Pêchant le brochet principalement en Loire, j’ai pour contrainte de devoir faire évoluer mes leurres dans des profondeurs assez limitées (0,5m-3m). Connaissant l’efficacité des shads sur cette espèce, le magdraft m’a rapidement tapé dans l’œil puisqu’il répondait parfaitement au cahier des charges imposé par mes spots et par l’espèce recherchée, à savoir :
- Faible vitesse de descente
- volume d’eau brassé important
- coloris adaptés
- Tailles adaptées (5″,6″,8″ et 10″)
- Résistance du plastique
En effet, le magdraft n’est quasiment pas plombé et est très volumineux, il possède une nage planante et « ballotante » qui semble constamment proche du déséquilibre. Cet effet est rendu possible grâce à ces 4 nageoires lui apportant l’équilibre nécessaire au maintien de sa carrure. Un peu comme une brême … 😉 Cette même carrure explique l’important brassage d’eau induit par sa caudale et ses flancs qui sont les caractéristiques faisant du magdraft un leurre à gros prédateurs. Enfin, dernier point fort, sa résistance. Dans des tailles adaptées au carnassier en question (8″ et 10″ à mes yeux), ce leurre a l’avantage de bien résister aux dents des brochets mais aussi à l’usure.
Magdraft ayant une quinzaine de brochets à son actif, encore pêchant. J’ai rendu ce dernier bruiteur en insérant dans ses flancs un rattle …
Un leurre monté sur tête plombée et dont le triple a été loché à généralement tendance à s’abîmer au fil des sessions, d’où l’avantage d’un pré-armage (ne garder que le plaisir de la pêche en évitant les contraintes liées aux montages 🙂 ).
Le triple ventral est maintenu par un aimant qui libère ce dernier lors de la touche, limitant ainsi les dégâts.
Côté pratique, on peut dire que si vous savez pêcher à la cuillère vous ne devriez avoir aucun mal avec le magdraft : lancez et moulinez jusqu’à trouver la vitesse de récupération la plus lente permettant de faire nager le leurre. Si la profondeur le permet, n’hésitez pas à briser la monotonie de la récupération en effectuant quelques brefs arrêts, l’alternance arrêt-démarrage et bien souvent une clef, même à faible vitesse.
Côté coloris, j’utilise principalement les deux ci-dessous car particulièrement adaptés à l’eau verdâtre de chez moi :
Chart back, la valeur sûr en Loire, mais également en gravières comme celles du Rhône !
Combinaison d’un coloris naturel et de la fameuse tâche orange si efficace sur les carnassiers, le rainbow m’aura notamment permis de faire mon premier poisson métré … La caudale grise semble se transformer en palette une fois mise en mouvement, hypnotique …
Premier métré en Loire, souvenir pluvieux, le 8″ rainbow m’avais rempli de joie !
Il est ici question de la pêche du brochet, mois de mai approchant l’oblige, mais ce ne sont pas les seuls à être réceptifs à ce leurre …
Je pense avoir fait le tour en ce qui concerne ce que j’ai appris sur ce leurre, je vais donc maintenant vous parler du second leurre faisant l’objet de cet article: le Magslowl.
D’apparence relativement similaire au magdraft, il est cependant beaucoup plus fin de corps ce qui lui offre un ratio poids/taille bien inférieur. Il vous permettra également de pêcher des zones peu profondes et possède un armement quasi similaire au magdraft à la seule différence près que le triple ventral est agrémenté d’une fine plûme blanche.
Différence d’hauteur de corps entre un magdraft 10″ (en haut) et un magslowl 9″
Différence de largeur entre un magdraft 10″ (en haut) et un magslowl 9″
Beaucoup plus discret que son homologue, l’action « rolling » (basculement des flancs alternatif) est absente. A la récupération, il se tient la tête penchée en avant, les 3/4 avant du leurre sont fixes et seule la caudale est en mouvement créant un effet « parachute ». Côté utilisation, encore une fois un simple crancking (récupération au moulinet) suffit.
Il est cependant possible d’effectuer une modification sur ce leurre, sur la taille 9″ précisément. En effet, sur celle-ci, on trouve un anneau libre sous la tête du leurre, ce qui vous permettra d’y accrocher un plomb comme ci-dessous :
Anneau brisé + plomb Arlesey
Ainsi vous pourrez faire pêcher votre leurre dans des profondeurs bien plus importantes, ce qui ouvre des perspectives d’utilisation dans les grands lacs alpins par exemple …
Maintenant que vous connaissez tout de l’aspect technique de ces deux bijoux, comment choisir ?
- L’eau est froide, le poisson peu réactif, la discrétion et la capacité à nager lentement du magslowl feront la différence … En eau claire n’hésitez pas à poursuivre dans cette logique avec des coloris tout aussi discrèts (« Do clear » comme ci-dessous). Sur ce coloris quelques zébrures au marqueur seront du plus bel effet 😉
- Les poissons répondent bien aux gros shads mais les attaques ne se concrétisent pas, vous donnant l’impression que les brochets peinent à gober votre leurre : c’est le moment de leur présenter un leurre plus fin de corps –> Magslowl
- Les brochets sont proches d’un courant et vos shads se font balayer par ce dernier, vous n’arrivez pas à trancher la veine d’eau, il vous faut un leurre hydrodynamique –> Maglsowl
- Temps orageux, poissons blancs qui gobent et chasses qui éclatent, pas de dentelle –> Magdraft 8″ ou 10″
- En prospection d’un poste inconnu, vous cherchez à localiser des zones à poissons actifs, votre leurre doit être remarqué –> Magdraft 8″ ou 10″ (coloris « chart back », jaune fluo)
- Vous pêchez en fleuve et le niveau d’eau augmente subitement, c’est le moment pour peigner les zones d’amortis et les reculées. Ce sont les conditions idéales pour faire un gros poisson –> Magdraft 10″
Ces deux shads n’ont désormais plus aucun secret pour vous… A vous de faire en sorte de les faire nager au moment propice, le brochet d’une vie n’est jamais bien loin, et il peut être partout !
A bientôt !
