Samedi 13 octobre, 8h30, 46 bateaux et 22 kayaks sont en ligne pour le départ de l’Open Labrax de la rade de Brest, dernier rendez-vous de l’année pour la Labrax Cup. Le soleil vient de percer quand le départ est donné.
David et moi prenons la direction du fond de rade pour pêcher un spot de bordure où nous avons trouvé une bonne présence de poissons et quelques bars de bon calibre la veille. Nous attaquons d’entrée avec les 2 leurres qui fonctionnaient lors du repérage : Asturie 150 ghost lançon pour moi, x-layer pro blue pour David. Malheureusement les jours se suivent et ne se ressemblent pas, mon Asturie aura tout le loisir de nager tranquillement pendant une heure alors que la veille il se faisait cartonner tous les 2 lancers… Le X-layer de David nous permettra de rentrer un bar qui malheureusement n’accusera que 41 cm à la mesure (la maille en compétition est de 42 cm, la taille biologique à laquelle l’espèce est mature).
Changement de stratégie suite à un coup de fil des frangins (Richard et Yvan Crenn) qui viennent de trouver des poissons actifs en face du port de commerce. On a bien pêché la veille à cet endroit là également… on démarre le bateau et on file sur le spot où une dizaine d’équipes se sont déjà regroupées. Quelques oiseaux s’activent sur une grande zone et de petites chasses éclatent ici et là. Nous allons passer 5 heures à écumer cette partie de la rade et à accumuler les prises, d’abord de nouveaux poissons non maillés puis enfin des bars adultes. Nous pêchons au One Up Shad Sawamura en 4 et 5 pouces dans les coloris 63 (dos bleu, ventre gris) et 69 (dos marron pailleté bleu, ventre gris). Les premiers bars confirment notre choix rendant par paquets des petites sardines bleutées d’environ 10 cm.
La technique est basique. La profondeur des postes que nous pêchons va de 6 à 10 m et le relief est très limité. Les bars s’activent par groupes de quelques individus sur une zone très large et sur des moments très courts. Les oiseaux nous indiquent ces montées d’activité et quand on le peut, on essaye de se rendre au plus près de ces regroupements de sternes et de goélands. Dans ce cas là on lance notre One Up Shad armé d’une tête plombée de 7 à 10 g (VJ73 pour moi, SV67 pour David) et on ramène vite en linéaire, canne basse en moulinant sans changement de rythme. Les touches sont violentes et les poissons s’enchaînent dans l’épuisette.
Quand l’activité retombe ou que les chasses sont hors de portée, nous gardons ce maniement canne basse au moulinet mais en ralentissant la récupération et nous faisons des pauses pour laisser le One Up Shad descendre en faisant en sorte de toujours avoir la bannière tendue.
A ce petit jeu on va prendre près d’une vingtaine de bars maillés et remplacer au fur et à mesure les plus petits pour ne garder au final que les 5 plus gros : 52, 54, 55, 56 et 60 cm.
Pas de très gros poissons mais la moyenne est correcte, le classement intermédiaire du samedi soir nous place 7èmes ; 38 équipes ont bouclé leur quota de 5 bars maillés faisant de cette manche celle où il s’est capturé le plus de poissons lors de la Labrax Cup 2012. Tout le monde a le sourire, les poissons ont croqué… c’est parfait.
Les discussions avec les autres équipes valident notre technique de pêche. Énormément de poissons ont été capturés au One Up Shad 4 ou 5 pouces, surtout sur le coloris 63 et beaucoup d’équipes font des pieds et des mains pour en trouver quelques uns en vue du dimanche. Dommage pour le magasin sur le port qui n’en avait pas en stock… il aurait fait fortune ! Certains prennent la voiture pour aller tenter leur chance sur les autres magasins du secteur avant la fermeture, d’autres jouent de la colle pour réparer les individus fatigués de s’être fait croquer par les bars toute la journée. Le quidam qui en a 3 ou 4 à dépanner devient un demi dieu et se fait arroser le gosier de houblon au tour du monde, célèbre bar brestois qui verra se déchaîner les pêcheurs de bars durant une mémorable soirée dont beaucoup se souviendront pendant longtemps.
Dimanche matin, certaines équipes vont jouer leur saison sur les 5h30 de pêche. Le coup de départ est donné, David et moi prenons la direction du spot de la veille accompagnés d’une vingtaine d’autres bateaux. La pêche y est bien moins facile, il n’y a presque plus de sardines, les oiseaux sont aux abonnés absents et les bars se font très rares. Comme la veille on commence par 4 non maillés et près de 3 longues heures à chercher la dérive qui va bien. Il est 11 h passées quand nous prenons enfin la première vraie touche, épuisette, vivier et on relance pour en rentrer très vite 2 nouveaux maillés. Comme la veille ça se passe au One Up Shad 63, les équipes présentes autour de nous profitent aussi de ces 5 minutes d’activité pour mettre un peu de monde au vivier. Même technique : One Up, One Up, One Up.
Une dizaine de bateaux nous rejoignent en sortant de nulle part et l’activité retombe. Un coup de fil aux copains Manu et Gaël nous apprend qu’ils ont 4 poissons… au One Up Shad également. On reste en stand-by pour s’aider à trouver la zone où boucler le quota.
Vers midi, on revoit une micro période d’activité, on en profite pour rentrer le quatrième maillé et malheureusement on rate 2 ou 3 belles touches et je casse sur le cinquième poisson après avoir fait le choix de descendre assez bas en diamètre de fluorocarbone pour essayer de déclencher plus de touches.
12h20 coup de fil de Gaël ! « On vient de trouver le cinquième, il y a une grosse chasse. ». On prend l’option de les rejoindre malgré les 50 minutes de navigation nécessaires à faire l’aller/retour alors qu’il ne reste que 90 minutes de compétition. On rejoint les gars dans un nuage impressionnant d’oiseaux qui se gavent de sardines sur un plateau du fond de rade. C’est véritablement la curée, même les grondins naviguent sous la surface pour se gaver de cette manne bleue, nous donnant de faux espoirs de quota à plusieurs reprises. Les maquereaux sont aussi de la partie et nous font jurer sur leur foutue rapidité à saisir les leurres avant les bars. Dans le tas nous prenons une dizaine de bars mais le sort est jeté, nous sommes maudits ! Aucun d’entre eux n’atteint la barre des 42 cm.
Nous rentrons ravis de notre week-end mais avec un goût d’inachevé… nous avions le leurre, la technique et les postes pour boucler ce dernier quota… un gros manque de réussite nous en prive… c’est le jeu !
Seulement 12 équipes terminent avec un vivier complet et s’accaparent des première places du général. Nous terminons 14èmes de ce classement très serré et également 14èmes du classement général annuel pour lequel nous n’avions pas de prétentions vu le peu de préparation aux compétitions, la non participation à 2 des 6 étapes et l’abandon à une troisième pour cause de maladie. La saison se termine donc pour nous avec une 9ème place aux glénan, une troisième à l’iroise et une 14ème à Brest : 3 résultats qui nous satisfont pleinement et nous confortent dans nos techniques et dans le choix de notre matériel.
L’équipe au nom prédestiné, les « Wan’s Up », remporte brillamment cette compétition (en pêchant, je vous le donne en mille, au One Up Shad) et rafle au passage la première place annuelle des équipes non sponsorisées… félicitations les gars.
Je ne saurai terminer ce compte-rendu par un remerciement à la PPMI, organisatrice de cet événement ainsi qu’aux organisateurs des 5 autres compétition de la Labrax Cup pour le boulot réalisé cette année. Merci de donner de votre temps pour notre plaisir. Un remerciement également à nos sponsors, Ultimate Fishing et MC Technologies pour leur soutien et pour le matériel si performant qu’ils mettent à notre disposition. Merci enfin à mon ami David qui nous a prêté son bateau et nous a permis de participer à ces compétitions.
L’année prochaine je mettrai en suspens ma participation à la Labrax Cup pour me consacrer un petit peu plus à d’autres aventures halieutiques mais je sens déjà que des week-end comme celui que nous venons de passer à Brest vont me manquer et il n’est pas dit que je ne faute pas pour venir tout de même prendre part, en toute détente, à un ou deux de ces rendez-vous.
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