On se retrouve tous systématiquement avec les mêmes interrogations le matin ou la veille de notre journée de pêche. Où aller? Comment attaquer? Avec quel leurre, taille, couleur? type de zone? profondeur? Etc…
Finalement, quelle stratégie mettre en place pour avoir le plus de chance de réussir notre sortie!
- L’utilisation des infos (pêcheurs, copains) récoltées… Attention!
On a souvent tendance, quel que soit notre niveau, consciemment ou inconsciemment à écouter « radio pêche » : l’info d’un copain ou du copain d’un copain qui était sur l’eau la semaine passée et qui en plus pour ne pas arranger nos affaires aurait fait quelques fish ! Tout pour rendre crédible les infos.
Prudence, que l’on connaisse le lieu ou non, pas d’apriori, pas de préjugés, restons vigilants et utilisons ces infos avec parcimonie. D’une bonne intention initiale, cette info censée nous servir ou nous aider a souvent l’effet inverse.
On en oublie presque notre sens et réflexion propre et donc si la moindre chose a changé, ce qui est très souvent le cas d’ailleurs, on se retrouve alors rapidement dépourvu de solution.
Nombres d’infos bien utilisées pourront faire gagner un petit peu de temps, certes, mais ne remplaceront jamais une analyse juste faite à l’instant T.
- En fonction du mois et des températures, quel type de poste privilégier ?
Je pense qu’il n’y a pas ou plus vraiment de règle concernant le type de structure en fonction de la période et qu’il ne faut donc exclure aucune possibilité : plage, cailloux ou falaise tout est possible d’Octobre à Mars (ndlr : certains lacs de barrage que pêche Marvin restent ouverts après la fermeture nationale) !
Arrivée sur l’eau, le contre la montre commence et il s’agit d’utiliser nos munitions à bon escient sans y laisser trop de plumes à chaque étape.
- L’ordre chronologique des étapes à respecter est alors primordial:
- Choix du type de poste
- La profondeur
- Le leurre: couleur et vibration
- La TP: poids, forme et couleur
- Vitesse de dérive
Il faut donc rapidement dégrossir et si je me trouve être accompagné cela va aider à arriver plus rapidement à l’essentiel. Cet avantage permettra de se répartir les taches de façon à glaner un maximum d’infos et ce toujours dans une même optique de gain de temps.
Je vais systématiquement avoir 2 cannes de prêtes et montées afin de palier rapidement à telle ou telle situation.
- La Tenryu super shoot d’une puissance de 10-45 g et d’une longueur de 2,05m, plus longue pour les pêches en diagonale plus fortes et rapides qui sera souvent accompagnée d’une tp Bakuree head de 18 ou 24g et d’un leurre qui va être plus volumineux et tirer d’avantage sur la canne comme hazedong shad 5,2, One up 6, Mother worm 8’’, Finess KB…
- Et la Tenryu SPV 6.0MH pour les pêches plus fines, lentes et précises sous le bateau, qui elle, sera montée avec un tp ronde Decoy SV62 souvent en 14 g avec un leurre plus modeste type One up 5’’, sling shad 5’’, X-layer curly 5…
C’est pour cela qu’en attaquant, je serai le plus souvent Super shoot en main car à ce moment-là, ses atouts pour la diagonale parlent d’eux mêmes! Pêcher plus lourd pour passer plus vite tout en restant proche du fond ou plus léger tout en conservant un angle efficace par rapport à sa longueur supplémentaire!
Nous allons donc procéder par élimination tout d’abord en choisissant par feeling, info ou certitude l’un des 3 grands types de substrats des lacs de barrage :
- Plage
- Cailloux
- Falaise
Une fois chose faite, si je décide par exemple d’attaquer par une plage, il sera intéressant d’utiliser des leurres à vibrations radicalement opposées. Un pêcheur sera au shad (Hazedong shad French wakasagi) et l’autre avec un leurre de la famille des finesses (Finess KB psychedelic chart).
Le choix de couleurs à ce moment-là totalement opposé est bien entendu volontaire au même titre que les types de vibration donc on tape dans les classiques avec du naturel et du chartreux.
Important à ce stade tant que nous sommes en recherche d’indices sur la position des carnassiers de ne surtout pas s’éparpiller dans des couleurs de leurres, de têtes plombées ou encore de leur forme.
- La profondeur ensuite sera le point à déterminer.
Lors de ces premières dérives, je vais alterner mes profondeurs en déplaçant le bateau sous forme de S entre 6,7 et 10m à l’affût de signaux et présence potentielle de vie au sondeur. Positionnement de poissons blancs ou de carnassiers entre 2 eaux ou posés sur le fond, tout est bon à prendre !
En fonction de cette première récolte généreuse ou non, il sera nécessaire de renouveler l’opération autant de fois que nécessaire à différents niveaux du lac et types de substrats (cailloux et falaises) avant de pouvoir s’avancer et déterminer avec plus de précision le type de fond qu’il faudra privilégier ce jour.
Attention, ce n’est pas parce que vous faites 2 poissons coup sur coup sur une plage dans 9 m avec un shad blanc en attaquant la journée que la pêche se réduira à faire trainer un shad blanc dans 9m sur les plages tout au long de celle ci..
Une fois le gros du travail fait par élimination et qu’on estime à présent que la pêche et les poissons se trouvent principalement entre 10 et 11m sur des éboulis et qu’ils ont l’air de favoriser des shad de couleurs naturelles, on va pouvoir se permettre alors d’affiner de nouveaux points.
- La vitesse de dérive, le grammage et la couleur de la tête plombée
Il sera à partir de là très intéressant de varier nos présentations et vitesses de dérives pour espérer encore s’approcher un peu plus près de la vérité. Accélérer notre dérive pour rendre notre leurre plus planant, plus fuyant ou à l’inverse alléger la tête plombée et ralentir la dérive. Modifier la forme de celle-ci, sa couleur pour créer un contraste plus agressif en combinant par exemple une bakuree head orange sur un shad tinsel brown.
Tout autant de petits détails qui par moment apportent de grosses différences et surtout la satisfaction d’avoir su trouver quelque chose et pourquoi pas le fameux « pattern ».
- La couleur, taille et vibration du leurre
Idem concernant le leurre, car même si dans notre configuration on a des pistes qui font penser que le shad naturel fonctionne, il y a des multitudes de possibilités. Augmenter le volume et la vibration du leurre afin qu’il soit vu et perçu plus rapidement et de plus loin. Les multiples combinaisons de couleurs naturelles existantes, opaque ou non, paillettes ou non ou encore qui laissent passer la lumière. Il s’agit de tout autant de pistes à ne pas négliger qui peuvent à force de gratter et de persévérance nous donner la clé !
- Le temps nécessaire à laisser à chaque leurre, zone et profondeur
Sachant qu’une journée passe vite, il est important de ne pas passer trop de temps sur une même zone, profondeur ou leurre afin d’isoler le plus tôt possible « La » solution. 10 à 20min suffisent pour tirer une information si présence de poissons il y a surtout à 2 pêcheurs.
Je vois souvent à tort des pêcheurs attaquer avec un leurre, faire 2,3 touches avec et ensuite pensant que c’est le bon ne plus le lâcher de la journée..
Le leurre, sa couleur, vibration, son volume et la tête plombée sont souvent la réalité d’un instant T par rapport à bon nombre de facteurs, luminosité, teinte de l’eau et bien sûr humeur du poisson.
Autant d’éléments qui peuvent changer 1,2,4,10 fois dans une seule et même journée, de quoi donc nous faire perdre 2,3 cheveux…
L’important sera de rester ouvert et à l’affût, la verticale peut être très complexe et ingrate à l’image
du poisson qui en est roi. Mais en procédant méthodiquement par déduction et élimination, les cartes sont entres nos mains et elle peut à l’inverse devenir très généreuse!