Je propose ici de faire un tour d’horizon afin de comprendre un peu mieux ce qu’est un crankbait et ses utilisations.
- Anatomie :
Son corps est souvent fait de bois ou de plastique. La forme de son corps, elle, détermine l’action propre du leurre. En effet un crankbait avec un corps rond ou trapu aura plutôt une action vacillante mais ce n’est pas pour autant du « wobbling » très prononcé alors qu’un crankbait mince avec des flancs plats aura une nage beaucoup plus serrée.
Sa bavette déterminera la profondeur de nage du leurre. Plus elle sera longue et plus votre leurre descendra profond. Cette bavette pourra être attenante au corps du leurre ou séparée comme sur les Bacra de Gancraft.
La chambre à billes : la plupart des crankbaits possèdent une cavité intérieure qui va être plus ou moins remplie de billes métalliques/verres produisant un son lorsque l’on récupère le poisson nageur.
Enfin en ce qui concerne l’armement, la majorité seront équipés de deux triples, même si l’on retrouve actuellement sur le marché quelques modèles avec un hameçon simple pour moins d’accroche…
- Où et et quand les utiliser :
Si l’on utilise tout ce qui est « worms » et « jigs » avec des actions lentes ou dans le but de pêcher les obstacles, nos crankbaits sont plutôt destinés à pêcher de larges zones relativement rapidement. Battre du terrain, ratisser le plus de structures telle que les pointes, les hauts-fonds ou les cassures de plage. Ils seront au top de leur efficacité lorsque la température de l’eau sera comprise entre 15 et 25°C.
- Types de crankbait :
les « deep divers » possédant une longue bavette, certain peuvent atteindre des profondeurs de 6 à 8 mètres avec un diamètre de corps de ligne fin et respecté ! Il vaudra mieux les utiliser lorsqu’il fait très chaud (air et eau), lorsque les carnassiers seront collés aux structures profondes, pieds de cassure, chenal de rivière etc…
les « medium divers » possèdent une bavette légèrement plus courte et descendent dans des profondeurs maxi de 2.5/3 mètres. Parfaits pour de longues récupérations lentes en les faisant taper le fond proche des bordures, des petites pointes ou encore des shallows.
les « shallows divers » sont équipés d’une bavette très courte leur permettant de nager juste sous la surface. Ils sont l’arme idéale pour prospecter autour des zones boisées de bordures, celle que vous feriez habituellement au spinnerbait.
Enfin les « lipless crankbaits« sont dépourvus de bavette mais ce n’est pas pour autant qu’ils ne permettent pas de pêcher profond ! Leurre aux flancs plats et souvent remplis de « rattles », ils vous permettront de faire du bruit façon « réveil matin » afin de prospecter rapidement et largement de vastes étendues.
- l’équipement :
Pour pêcher au crankbait il est préférable d’utiliser une canne de 7 pieds au minimum qui facilitera les longs lancers, ce qui est somme toute préférable si vous voulez lui faire atteindre « le maximum » de sa profondeur de nage. Une action douce est également requise afin d’absorber les chocs/vibrations et surtout elle vous permettra de mettre au sec des poissons tels que perches et black-bass faiblement piqués sans les décrocher/déchirer !
Même si l’on peut pêcher au crankbait aussi bien en spinning qu’en casting je lui préfère le baitcasting avec l’utilisation de moulinet avec un ratio assez lent . Si vous avez la possibilité d’avoir plusieurs cannes, un ratio de 5:1 pour une récupération des grands plongeurs, un 5.2:1 légèrement plus rapide pour les « medium deep » et enfin un ratio de 6:1 pour ramener efficacement les lipless de prospection rapide.
Pour parfaire l’équipement l’utilisation de la ligne devra être appropriée : le corps de ligne pour le deep cranking devra être adapté et relativement petit afin d’atteindre rapidement la profondeur de nage souhaitée. Un mono-filament de 10 à 12 Lbs est je pense parfait. Lors de prospection en zones peu profondes, notamment avec des bois immergés ou riches en rochers, vous pouvez utiliser une ligne plus résistante, plus épaisse qui préviendra de l’abrasion sur ces structures. Cas plus rares, vous pouvez également utiliser une ligne avec un gros diamètre (>20 Lbs) qui vous permettra indirectement de contrôler la profondeur de votre poisson nageur ; par exemple lorsque vous voudrez venir lécher la tête des obstacles (un diamètre de nylon plus important freinera la descente du crankbait et l’empêchera d’atteindre sa profondeur de nage habituelle).
- Petits conseils de récupération :
Bien évidemment nous pouvons simplement lancer et récupérer le crank de manière uniforme et unilatérale mais il existe d’autres manières (que déjà certain d’entre-vous connaissent) peu conventionnelles qui permettent de déjouer la méfiance des carnassiers et/ou de déclencher plus de touches !
Le « cover bumping » : une touche violente se produit souvent et immédiatement après un contact répété de votre crankbait avec le fond. Utilisez donc volontairement un modèle avec une profondeur de nage plus importante que la profondeur dans laquelle vous le ferez évoluer. Quand votre leurre rebondira sur une surface dure telle qu’un rocher ou une souche, il changera de direction et de vitesse, imitant la fuite désordonnée d’un poisson apeuré ou d’une écrevisse.
Le « stop and go » : Lorsque vous pêcherez en pleine eau ou en deep cranking » vous ne pourrez pas utilisez le fond pour faire varier la nage de votre leurre. Plutôt que de faire traverser la couche d’eau au leurre sans s’arrêter, essayer d’utiliser la « stop-and-go retrieve » (récupération linéaire au moulinet entrecoupée de pauses)…. pour rendre le leurre un peu plus réaliste.
Sur les bordures peu profondes, simulez la fuite d’une écrevisse en utilisant un médium/deep crankbait, faîtes le taper les souches « bottom root » et racler le fond afin de soulever des nuages de vase… très attractifs et repérables de très loin par les différents carnassiers !
- le choix des couleurs
Naturel, imitatif poisson : lorsque les eaux (rivières ou lacs) sont relativement claires, il est bon de se calquer aux poissons fourrages souvent très abondants dès la fin du printemps. Coloris gardons, perchettes ou autres seront des valeurs sûres. N’oubliez pas de faire varier les aspects : brillant-transparent-opaque en fonction de la luminosité…un rien peut faire basculer votre pêche !
Le bon vieux « pattern écrevisse » : il est redoutable sur les zones rocailleuses et les fond boueux des lacs et rivières bien peuplés en décapodes. Des zébrées vert/olive, marron/brune et inévitablement les rouges seront de la partie. Ces coloris fonctionnent le mieux dans les eaux teintées et seront particulièrement mortels au début du printemps lorsque les écrevisses sortent de leur période d’hibernation.
L’inébranlable « fire-tiger » : très populaire, à ne pas oublier, il devra sortir de votre boîte dès que l’eau est trouble ou boueuse mais il saura décider/agresser les carnassiers les plus récalcitrants des eaux claires.
Flottant majoritairement ou parfois coulant, sub-surface ou très grand plongeur, silencieux en bois ou truffés de billes tungstène etc… vous aurez compris que si l’on trouve une grande diversité de modèle sur le marché c’est bien qu’il faut lui réserver une place à part dans vos boîtes de pêche.
A bon entendeur…