Les rivières de gabarit intermédiaire sont les plus pêchées en France car elles sont nombreuses et offrent aux pêcheurs la possibilité de capturer des truites de belle taille. Selon les régions, leur profil et leurs caractéristiques physiques peuvent être très différentes, mais pour la plupart elles alternent des parties calmes et des parties rapides ce qui nous offre de nombreuses possibilités de pêche. S’il est un point particulier qu’il faut souligner sur les moyennes rivières c’est que leur largeur offre la possibilité au pêcheur d’explorer tous les postes car il est généralement possible de lancer depuis une berge au ras de la berge opposée. Tous les postes semblent donc pêchables et théoriquement toutes les truites présentes dans la rivière peuvent être sollicitées par votre leurre.
Cette possibilité de peigner toute la surface du cours d’eau est néanmoins un piège dans lequel tombent de nombreux pêcheurs qui ne pratiquent qu’en lançant contre la berge opposée et en faisant traverser leur leurre pour couvrir un maximum de surface. En début de saison en particulier, les truites sont souvent postées dans une veine d’eau dont elles ne sortent pas facilement, le fait de traverser latéralement ces courants est alors souvent contre produtif car votre leurre ne reste dans la bonne zone qu’une à deux secondes et si les truites ne sont pas en phase d’activité alimentaire forte à ce moment là, il y a fort à parier qu’elles laisseront passer une proie trop rapide.
Si cette pêche en travers peut être très efficace dans certains conditions et en particulier plus tard en saison, le pêcheur en rivière moyenne doit aussi savoir oublier la berge opposée pour se focaliser sur les courants plus proches de lui où il pourra faire évoluer son leurre plus longuement (sans que la pression du courant sur sa bannière ne vienne sortir son leurre de la zone) dans une veine d’eau prometteuse. Très souvent l’exploration des veines d’eau proches de la berge du pêcheur rapportent de meilleurs résultats, que ça soit dans le cadre d’une pêche vers l’amont ou vers l’aval. Dans les 2 cas le leurre reste alors beaucoup plus longtemps dans cette zone de confort où les truites sont situées.
La diversité des postes (courants, profondeur…) et des animations implique l’utilisation de leurres différents, dans certaines conditions (faibles profondeurs, courants de faible intensité) les leurres flottants ou les petites cuillères permettront généralement de bien aborder le poste. Au contraire dans des veines d’eau plus puissantes ou plus profondes, il faudra souvent faire le choix de leurres coulants capable de descendre dans la couche d’eau et de continuer à nager efficacement malgré l’intensité du courant.
Les conseils du staff :
Bruno Pebe
Pour ma part je démarre la saison en pêchant aux heures les plus chaudes c’est à dire entre 12 et 15 h où j’ai noté que les truites avaient souvent un gros pic d’activité alimentaire. Mon métier m’amenant à me déplacer sur une grande partie nord-ouest de la France, je pêche aussi bien des parcours que je connais très bien en Normandie que des secteurs où je lance mes leurres pour la toute première fois dans d’autres régions. Si je ne devais retenir et conseiller qu’un seul leurre, ça serait le Rigge 46 S line MDR de Zip Baits qui est particulièrement bien adapté aux rivières à gabarit moyen et qui est formidable pour aller solliciter les jolis poissons postés près du fond. Sa faculté à tenir parfaitement le courant permet de l’utiliser dans les veines profondes qui tiennent souvent des truites de belle taille en début de saison.
Alexandre Bigot
Les rivières dites de tailles moyennes sont généralement une succession de radiers et de fosses, assez souvent tournantes et offrant de multiples caches aux truites : chaves, grosses pierres brisant le courant, tas de branches, herbiers l’été… Tous ces postes sont d’excellents refuges pour les truites qui peuvent s’y réfugier pour se reposer entre 2 phases d’activité alimentaire. Lors de ces périodes de repos (assez fréquentes) il est plus difficile de faire se déplacer les poissons sur une longue distance pour se saisir d’un leurre qui passe trop vite. Heureusement il existe l’arme fatale pour ce genre de situations: la cuiller ondulante (ndlr : Alexandre utilise beaucoup la elfin spoon) ! De petit gabarit, avec des poids s’adaptant à tous types de postes et rivières, sa nage lente et planante vous permettra d’aller titiller les truites jusque sur leurs postes de repos en leur présentant une proie potentielle juste devant leurs gueules… et croyez-moi, aucune truite, cette reine des opportunistes, ne saura résister à une telle provocation !
Julien Miot
En début de saison, souvent les truites sont calées à des endroits bien précis et se déplacent assez peu pour se nourrir. J’essaye de cibler en particulier les bordures des principales veines de courant en essayant de laisser mon leurre placé dans cette zone de transition. Je privilégie également les contre courants et retours de courants où j’ai souvent de bons résultats. Pour les rivières de taille moyenne j’utilise la canne Tenryu tactical qui a la bonne action pour animer les poissons nageurs et qui permet de lancer à bonne distance tout en restant très confortable. J’utilise des leurres flottants et des leurres coulants pour m’adapter aux postes. Pour les flottants je vous conseille le MOAB 85 F de Duo qui est très efficace sur les belles truites. Du côté des leurres coulants le choix est vaste mais s’il y en a un qu’il faut absolument avoir dans sa boîte à mon sens c’est le spearhead ryuki 70 S.
Christophe Ahr
Pour l’ouverture ,les eaux de mes rivières sont hautes avec la fin de l’hiver. L’eau est souvent froide en raison de la fonte des neiges, les truites ne sont pas très actives et ne se déplacent qu’aux heures les plus chaudes.
Pour les faites réagir, j’utilise des petits poissons nageurs comme le X 55 Great Hunting de megabass et des petites ondulantes, en particulier la Elfin Spoon en 2,2 g sur ma canne armagueddon 68 L avec un moulinet en taille 2000 garni en PE 0.8