Le Golfe du Morbihan s’habille de son manteau d’hiver …
Une nouvelle ambiance s’installe doucement : de nouvelles couleurs apparaissent sur les îles avec le mauve des bruyères, le jaune de la lande, le noir des roches. C’est aussi la période où de grands escadrons d’oies bernaches ou de canards colvert séjournent un laps de temps avant de reprendre leur migration. On a aussi cette bonne sensation de calme, de silence qui contraste avec l’agitation estivale.
La période automnale est propice pour la pêche du bar au leurre souple. La diminution de la nourriture dans le Golfe et la nécessité de constituer ses réserves pour aborder la période de reproduction en sont les deux principales raisons.
La baisse des températures (air et eau) a pour conséquence une modification du régime alimentaire des bars. Les bancs d’éperlans que l’on pouvait trouver sur les bordures ou les zones calmes ont quitté le Golfe. Le poisson fourrage se fait donc plus rare. Le bar va donc devoir se nourrir de petits poissons tels que le gobie ou le corlazo, poissons que l’on retrouve généralement plutôt à proximité du fond sur des zones rocheuses. Un autre facteur a aussi son importance dans le Golfe, c’est l’arrivée de la morgate ou de la seiche (céphalopode) car le bar en est très friand. Ce céphalopode séjourne plutôt sur des zones sableuses.
En tenant compte de ces différentes données, je vais plutôt prioriser la pêche en dérive dans les veines du courant du Golfe et alterner des dérives sur zones rocheuses et sur zones sableuses. Il sera primordial de chercher le poisson plutôt à proximité du fond pour réussir la partie de pêche.
J’ai principalement utilisé en cette fin de saison le Madshad 2 de Madness lors de mes guidages.
Suivant les coefficients de marée et donc la force du courant, je vais l’armer avec deux types de tête plombée : l’Ultihead Evo et la Rolling Mate de Xorus. Les grammages principalement utilisés resteront 20 grammes et 30 grammes pour pêcher dans des zones de 8 mètres à 15 mètres environ.
La Rolling Mate, comme son nom l’indique, accentue le rolling du leurre. Par contre la vitesse de descente dans la couche d’eau est plus lente que la Ultihead plus hydrodynamique. J’ai principalement utilisé la Rolling Mate par coefficients de marée faibles à moyens et l’ultihead lors des grosses marées. Le Madshad 2 est un leurre très vibratoire de par ses caractéristiques : un corps trapu, un paddle conséquent et une matière dense. Les vibrations produites se font repérer de très loin par les bars dans les forts courants du Golfe, ce qui le rend donc très efficace.
Au niveau des couleurs, ce sont les coloris Dorado Iwashi et Black Iwashi qui ont eu le plus de succès. Les couleurs proposées dans la gamme sont toutes naturelles (sardine, dorade, mulet…). Ne pas hésiter à jouer sur la transparence du leurre. J’ai remarqué que le ventre blanc opaque (mulet) était efficace quand le bar se nourrissait de petites seiches.
Quelle technique d’animation ? C’est un leurre qu’il faut faire vibrer. Il faut donc imprimer une traction, décoller le leurre d’un ou deux mètres dans la couche d’eau. Si le poisson est actif il n’hésitera pas à venir chercher le leurre dans la couche d’eau mais parfois il sera nécessaire de « gratter » et donc de chercher le poisson au ras du fond.
J’ai principalement utilisé 2 cannes pour ce type de pêche : la Tenryu Injection Sp 82 mh et la 77mh.
La Tenryu Injection Sp 82 mh est une canne qui mesure 2,50m, donc possédant un bras de levier important pour la pêche en traction. Sa puissance oscille de 12 à 45g donc une puissance adaptée à la pêche au shad dans le Golfe. La Tenryu Injection Sp 77mh (ou la five SP 77mh) mesure 2,30m pour une puissance de 10-45g, elles aussi sont adaptées à ce type de technique de pêche.
Pour conclure, le Madshad 2 sera donc un leurre qui figurera en bonne place dans ma boîte à pêche pour la saison 2020 !!!