Comme tous les ans à l’arrivée des fêtes, ma saison de pêche du bar s’achève. Je retournerai un petit peu pêcher les carnassiers en eau douce ces prochaines semaines avant d’attendre avec impatience la reprise de la pêche de la truite en mars et enfin de celle du bar courant avril. C’est donc le moment du bilan. Cette année j’ai consacré l’essentiel de mes sorties à la pêche du bar depuis le bord, parfois à vue, parfois non, mais presque toujours en estuaire (on en a beaucoup en Bretagne et ils sont tous très bons). Si en terme de régularité et de nombre de prises j’avais déjà connu mieux, j’ai par contre bouclé ma plus belle année à gros poissons.
Je pense qu’ils étaient particulièrement présents sur les bordures des estuaires à chasser les crabes et les crevettes. J’ai pris une dizaine de très jolis bars, je ne les pèse pas et je ne les mesure pas donc il faudra simplement se contenter de ces quelques photos.
J’ai pris tous ces poissons dans moins de 2 mètres de profondeur et à moins de 2 mètres du bord. Comme quoi, même si ça peut aider de pêcher en bateau pour capturer des gros bars, on peut aussi très bien s’en sortir du bord.
J’ai également pris tous ces poissons en jouant sur la combinaison de 3 hameçons et 3 leurres souples.
Je l’utilise surtout quand je pêche dans moins d’1 m d’eau et que je suis sur une berge basse ou alors quand il n’y a vraiment pas de courant et de vent. Dans tous les cas dès qu’il est possible de l’utiliser convenablement (sans qu’une bannière molle ne se crée) c’est celui que je choisis.
Quand je suis légèrement en surplomb ou quand il y a un peu de courant ou de vent, le worm 104 permet au leurre de plonger tête la première et ainsi de noyer plus efficacement la bannière que ne le fait le worm 102 du fait du positionnement de sa partie plombée.
On continue dans la logique du déplacement de la plombée en tête afin de mieux faire couler le leurre. Je l’utilise surtout sur les postes où je suis placé en surplomb ou dans le cas où il y a un peu de courant, de vent ou de profondeur. Un petit conseil sur les poissons difficiles, grattez un petit peu la partie plombée de la tête pour lui enlever son côté « brillant » qui à mon avis ne joue pas en faveur du pêcheur et peut causer des refus de votre leurre.
Pour les pêches fines, avec ces 3 têtes (que j’utilise en tailles 2/0 et 3/0) je fais ma saison. Je pense que s’il y a un point où il ne faut pas faire de compromis c’est bien sur la qualité des hameçons. On est amenés à pêcher des gros poissons sur des montages légers, des lignes détendues et dans des angles pas toujours évidents. Dans ce cadre là, ne pas choisir un hameçon d’excellente qualité est une faute professionnelle. On doit profiter d’un piquant de qualité irréprochable (et donc d’une finesse de l’hameçon) tout en gardant de la solidité. Decoy propose indiscutablement les produits les plus adaptés à mon cahier des charges.
Pour les leurres, j’utilise également 3 références qui se combinent parfaitement avec ces 3 hameçons.
Je l’utilise dans la taille classique (105 mm) et principalement dans le coloris #Ayu qui est le plus régulier mon sens. J’ai de très bons résultats avec ce leurre dès lors qu’il s’agit de pêcher un poste précis où se tient un gros poisson. Je ramène alors mon leurre environ 1 mètre devant le poisson, je le laisse se poser sur le fond et le gratte doucement en faisant des pauses.
C’est ma révélation de l’année, j’y croyais ferme mais il a dépassé toutes mes attentes. En pêche à vue j’ai observé des poissons l’attaquer avec une violence et une assurance incroyable et que je n’ai jamais vu en pêchant avec d’autres leurres. A gratter sur le fond, à descendre dans la couche d’eau ou à manier entre 2 eaux, il a été super efficace tout au long de l’année. J’ai un faible pour le coloris #84 qui fait la différence dans les eaux légèrement teintées.
La Crust Bug de Vagabond (ndlr : la production de ce leurre a malheureusement été stoppée depuis la parution de cet article)
Elle m’avait déjà permis de prendre des très beaux poissons l’année dernière. Ca s’est confirmé cette année où elle a fait la différence sur 2 très gros bars qui n’en ont fait qu’une bouchée. Elle est très efficace sur les gros poissons postés à l’écart des zones de courant. J’adore l’utiliser en la faisant tomber des algues ou des rochers, ça déclenche bien les attaques. Sur des zones dégagées elle s’en sort également très bien à gratter très doucement le fond. J’utilise surtout le coloris #Zarigani.
A mon avis, pour une traque spécifique des gros bars du bord en finesse, vous pouvez tout faire avec ces 3 leurres. On pourrait éventuellement rajouter un shad mais si on se place dans l’optique d’obtenir des résultats réguliers sur les gros poissons, je pense qu’il vaut mieux éviter les leurres qui vibrent fort (qui peuvent apporter de super résultats un jour mais ne plus rien donner pendant des semaines alors que les 3 leurres ci-dessus continuent de donner).
Pour conclure, je vais me répéter mais il y a vraiment des gros bars dans tous les estuaires. Dans cet article j’ai mis 4 photos de poissons, pris sur 4 postes différents, dans 3 estuaires différents. J’entends parfois (souvent) dire que si je prends des gros poissons c’est parce que j’ai trouvé un coin magique… ce n’est pas vrai. Je connais bien mes coins et c’est essentiel mais tous les ans je découvre de nouveaux postes où je prends du poisson. Vous pouvez en faire exactement de même.
Si cette approche de la pêche des gros bars du bord vous plait, je vous encourage à consulter le prochain numéro de fishme qui sort en début d’année et où j’ai consacré un article plus technique à cette approche.
Bonnes fêtes de fin d’année à tous et n’oubliez pas, les bars vont profiter des 3 mois qui viennent pour se reproduire, c’est un moment où il conviendrait à mon avis de ne pas les déranger.