute manière les « gran t’écailles » (comme ils les appellent) ne se prennent pas aux leurres en tout cas, pas ici. Pas très encourageant ! Je tente quand même ma chance et après avoir fait tourner quasiment tous mes leurres pendant 20 minutes sur les bancs de poissons, je repasse au topwater. Encore raté ! Pas moyen de piquer ces poissons aux stickbait … Je me suis donc dit qu’il serait plus judicieux de mettre un leurre de la même taille que les poissons pris en chasse. Je me tourne donc vers un petit BKS 75 rose pétant et me dit que je ne changerais plus de leurre ce soir.
J’aperçois un tarpon qui vient gober de l’air en surface comme ils le font régulièrement, et comme d’habitude, je lui jette dessus en m’attendant à ce qu’il ne prenne pas … 1 jerk, 2 jerks et BOOM, violente secousse dans la canne suivie immédiatement d’une chandelle ! Il est magnifique ! Le combat est épique et dur à gérer car il faut le tenir loin de la digue et éviter les cordes qui traînent un peu partout, tout cela avec une canne bien trop light et qui de plus avait été fragilisée ! DU SPORT !
Un poisson magnifique, un beau moment de pêche, je suis aux anges … Merci le BKS 75 !!!
13ième jour, La mangrove en canoë !
Après ce tarpon, peu m’importait de ce qu’il allait maintenant se passer à la pêche, l’objectif était atteint, j’avais eu mon tarpon métré. Cependant, je voulais quand même essayer de traquer un autre poisson mythique, le snook ! Nous quittons donc la maison tôt le matin direction les mangroves du nord de la Basse terre.
Après un rapide briefing du loueur, nous embarquons et commençons notre périple dans ce milieu étrange qu’est la mangrove, en tout cas ça grouille de vie ! (et de moustiques !) Après avoir longé la rivière, nous arrivons vers l’estuaire, la pêche peut commencer. On pêchera essentiellement aux leurres de surfaces et on enchaînera à tour de rôles de petits barracuda de 40 à 60 centimètres.
Le vent finira par se lever nous obligeant à nous réfugier au cœur de la mangrove, ensuite nous prendrons la pluie, ça commence à devenir dur et nous sommes à la limite de l’abandon … La pluie finira par se calmer juste à temps, nous décidons donc de continuer en pêchant aux leurres souples histoire de voir si il n’y a pas moyen d’attraper un snook … En vain, nous toucherons différentes espèces mais pas de snook.
Je finirais la session en décrochant un beau barracuda au x-layer …
17ième jour, dernière session !
Le voyage touche à son terme et c’est en solo que je pars me faire une ultime session matinale … Alors que je sors petit à petit de mon sommeil devant ces paysages magnifiques en grattant au x-Layer, je prends une superbe touche. Un combat musclé commence, le poisson me prend du fil, il faut à tout pris que je l’empêche de partir sous les rochers sinon c’est la casse assurée ! Soudain je perds l’équilibre et je chute de la digue jusqu’à me retrouver avec de l’eau jusqu’au cou ! Heureusement j’ai eu le réflexe de tenir ma canne en l’air et elle n’a rien, de plus, le poisson est toujours au bout ! Je termine donc le combat dans l’eau au milieu des vagues. C’est une belle petite carpe rouge que je viens échouer contre mon torse avant de remonter sur la digue ! Quel réveil !
Je referais deux petits mérous, ce seront les derniers poissons de ce voyage … Pour conclure, je dirais que la Guadeloupe est une belle destination de pêche, que contrairement à ce que l’on peut lire un peu partout, il y a du poisson à faire aux leurres sur cette île, et du beau ! Nous n’avons pas pu en faire autant que l’on aurait souhaité à cause des incidents de cannes mais aussi parce que nous pêchions majoritairement du bord… Peu importe, quand on fait des milliers de kilomètres pour aller pêcher à l’autre bout du monde, il faut se préparer à certains problèmes de matériel ! Peu importe, désormais nous avons l’expérience d’un premier voyage, vivement le prochain !!!
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